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Chroniques visuelles
22 mars 2009

Cowboy Bebop (partie II)


See you space cowboy de Yoko Kanno à télécharger (format mp3) et écouter avec la chronique à lire.


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CowboyBebop

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Il est maintenant temps de parler un peu des occupants du Bebop si vous le voulez bien. Venant d'univers aussi étranges que la série elle-même fonctionnant comme un jouissif melting-pot, ils sont au nombre de 5, si on compte Ein, Welsh-Corgi récupéré dès le second épisode, chien censé être un cobaye sur un projet experimental qui s'avère doué d'une grande intelligence (il sait même éteindre par instinct l'écran de l'ordinateur de communication quand Faye parle à Jet, ce qui ravit ce dernier). Dès le début de l'histoire du Bebop et de la série, on apprend que Spike (avec sa grosse touche de cheveux à gauche) Spiegel fait équipe en tant que chasseur de prime avec Jet (le barbu) Black depuis déjà 3 ans. Les deux hommes semblent bien se connaître mais chacun à sa part de secrets dans l'ombre comme la suite de la série va s'appliquer à le démontrer par petites touches. Vient Ein donc, puis Faye. Cette dernière, censée être âgée de la vingtaine semble la plus excentrique et égocentrique de tous mais cache derrière ses humeurs une vraie fragilité liée au fait qu'elle n'a plus de passé suite à une amnésie et un certain accident. Enfin Ed, de son nom entier "Edward Wong Hau Pepelu Tivrusky 4th" (oui, "Ed" en deux lettres, ça lui convient bien mieux, je suis d'accord), une gamine garçon manquée (à droite), en fait une pro de l'informatique qui peut pirater n'importe quel système. Une sorte de génie précoce (Ed n'a que 13 ans apparemment). Elle aussi aura un épisode réservé spécialement à elle (même plusieurs en comptant son arrivée à l'épisode 9, le 17, le 24...).

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Et le plus fascinant, outre les épisodes "normaux" (en même temps avec chaque épisode qui aborde parfois un genre spécifique en lui-même -- l'épisode 11 # "Toys in the attic" est une reprise non dénuée d'humour des codes horrifiques d'Alien en tous points avec au final la valse culte de Strauss issue du "2001" de Stanley Kubrick mais ici la créature monstrueuse de H.R.Giger est supplantée par une petite limace gélatineuse très rapide ! --, peut-on considérer la série comme obéissant à des règles bien définies à de nombreuses séries ?), ce sont justement ces épisodes où le passé revient à la charge par fragments, livrant au compte-goutte des informations qui parfois ne prendront sens que lors des derniers épisodes : ainsi par exemple, Faye retrouvera sa mémoire grâce à un format magnétique alors dépassé : une VHS (un anachronisme réjouissant de plus qui obligera les héros à retourner sur l'antique Terre pour retrouver l'unique magnétoscope capable de lire la bande !) qu'on lui envoit mystérieusement par colis et qui l'aidera brusquement à tout comprendre (et d'un coup montrera là un personnage encore plus touchant au spectateur). On saura aussi pourquoi Jet à une prothèse mécanique à la place d'un de ces bras et tout ce qui entoure Spike, que ce soit les mystérieux Julia ou Vicious.

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La lune à la fin du XXe siècle et l'incident qui en détruisit une partie (épisode 24).

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C'est sans doute quand on aborde Spike que la série prend un ton alors plus adulte que dans d'autres épisodes.

Julia et Vicious sont intimement liés à Spike et même si ce sont des personnages secondaires, ils sont tout autant des personnages principaux par leurs rares apparitions ou évocations dans une bonne partie de la série. Fantômes du passé autant que mythes, il n'en faut pas plus pour que Spike à chaque fois sans mot dire, abandonne ses compagnons.

De la première, on en saura quasiment peu, Julia n'apparaissant véritablement que dans les 2 derniers épisodes de la série, on pourrait penser qu'elle pourrait faire échouer celle-ci dans son final, il n'en sera rien, les attentes du spectateurs étant dès lors comblées par tout ce qu'il a pu entendre et peut dès lors vérifier à l'écran : fidèle à sa légende se dessine un personnage de femme forte, qui a dû constamment survivre dans la fuite d'un satellite à une planète et vice-versa : Spike fera même fausse route en croyant la retrouver au milieu de la série dans l'épisode "Jupiter Jazz" en deux parties. Pour autant, ces retrouvailles ne seront pas de tout repos puisqu'a Spike et Julia peut-on ajouter dans un même triangle inévitable, Vicious.

