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Chroniques visuelles
28 février 2007

The descent

descentjaquette

Près d'un an après un traumatisme grave, Sarah en profite pour décompresser au détour d'un week-end avec ses amies, fanas de sports extrêmes. En plein milieu du massif des Appalaches, elles décident d'explorer une grotte censée être marquée et déjà explorée par des experts géologiques et empruntent un chemin qui n'est pas sur les cartes.
Soudain, un éboulement bloque le chemin du retour. Alors qu'elles tentent de trouver une autre issue, elles réalisent qu'elles ne sont pas seules. Quelque chose est là, sous terre, avec elles...


The descent de Neil Marshall (le réalisateur du fun "dog soldier" et ses loups garoux bouffeurs de bidoches) permet au réalisateur de passer la vitesse supérieure là où son précédent film était un de ces "films d'horreur funs" a voir mais rapidement oubliés avec le temps. Ici, les conditions sont sensiblement différentes : là où the thing nous faisait un "mâle movie" (ceux qui ont vu le Carpenter comprendront, hu hu), ici nous avons un pur "woman movie" dans le sens où le seul homme du début est rapidement évacué (a coup de barre dans la tête dans une séquence glaciale mais efficace) au bout des 5 premières minutes du film, étant un des élements du traumatisme de Sarah. Mais un film composé de jolies femmes (des vraies femmes, pas des bimbos qui se trémoussent un peu partout et glougloussent au risque de plomber le climat angoissant du film, ni des screem-queens) qui vont devoir survivre a quelque chose de non humain...

descenteenboue
Je vous laisse imaginer dans quoi elle patauge mais non, c'est pas de l'eau minérale...


Le réalisateur britannique divise son film en deux parties toutes aussi appréciables l'une que l'autre.

La première nous plonge dans un climat angoissant où la tension monte peu à peu : résurgence du traumatisme originel, puis lente montée de claustrophobie dans le noir, enfin des élements inquiétants et incongrus précipitent le spectateur dans l'inquiétude : Pourquoi si cette grotte n'a jamais été découverte, y'a t'il un piton métallique d'escalade datant des 70's (ce qui prouve que quelqu'un est déjà passé) ? Pourquoi Sarah trouve t'elle ce vieux casque rouillé et a qui a t'il pu appartenir...Et où est il justement ? Quels sont ces étranges dessins d'hommes préhistoriques dans la caverne ? Et surtout, ces ossements d'animaux, que font'ils ici ? Pourquoi des ossements humains et même de la chair encore en "bon état" ?
Et puis cette présence et ce simili rire enfantin entraperçu brièvement.

vacancesdemerde
Putain de vacances de merde !!!!! Ouais c'est le cas de le dire....

La seconde partie bascule brutalement dans un survival brutal rappelant l'excellent Deliverance de Boorman et dépassant aisément ce dernier dans la brutalité et l'agressivité. De quoi sont capables des prédateurs et des proies dont l'instinct de survie prend alors soudain toute place dans les minutes qui suivent ? A un carnage des deux côtés, le prédateur ne connaissant pas la pitié, la proie ayant décidé de se battre jusqu'au bout.
Tout commence après la chute de Holly, pauvre punk, ex-Magdalene sister (mais si...Je crois bien que c'était elle qui jouait Bernadette dans le film de Peter Mullan), qui, croyant voir de la lumière, se précipite pour s'écraser dans un trou et s'ouvrir la cheville (petit plan rapide du plus bel effet sur la blessure cradoc).
La lumière était juste quelques pierres phosphorescentes.

A ce moment là, alors que ces amies arrivent pour l'aider a se relever tant bien que mal, Sarah entend quelque chose d'étrange et entreprend de continuer a filmer en caméra infrarouge (lumière verte), le décor alentour et là, première rencontre avec une des créatures, juste derrière une des filles, rencontre aussi brutale que celle des tripodes et des humains dans la guerre des mondes de Spielberg, limite traumatisante. Et là, la bataille pour la survie peut commencer.

Jamais Gollum n'avait été aussi féroce et méchant que dans ce film je dois préciser. dent

descentpierre
Surtout, ne relève pas la tête... Non ne relève pas la tête...

Ce qui est fort dans ce film c'est que d'une part, Marshall a décidé de ne faire aucune concession avec le spectateur. Donc, exit les blagues vaseuses, l'humour a 3 briques censé évacuer la tension nerveuse du pauvre spectateur et on filme presque caméra a l'épaule, façon projet blair witch. Bref, sérieux et réalisme a fond d'où le fait que le pauvre spectateur se retrouve avec une oeuvre éprouvante ne le laissant pratiquement pas respirer (l'expérience est des plus intenses si vous voyez le film dans le noir). Secondo sur le plan technique, la prouesse d'éclairer le film avec presque rien, juste les petites lampes ou la torche de l'héroïne se révèle gagnante a tous les coups, renforçant l'impression de claustrophobie, sauvagerie dans des tons rougeâtres de toute beauté.

Enfin, le réalisateur ternit lentement le film d'un pessimisme constant et la superbe fin triste et belle le prouve : un film sans concessions et la claque fait terriblement de bien. On a peur, bien peur et le malaise est palpable tout le long.

The descent est une claque rare, une expérience a savourer dans des conditions idéales pour mieux en apprécier son cachet plus que terrifiant.

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Commentaires
S
Bonsoir,<br /> <br /> "The Descent" est l'un des rares films de genre à m'avoir fait sursauter (et je ne suis pourtant pas sensible) !<br /> <br /> Un film rare d'une densité incroyable et d'une belle maîtrise. J'ai adoré !<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.
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D
C'est un très bon film d'horreur joué qu'avec des femmes "qui en ont" comme on dit. C'est une excellente étude du comportement humain face à un danger inconnu. C'est chacune pour soi au fur et à mesure que le film avance alors que les filles des copines au début. Et je ne suis pas prêt d'oublier la séquence d'ouverture de l'accident de voiture. On est tout de suite dans l'ambiance. Rien ne nous est épargné.
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N
"incontestablement.<br /> Tu m'as grillé sur ce sujet"<br /> <br /> Ouf, hier soir, j'ai cherché ardemment sur ton site si il n'avait pas déjà été chroniqué par toi, j'avais peur de faire dans la redite, soit de ne pas retrouver ton lien pour mettre une annexe "copinnage" :)<br /> Bon ben quand tu feras une chronique, je mettrais un lien vers la tienne !<br /> <br /> Sinon le daily motion avec Wyatt marche pas chez moi. Si c'était sur you tube j'arriverais a le visionner... -_-
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P
Toujours fan de Wyatt?<br /> Alors va jeter un oeil là-dessus:<br /> http://www.dailymotion.com/register/92951f34b945c25b402e0c6c3/817900
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P
Oui, oui, j'applaudis des dix pseudopodes à la vision de ce thriller claustrophobe très réussi. <br /> Après le naveton "Dog Soldiers", Neil Marshall parvient à nous surprendre très agréablement. L'un des meilleurs B-movies de l'année 2006, incontestablement.<br /> Tu m'as grillé sur ce sujet (que je n'ai pas encore pu traiter du fait de mon retard sur les "mollards" de Janvier - ceux de Février prennent d'ailleurs le même chemin!)<br /> Mais y'aura quand même une chronique un de ces quatre (courant Mars, je pense!)<br /> Excellente chronique, ceci dit. L'essentiel est dit et bien dit!
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