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Chroniques visuelles
27 juillet 2006

A History of violence

crocrob


Parce qu'au cours d’un braquage, Tom Stall a abattu les deux malfrats qui menaçaient la vie des employés de son restaurant et celle de ses clients, il est désormais acclamé en héros et son aventure s'étale à la une de tous les médias. Alors qu'il essaie de retrouver une vie normale loin des feux de l'actualité, un certain Carl Fogarty débarque, convaincu d'avoir reconnu en Tom celui avec qui il a eu autrefois de violents démêlés, un certain Joey Cusack. Tom aura beau nier, les ennuis ne font que véritablement commencer...

Une seule constatation négative dans l'océan de bonheur procuré par ce film, le boîtier. Vous aimez les poupées russes ?

Ok vous allez être servis : Le boîtier se compose d'un étui en carton....Cachant un second étui en carton...Cachant la boîte. Un fourreau beau mais pas pratique du tout, finalement assez énervant. On se demande ce qui est passé par la tête de métropolitain...  :/

Sinon à part ça, que du bonheur.

Comme il l'avait récemment confirmé dans une interview, Cronenberg a effectué un virage à l'orée des 90's en inflechissant son monde dérangé sur une pente plus subtile, une horreur plus psychologique, le gore étant néanmoins toujours en train de rôder dans les parages (on se refait pas hein...), ce qui nous a donné des films incroyables : Ainsi "Faux semblants" qui augurait le premier du virage psychologique de David peu de temps après "la Mouche" (et avant ça, l'excellent, "dead zone") lui donnait d'emblée un autre prix d'Avoriaz (amplement mérité). "Mr Butterfly" et "Crash" s'imposèrent (et même si je n'aime pas trop "crash") comme des films presque normaux (avec le petit plus qui fait le Cronenberg) tandis que CroCro concilia gore et psychologie avec plus ou moins de bonheur dans "eXistenZ" et "le festin nu" avant de virer totalement dans les abîmes noirs de "Spider".

Avec "A History of Violence", Cronenberg prouve une fois de plus sa capacité à fondre son passé de faiseur gore dans un film plus noir qu'il n'y paraît mais se renouvelle une fois de plus dans ses thèmes de prédilections : la maladie, la solitude, la mort.

  • La maladie est cette fois métaphorique, loin du visible incurable du scientifique de "La mouche" ou des contaminations de "Rage" ou des effets dûs à la drogue dans "le festin nu". Cette fois, la maladie est la contamination virale de la famille par la violence ce qui permet à Cronenberg d'observer la lente décomposition d'une famille et la violence à l'oeuvre chez le père qui sera alors visible chez le fils, ce qui permettra à Cronenberg de poser au spectateur une question en filigrane toute d'ambiguïté : La violence est elle héréditaire ou le devient on par nécessité ? Cronenberg ne dit rien, il montre, au spectateur de faire son,ses choix.

  • La solitude... C'est un thème omniprésent chez Crocro...Des patients étranges de ses premiers courts et moyens métrages (dont Stereo, un moyen métrage de 30 minutes incroyable en noir et blanc et muet) à la solitude d'un personnage abandonné de tous car malade, différent, incompris (voir "dead zone", "la mouche", "eXistenZ", "Vidéodrome"...). Ici la solitude humaine se ressent non seulement chez Tom/Joey (Viggo Mortensen) mais aussi et surtout, par conséquence, elle rejaillit sur sa famille : sa femme, qui doit-elle croire et qu'est ce que son mari est-il véritablement ? Peut-elle et doit elle encore lui faire confiance ?

  • Enfin, la mort, omniprésente chez l'artiste canadien, la mort des autres comme celle du personnage principal. Curieusement chez Cronenberg, "le héros" contaminé est toujours voué à la solitude, donc par conséquent à la mort, seule rédemption possible, même si elle est très pessimiste. Pourtant "A history of violence" échappera à ce constat (trop de morts à l'écran ? Un quota rempli ?  http://ecritvain.jexiste.fr/miragev2/html/emoticons/W-rire.gif ) pour --fait rare à souligner-- offrir une superbe rédemption à la fin...