Un triangle amoureux même. Au fur et à mesure, on comprend que les deux hommes ont aimés la même femme, ce qui n'a pas été sans causer des frictions. Ainsi est né au sein de la même triade mafieuse chinoise Vicious et Spike, deux tueurs chargés des sales besognes. Mais avec le temps, le premier est devenu des plus insensibles, bête froide et abstraite, inhumaine là où le second à préféré la fuite en avant suite à la disparition de Julia.... Dès lors, même si les rencontres entre Spike et sa Nemesis se comptent sur les doigts de la main dans la série, ce sont bien évidemment des épisodes plus qu' importants et souvent beaucoup aimés des fans.

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La réussite de la série, outre son melting-pot référentiel et ses histoires variées qui côtoie l'Histoire (celle principale qui entoure nos chasseurs de primes, liée à leur passé) est aussi liée à ses créateurs. A la réalisation, citons Shigeru Watanabe qui assure fluidité et efficacité (outre l'aspect patchwork qui est de son fait puisqu'on retrouve cette touche avec "Samouraï Champloo", autre série qui part un peu dans tous les sens; on peut remarquer les scènes d'anthologies très bien chorégraphiées qui parsèment Bebop) et à l'aspect sonore, une bande-originale composée par la divine (et encore trop méconnue --du moins dans le milieu des cinéphiles, pas des sériephiles (?) surtout de l'animation japonaise--) Yoko Kanno. La compositrice a spécifiquement pioché dans des références jazz et rock pour une bonne partie de la musique (elle avoua d'ailleurs n'être pas spécialement une amatrice de Jazz) mais sans oublier sa profonde part d'originalité. Qu'un épisode mette en scène un moment d'espionnage ou une enquête et l'on entend un "Spy" inspiré des meilleures compositions de John Barry pour James Bond. Qu'un enfant utilise un harmonica à l'écran et l'on jurerait entendre du Bob Dylan ...instrumental ("Digging my potatoes"), sans oublier de langoureuses mélancolies plaintives au saxophones qu'on pourrait croire issues du "Blade Runner" de Vangelis ( la ressemblance entre un "Blade runner blues" de 8 minutes et des compositions de Kanno comme "Road to the west" ou "Goodnight Julia" est assez frappante) et j'en passe.

Avec toute son originalité et l'attachement qu'elle procure, on peut comprendre qu'elle soit devenue une série culte. Le film qui sortit quelques années après, s'insère lui-même avant les 3 derniers épisodes dans la continuité chronologique de la série. Difficile de faire un après Bebop donc (surtout quand on a vu tous les épisodes), un long-métrage, à peine un "épisode très long" s'avérait le choix le plus judicieux. Un bon choix car le film est aussi riche et grandiose que la série...

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Annexes.

* Liste des épisodes (regardez les références dans certains titres) :

  1. Asteroid Blues
  2. Stray dog strut
  3. Honky tonk woman
  4. Gateway Shuffle
  5. Ballad of fallen angels
  6. Sympathy for the devil
  7. Heavy metal queen
  8. Waltz for Venus
  9. Jamming with Edward
  10. Ganymed elegy
  11. Toys in the Attic
  12. Jupiter jazz # 1
  13. Jupiter jazz # 2
  14. Bohemian rhapsody
  15. My funny Valentine
  16. Black dog serenade
  17. Mushroom samba
  18. Speak like a child
  19. Wild horses
  20. Pierrot le fou
  21. Boogie woogie feng shui
  22. Cowboy funk
  23. Brain Scratch
  24. Hard luck woman
  25. The real folk blues # 1
  26. The real folk blues # 2

* Hommage à Hooper. (J'ai trouvé ça sur le net, je n'ai pu résister à cette reprise du "Nighthawk" du grand peintre Edward Hopper qui rajoute les personnages de la série...)

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Chapeau l'artiste !



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Commentaires
I
a moi je n'ai pas encore vue le film j'arrive pas a le trouver
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N
Je crois que l'hallucination du dernier papillon que Spike entraperçoit à la fin du film peut aussi sans doute être perçu comme un souvenir de l'âme de Vincent. Enfin sans doute, là aussi c'est qu'une interprétation personnelle... ;)
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I
oui tu n'as pas tords ceci dis j'adore son truc avec du lien entre l'étoile et l'être humain
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N
Mouais... Je ne sais pas, le chef indien, ça coule de source en lui-même j'ai l'impression. Si j'expliquai tout même ses propos et la dimension spirituelle (que je laisse au spectateur de décrypter par lui-même car je fais confiance à ce dernier), j'aurais l'impression de faire le même type de redondance que ces voix-off parfois trop envahissantes à l'image qui ne font que surexpliquer quelque chose de déjà perçu... :)
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I
j'ai regarder tout tes article et tu as oublié de parler de quelqu'un qui lui aussi est utile.....le chef indien car c'est grâce a lui qu'on comprend pourquoi on voit une étoile s'éteindre a la fin du manga
Répondre
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