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Chroniques visuelles
5 juin 2006

Donnie Darko

donnidarkou

Donnie (de son vrai nom Donnie Darko) n' est pas un adolescent comme les autres. En échappant à un accident --un réacteur d' avion écrasant sa chambre au moment où, victime d'une crise de somnanbulisme il entend une étrange voix qui l' appelle-- il se fait un nouvel ami imaginaire nommé Frank. Mais Frank n' est pas le genre de personne que l' on pourrait/aimerait croiser dans les rues...
Sous les traits d'un énorme lapin au masque métallique effrayant, il force Donnie à faire toutes sortes d' actions tout en lui révélant que la fin du monde est prévue d' ici 28 jours 6 heures 42 minutes et 12 secondes....


Récompensé au festival de Gerardmer (premier film mr Kelly et déjà un prix, bravo. Vous êtes attendu au tournant pour le second film, Southland Tales...), voilà un film qu' on pourrait qualifier de Lynchien. D' ailleurs on peut y faire un rapprochement certain avec Muholland Drive. Le réalisateur (qui a aussi écrit le scénario) manipule si bien le spectateur que le film fusionne en une seule matrice entre réalité, illusion et rêve...

La grande force de ce film c'est qu' il constitue un puzzle (une toile qui piège aussi bien Donnie que le spectateur) permettant plusieurs visionnages et niveaux de réalité. Chacun à l' opportunité de pouvoir donner sa propre interprétation, tout comme un film à la Lynch ou "2001" de Kubrick. Le réalisateur lui même le dit dans l' interview du DVD : le film est à revoir plusieurs fois pour assembler toutes les pièces, tous les détails importants et presque tout indice si minime soit-il l' est par ailleurs.

Le spectateur part ainsi de son propre questionnement sur une des pistes (la principale étant celle qui arrive tout de suite en tête dès qu' on voit le film : "Ils ont le réacteur, d' accord, mais... Où est l' avion ?") pour dérouler un petit fil rouge qui l' amènera à sa propre explication.

L' autre richesse du film --outre sa mise en scène, son montage (un peu serré mais comme le dit Richard Kelly, il fallait que tout rentre en 2h d' où une vingtaine de scènes coupées à découvrir sur le dvd...Certaines apportant des réponses, d' autres un peu accessoires) et sa réalisation--, ce sont ses thèmes abordés : la fin d' une époque (la fin des 80's et de l' époque Reagan avec les élections naissantes de Bush senior et Dukakis), les programmes d' éducation (assez débiles et lobotomisants) des écoles, la famille, la société et son implosion (un peu comme dans American Beauty : si on gratte le vernis de la société américaine, il y a des trucs pas très puritains dessous...), la vie d' un adolescent sensible et trop décalé pour s' insérer en société enfin du moins dans une culture de masse, L' amour, les voyages spatio-temporels, la solitude et la mort....

Et puis bon côté musique, on a Tears for Fears relooké ("mad world") ainsi que Joy Division ("Love will tear us apart" qui ironiquement préfigure les 6 dernières heures tragiques, mais j' en dis pas plus, il suffit d' écouter Joy Division et les paroles pour comprendre. Tiens tenez, je vous donne une petite piste-indice en plus...) dans la musique du film sans oublier Duran Duran et plein d' autres chouettes choses (Echo and the Bunnymen par exemple. Tiens Bunny, ça vous évoque pas un lapin...? ^_^) alors ça ne peut qu' être bien !

Comme je le dis dans mon petit dessin en clin d'oeil/mini hommage ci dessous, Donnie Darko est le "Twin Peaks" des années 2000...

donnie

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Commentaires
R
Donniiiiiiiiiie !! C'est un film culte, à voir absolument au moins une fois (voire 2 pour ceux qui comme moi comprennenent lentement ^^' ), et à revoir au moins une fois, et à rerevoir au moins une fois,....
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