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Chroniques visuelles
26 avril 2008

Hitchcock's stories...

notorious Alicia, fille d’un espion nazi, mène une vie dépravée. Devlin, agent du FBI, lui propose de travailler pour les Etats-Unis afin de réhabiliter son nom. Elle épouse donc un ancien ami de son père en Amérique du Sud afin de l’espionner. Dès le premier instant, Ingrid Bergman et Cary Grant sont enchaînés : c’est la célèbre séquence du baiser le plus long du cinéma....

Un post en 2 parties pour 2 Hitchcock d'avant les 50's, bande de petits veinards. Et deux Hitchcock prestigieux, qui plus est. On a tendance à n'associer Hitch' qu'a ses films des 50's, ses "gros" films (si on commence, mettons... Avec "Rear Window" de 1954 -- Fenêtre sur cour) mais c'est oublier trop vite que depuis les années 20 dès ses débuts que le bonhomme déjà, était grand. Près de 20 ans après "Number 13" (1922), son premier long-métrage (non-fini il semblerait. A vérifier auprès des Hitchcockophiles en herbe...), le génial maître du suspence restait inégalé. Nous sommes donc en 1946 et c'est avec Notorious ("les enchaînés") que Sir Alfred paye son tribut à la seconde guerre mondiale puisqu'ici, les grands méchants de l'histoire sont... des nazis, et l'héroïne, rien de moins que la fille d'un d'entre eux qui cherche à laver son honneur pour le compte du patriotisme. Mais c'est plus complexe que celà, car c'est surtout par amour pour l'agent Devlin (Cary Grant) qu'Alicia (Ingrid Bergman) va se retrouver mêlée à une aventure des plus dangereuses. Le titre veut évidemment tout dire... Enchaînés. Par les liens du devoir et de l'amour. L'un ne va pas sans l'autre puisque c'est officiellement par devoir et officieusement par amour qu'Alicia accepte la mission d'infiltrer la maison d'un étrange personnage, Sebastien, ancien ami paternel, nazi lui aussi avec son groupe d'étranges amis qui n'hésitent pas à s'entretuer finement quand l'un d'eux semble faillir... On a beaucoup parlé de la fameuse séquence du baiser (à cause de la censure du code Hays alors en vigueur aux U.S.A, une scène de baiser ne doit pas dépasser plus de quelques secondes. Que fait Hitch' pour déjouer malicieusement celà ? Il filme un baiser, enchaîné d'un autre, puis d'un autre... Le tout ne formant en fait qu'un immense baiser tout en ne gênant nullement la censure. Il fallait y penser...) mais le film est aussi impressionnant pour ses gros plans fabuleux sur les objets, lesquels ici sont indispensables à l'intrigue puisque chaque gros plan est l'occasion d'un important tournant dramatique dans l'histoire : gros plan de clé d'une cave (où Alicia et Devlin vont faire une découverte des plus étrange... Un autre gros plan de cette même clé, cette fois manquante au trousseau de Sebastien marquera le sort de la pauvre Alicia) ou d'une anodine tasse de café (en fait empoisonnée. Et Hitchcock en profite pour la mettre au premier plan du cadre, immense, mençante, manquant de dévorer les personnages. Plan magnifique en soi, songez que nous ne sommes que 6 ans après Citizen Kane, ça montre la rapidité et l'intelligence de Sir Alfred à intégrer les nouveautés et changements au sein de son cinéma)... Et puis comment parler d'un Hitchcock sans oublier évidemment la fin où une fois de plus, on jubile (ici le retournement de situation final, totalement ironique...). Grand film, tout comme le suivant plus bas.


rebeccacouv  La nouvelle épouse de Maximilien de Winter, frêle et innocente, réussira-t-elle à se substituer à l’ancienne Madame de Winter, morte noyée dans des circonstances mystérieuses ? Un conte de fées cruel et vénéneux, d’après le best-seller de Daphne du Maurier.

