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Chroniques visuelles
7 septembre 2006

Cleo de 5 à 7 (1962)

cleeeeeo

J'ouvre la section des films classiques avec Agnès Varda...


Je viens de me voir cet aprèm, le merveilleux film d'Agnès Varda.

Je dis merveilleux parce que ce film m'a littéralement émerveillé du début à la fin. Cette façon de filmer Paris qui transporte (j'avais été aussi très étonné en bien par le Paris de "Ascenseur pour l'échaffaud") le spectateur. On a l'impression d'être aux côtés de Cleo, de l'accompagner dans sa marche et l'aspect de la durée très "c'est filmé presqu'en temps réel de 17h à 18h30" le rendent vraiment très réaliste.

Le début est en couleur, du moins les cartes du tarot et déjà la voyante, Irma évoque tous les évenements qui vont survenir à Cleo dans le film, d'une manière métaphorique, mais l'on peut aussi penser que celà arrivera à Cleo plus tard dans un futur proche où elle se réfugiera pour pallier à sa maladie.

Le nombre de détails et d'allusions qui jouxtent le film est aussi assez important. D'abord, les pendules et montres dans le film qui, par souci de méticulosité ont été réglées sur le temps du parcours de Cleo. Ensuite le fait que deux parties bien distinctes scindent le film en 2. Dans la première, Cleo vêtue de blanc est regardée de tous alors que dans la seconde, vêtue de noir, c'est elle qui prend sa vie en main et observe les autres. Avec les lunettes noires, ça lui donne même un air de vamp qu'elle n'avait pas dans la première partie...
Cette scission est facilement observable dès le moment où Cleo change de vêtements derrière le rideau noir et surtout, peu de temps après, enlève sa perruque, faisant tomber les apparences.

Il faut aussi noter que l'on adopte le point de vue de Cleo qui même si elle garde en vue (en tête ?) sa maladie, semble évoluer et comprend le besoin de partager d'autant plus le moment présent, de le savourer, d'où le fait qu'elle discute avec Antoine dans le parc de montsouris alors qu'elle avoue qu'auparavant elle n'aurait jamais fait ça. Et quand je dis qu'on adopte le point de vue de Cleo, c'est ce que la réalisatrice nous montre, en même temps que ce que voit la sublime Corinne Marchand qui nous fait penser celà : des scènes furtives de typographie de lieux, d'endroits mais toujours en rapport avec la maladie de Cleo (les pompes funèbres, le magasin "bonne santé", le caméo petit-film de Godard et Karina où l'on aperçoit des fleurs pour les tombes...Ce petit film qui peut en même temps faire sourire d'autant plus que le sujet n'est pas si drôle, bravo Varda).

Cleo donc, qui change, apprend à aimer l'instant présent et le film de nous ébranler sur cette notion dans le plan final justement : sans paroles, avec juste Cleo et Antoine qui marchent à côtés et se regardent de temps en temps.
Les mots sont superflus.

Ce film touche au sublime, au chef d'oeuvre presque. http://ecritvain.jexiste.fr/miragev2/html/emoticons/dent.gif

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