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Chroniques visuelles
16 décembre 2006

Les chasses du comte Zaroff (1932)

Le Comte Zaroff, aristocrate décadent réfugié dans une île tropicale, est habité par la passion de la chasse à l'homme, "le gibier le plus dangereux". Zaroff provoque des naufrages afin de s'approvisionner en nouvelles victimes, qui finissent invariablement dans sa salle de trophées. Mais un jour il va se trouver face à Robert Rainsford, un autre chasseur de fauves d'une habileté égale à la sienne...



Dans le genre survival-chasse à l'homme, impossible de ne pas mentionner celui-là, réalisé par Ernest B. Schoedsack (qui s'associera un an plus tard avec Meriam C. Cooper pour donner la créature velue que l'on sait tous et qui enchantera un petit garçon nommé Peter Jackson bien des années plus tard...). Ce film se propose d'aller à l'essentiel (la chasse à la survie), sans fioriture et malgré les différents remakes que l'on put en faire, il ne sera égalé véritablement que par Predator de John Mc Tiernan qui à l'instar de son personnage de Zaroff propose une créature qui n'a rien d'humaine.

Bien sûr, le comte Zaroff (très bon Leslie Banks) est tout ce qui peut ressembler à un homme, du moins en apparence. En réalité, il est un être machiavélique et cruel qui profite de ses hotes pour s'en servir pour, la seule chose qui vaille encore d'être vécue selon lui, la chasse à l'homme, sa passion, sa vie. Face à lui, on remarque deux autres personnages importants en la personne de Joel Mc Crea, chasseur arrogant et sûr de lui qui se retrouve soudain du mauvais côté de la barrière (d'où son aveu hélas tardif de comprendre enfin ce que ressentaient les animaux qu'il traquait) et Fay Wray, jeune blonde lucide et terrorisée que l'on retrouvera bien sûr un an après dans la grosse production poilue de Schoedsack et Cooper.



Que puis je dire de plus que ce film qui a maintenant plus de 74 ans tient encore très bien la route et qu'on ne s'y ennuit nullement ? En 1932, on est encore en pleine influence expressioniste et l'année d'avant était sorti un incroyable film marquant d'un certain Fritz Lang. Le point commun entre Zaroff et M le Maudit tient justement en ces détails qui sont pourtant déjà une synthèse parfaitement digérée : même si on a pas de Peter Lorre ici, Leslie Banks en profite pour faire aussi de gros yeux inquiétants et le réalisateur exploite très bien son décor : la teinture avec le centaure kidnappant la femme faisant écho à la statuette sur la porte d'entrée du château du comte ainsi que l'atmosphère onirique développée par la jungle (des morceaux de cette même jungle resserviront pour le film très poilu de l'année d'après).

Tout le film va sans fioriture à l'essentiel (ce qui explique d'ailleurs hélas son unique point faible, sa courte durée de 63 minutes) et les scènes incroyables (pour l'epoque mais je les trouve encore bien foutue) se succèdent et marquent durablement le spectateur : l'explosion du navire et l'attaque des requins sur les rares survivants (de vrais scènes de requins insérées brièvement dans le film, une chose que refera Spileberg pour Jaws en mettant des images de vrai requin blanc mêlées à Bruce, le requin mécanique), la porte du château et sa statuette blessée d'une flèche (qui annonce la fin de Zaroff), la scène du "piège Malaisien" (qui sera reprise dans Predator justement), la traversée du tronc d'arbre (reprise sur le film d'après avec le gros truc poilu), la salle des trophées (que l'on ne verra que très brièvement à travers "2 trophés" furtifs mais qui laissent au spectateur le soin de faire fonctionner l'imagination d'un coup), la poursuite (avec vue subjective des plantes qui s'écartent)...



Je voudrait aussi mentionner une idée que je trouve excellente avant de terminer cette chronique, celle du générique du début. Le film commence sur le plan de la porte du château de Zaroff avec une main qui vient frapper un coup. A chaque coup (3), les titres et phrases du générique apparaissent comme issus d'une résonnance ou du son formé contre le bois (un peu comme si on mettait presqu'une bulle de BD ici), ce qui m'a bien grisé et annonçait bien le film.

Voilà, je n'ai plus qu'a vous souhaiter une excellente séance et bon film.


P.S : Ouf, j'ai réussi a ne pas mentionner le titre du film poilu de 1933. C'était pas facile pourtant....

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Commentaires
N
Pas grave, moi aussi je vais me faire un peu plus rare dans les temps à venir...Mon blog ne déperira pas mais moi bien, d'ailleurs ça a déjà commencé...<br /> <br /> Sinon les carpentériens sont nos amis ! Les poissons aussi pour reprendre Bruce...J'irais voir dès que possible.<br /> <br /> L'emprise des ténèbres ? C'est noté !
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P
Désolé pour la rareté de mes apparitions, mais j'ai bien peu de temps à moi, mon pauvre ami...<br /> Je t'ai expliqué par ailleurs mes problèmes de fin d'année, et les responsabilités d'ordre familial qui m'étaient tombées sur le dos récemment. Aussi, ne m'en veux point si je m'absente de temps à autre de la blogosphère, ce n'est pas par désintérêt, mais parce que je suis phagocyté par des occupations contraignantes, douloureuses et chiantes.<br /> Du coup mon blog commence à dépérir... J'ai même décidé qu'il n'y aurait pas de "Mollards" en décembre... Mais j'essaierai quand même de pondre une chronique ces jours-ci.<br /> De plus, je suis encore la cible d'un carpentérien fanatique du genre de Kitano, et la polémique fait de nouveau rage - mais toujours dans le respect et la bonne humeur!<br /> Le bon plan, c'est que j'aurais la nouvelle patchworkmobile dans la semaine.<br /> Craven: si tu as aimé le très faiblard "Scream", tu devrais voir "L'Emprise des Ténèbres". Ca te remettrais un peu les idées en place!<br /> "Congo", c'est bel et bien un roman de Crichton. Mais je ne me souviens plus qui a réalisé l'adaptation ciné - c'est peut-être lui, d'ailleurs...
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N
Autre blague à part, "le chat de la voisine", voilà un titre et un concept que pourraient développer notre ami Wes Craven, hé hé... Bon foutage de gueule du pauvre Wes mis à part (j'aimais bien Scream moi !), content de te revoir, tu te faisais rare...<br /> <br /> Deliverance, je compte me le revoir un de ces jours...Et de l'ami Boorman je regrette encore de n'avoir pu chopper l'occasion d'acheter excalibur en occaz pendant mon week-end récent à Caen... ARRRRG j'ai merdé là... -_-<br /> <br /> Et "Congo", c'est un remake ou un film à part ? (N'avons nous pas un certain Crichton pour ce film ?)
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P
Le titre du film de poilu, c'est pas "Le Chat de la Voisine"?<br /> <br /> Blague à part, voilà une chronique indispensable, à laquelle il n'y a rien à ajouter. Un très grand classique, à la descendance prestigieuse (hé! ho! faudrait pas oublier "Delivrance"!)<br /> <br /> Rayon poilu, on peut citer, des mêmes, "Monsieur Joe", récemment remaké, et "Le fils de [gros machin poilu]"
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