6 ans avant Notorious, Hitchcock reprenait le Rebecca de Daphne du Maurier pour une retranscription des plus fidèles. Ce qui marque dans Rebecca, c'est le mélange des genres et là aussi, la grande modernité d'Hitchcock. Dès le début, on aperçoit un superbe manoir (jolie maquette) qui se révèle une ruine pourrissante, presque sortie d'un mauvais rêve. Et mauvais rêve, celà va le devenir pour la pauvre Joan Fontaine puisque dans un gigantesque flashback (l'intégralité du film en fait ! Il fallait le faire) nous allons assister à une romance entre cette jeune orpheline secrétaire d'une marâtre stupide et le riche et mystérieux Maxime de Winter (Laurence Olivier) suivi d'une lente dégradation dans une certaine noirceur à la décomposition de cet amour face à une morte troublante, Rebecca, qui se mêle, tel un troublant et puissant maléfice, aux amour du couple. Un passé inquiétant qui sera lentement dévoilé au fil du film, montrant qu'il ne faut pas se fier aux apparences. C'est là, la grande force du film : retourner les conventions et continuer encore à surprendre agréablement plus de 60 ans après sa réalisation. Ainsi, toujours au bord de craquer, la jeune fille tiendra pourtant bon et le froid et distancié De Winter, à mesure qu'il se confiera à sa jeune épouse, deviendra des plus humains. Paradoxalement, on apprendra que la fameuse Rebecca était loin d'être une sainte nitouche (c'est le cas de le dire : adultère, caractère des plus odieux et méprisants... Vers les 3/4 du film, le "personnage" --on parle d'une morte, mais on pourrait parler de "morte-vivante" puisqu'au délà de la mort elle poursuit encore les personnages principaux) et que la gouvernante Mrs Danvers est une remarquable sorcière. Ajoutons à celà une sorte de romantisme parfois un peu guimauve et l'on comprend facilement qu'Hitchcock tourne à sa manière un conte fantastique : Une jeune orpheline, un "château", un prince, une sorcière, une "zombie", un fantôme... Mais on est chez Hitchcock, pas dans un illustré pour jeunes enfants et l'ensemble vire parfois plus au film noir qu'a un gentil Walt Disney d'après guerre. J'ai évoqué le flashback comme postulat principal du film mais l'ouverture en elle-même est des plus frappante. Une grille fermée, un manoir au loin et la caméra qui rentre dans la grille pour aller à ce manoir... Celà ne vous évoque rien ? La même année sort un chef d'oeuvre qui débute presque de la même manière : Citizen Kane. Coïncidence étrange, non ? Quand à la caméra dans la grille, un certain Antonioni reprendra cette idée en la poussant encore plus loin et avec brio dans un certain Profession Reporter. Tout ça pour arriver encore au fait que ce diable d'Hitchcock était décidement un maître du cinéma.

Et une fois de plus, on s'incline...

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Commentaires
N
Y'a des foires DVD chez Carouf ? J'apprends des choses... En même temps, ce n'est pas moi qui fait les courses donc... :)<br /> Oh oui, oh oui, revois toi "les enchaînés" !
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P
On doit fréquenter les mêmes lieux interlopes, car figure-toi qu'au moment même où tu postais cette chronique, je faisais l'acquisition simultanée de "Rebecca" et "Les Enchaînés" dans une foire au DVD (à Carouf, me semble-t-il).<br /> <br /> Jusque là, ils étaient stockés dans mon imposante réserve de films à voir (ou plutôt, en l'occurence: à revoir) et cela ne fait que quelques jours que je me suis refait "Rebecca", que je n'avais plus vu depuis ma lointaine adolescence. Là-dessus, et ayant été (re)scotché, je n'ai plus qu'à abonder dans le sens de ta chronique: "Rebecca", c'est la grâce faite celluloïd! <br /> <br /> Du coup, j'ai mis "Les Enchaînés" au-dessus de la pile de DVD!
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N
> Eeguab : Scène jouissive à souhait. Hitchcock a ce talent si anglais de pratiquer "la chute", fin propre à tous les grands conteurs du suspense.<br /> <br /> > Dasola : Encore une fin fabuleuse... Et justement attendue par le spectateur puisqu'on peut observer les ruines de Manderlay depuis le début du film. La question ne sera donc pas : "comment Manderlay à fini ? Comment en est-on arrivés là ?" Mais plus : "Qui à fait ça et pourquoi ?". Pour la télé je n'étais pas au courant tiens... Mais je doute que celà surpasse le talent de Hitchcock.
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D
Je me rappelle surtout la scène finale avec l'incendie de la demeure et de la terrible Mrs Danvers. De plus, un film avec George Sanders ne peut pas être mauvais. En tout cas, c'est une histoire adaptée de nombreuses fois surtout à la TV mais rien ne vaut ce film.
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E
Que dire devant tant d'intelligence du cinéma?Allez,une seule remarque:Claude Rains,tellement inquiet et que ses "amis" attendent après que Grant et Bergman aient descendu l'escalier.
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