D'ailleurs il faut en parler de cette fin même si désolé, je vais un peu passer en Mode spoilers...
A la première vision du film j'avais été emballé mais un peu déçu par la fin du film, pourtant celle-ci s'inscrit dans une incroyable logique et permet au fan que je suis de ne plus voir un quelconque personnage se trancher la gorge (Jeremy Irons dans "mr butterfly") ou demander qu'on le suicide plus ou moins consciemment ("la mouche" bien sûr mais aussi "vidéodrome" et "dead zone". Pour "vidéodrome" on en arrive toujours a se demander si Max Renn opère par nécessité ou parce qu'il est forcé et qu'il n'y a plus d'échappatoire possible ? Tandis que dans "the dead zone", vu que son pouvoir de voyance l'affaiblissait, il était logique que Christopher Walken se sacrifie --je crois que le personnage en a intimement conscience même si il agit pour une cause le dépassant : le bienfait de l'humanité-- sous peine de devenir un légume...) mais offre donc pour la première fois chez Cronenberg une fin heureuse, du moins en apparence.
Parce que même si Viggo Mortensen demande le pardon, sa famille est détruite. Cette rédemption et la chance d'être pardonnée (incroyable final à trembler) est la chance de tout reconstruire ou du moins d'espérer. Et cette fin est plus douloureuse encore que toutes les morts parce que l'espoir se crée sur à peine rien, des ruines, du vide.

Ceci est en partie mon interprétation et comme Cronenberg propose toujours des films plus riches que la moyenne des faiseurs hollywoodiens oeuvrant dans l'horrifique ou l'angoissant, bien sûr, il peut y avoir plusieurs interprétations. Ainsi mon père a trouvé que ce n'était pas un pardon qui lui était offert et que le personnage de Tom s'imposait. Intéressant mais je reste pour ma part sur la dimension du rachat du personnage...

Le son est en 5.1, que ce soit en Anglais ou français et il y a des bonus, messieurs dames !

Les bonux !

*Commentaire audio de David Cronenberg
*Actes de violence : les coulisses du tournage
*Scène coupée : la scène 44
*Le démontage de la scène 44
*Histoire de violences : version américaine contre version internationale
*En compétition au Festival de Cannes
*Bandes-annonces
*3 Bonus cachés

Pas encore repéré les bonus cachés, je m'y met dès que possible bien sûr ^^
Sinon, la scène 44 a était tournée puis finalisée entièrement pour le dvd, merci mr Cronenberg. Et c'est une scène gore à l'ancienne (un cadeau pour les fans je pense bien  http://ecritvain.jexiste.fr/miragev2/html/emoticons/dent.gif ), chouette !


Bilan : Un grand film qui aurait dû être primé, bref festival de Connes quand tu nous tiens....
Grand film ? On approche du chef d'oeuvre même. A noter qu'il s'agit du Cronenberg le plus violent et sanglant de tous.

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Commentaires
L
Aaaaah SEVEN, ah la la, je suis pas très Brad Pitt mais je sais que c'est avec ce film que j'ai pu l'apprécier après un "Thelma et Louise" où il est diaboliquement (c'est le mot? lol) chiant en cowboy voulant trop faire John Voight ;-)
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N
J'aime bien The Game mais je suis d'accord avec toi sur le très moyen Panic Room.
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K
Bin en un sens oui , mais je n'aime pas the game non plus , trop roublard (comme existenz et d'ailleurs pour quasiment les même raisons) je lui rpefer de loin les autres film de fincher (sauf panic room qui est un nanar grotesque)
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L
Celle de "History of violence" ;) et je prépare aussi celle du "festin nu" parce qu'il est important, de plus que je viens de relire le bouquin de Burrought, donc il faut que je revoie le film. Enfin bon, j'ai celle de "the brood" qui est dans les tiroirs, je devrais peut etre mettre celle-ci avant, non? si? y'a deja "videodrome" de 83, peut-être un récent, enfin je sais pas (je me prend la tête là lol)
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N
Pour le film de Cronenberg le jeu n'est pas son intérêt premier, il voulait avant tout faire un film sur un artiste poursuivi de fatwa (l'idée lui était venue en interviewant Salman Rushdie peu de temps auparavant), le jeu n'est qu'un pretexte même bon à perdre le spectateur et la démarche du père David me fait penser au même jeu de manipulation qu'exerce Fincher sur les spectateurs et ses personnages dans The Game, pas toi ? ;)<br /> <br /> Shaman : Critique de Spider, Avalon ou eXistenZ ? J'avoue on commence a s'y perdre... :)<br /> <br /> "En même temps , finalement , je me rends compte que puisqu'il provoque discussion ce film est forcément interessant (comme la totalit&ée de la filmo du maitre de toute façon)"<br /> <br /> Tout à fait d'accord !^^
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