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Chroniques visuelles
27 juin 2010

Les chroniques de fond de tiroir (12).

Après moults péripéties personnelles, j'enchaîne et renoue avec mon blog une nouvelle fois avec de mini-chroniques dvds ou cinéma. Une manière aussi de se retrousser les manches avant des chroniques plus conséquentes...

 

 


 

NinjaScroll  Un village entier est décimé par la peste. Envoyé sur les lieux en éclaireur, un groupe ninja se retrouve pris en embuscade par Tessai, un colosse aux pouvoirs surhumains. Kagero, une magnifique femme ninja dont le seul baiser provoque la mort, est sauvée par Jubei, un voyageur solitaire. Bien malgré lui, il se voit forcé de lui prêter main forte afin de déjouer un complot contre le gouverneur et combattre un ennemi sur lequel la mort n'a pas d'emprise...

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Déjà plus de 16 ans qu'est sorti le film d'animation qu'est Ninja Scroll, l'on peut dire qu'il conserve son étrange aura de violence, personnages sulfureux, érotisme et romantismes mêlés. A l'instar de films comme Baby Cart, le film est une succession de combats magnifiquement chorégraphiés mais où Kawajiri fait toujours preuve d'inventivité que ce soit dans les batailles comme les ennemis en eux-mêmes, tous plus retors, machiavéliques, machos, ignobles et diaboliques les uns les autres. Géant surdimensionné dont la peau devient une carapace impénétrable, femme aux tatouages capable de tuer en animant ceux-ci qui recouvrent tout son corps, bossu cachant sa ruche de guêpes tueuses apprivoisées dans sa bosse... Le folklore et le dépaysement se retrouvent garantis à chaque scène quasiment. A chaque fois, une idée complètement folle emporte l'adhésion du spectateur qui se demande bien ce que Kawajiri va lui offrir l'instant d'après.

 

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Sans compter un superbe personnage de femme fatale (voire plusieurs durant tout ce film) en la personne de Kagero, émouvante et qui donnera lieu à une histoire d'amour ambigüe. D'ailleurs, la grande force du film, ce sont ses personnages tous aussi admirables, bons comme mauvais. De Jubei dont la roublardise et la fougue cachent un sabreur courageux et noble en passant par Genmei et ses sbires presque quasi-immortels. Sans oublier certaines scènes d'anthologie que le film prend un malin plaisir à aligner à la suite (le combat avec le soleil couchant qui crée une image "dégradée" de tons rouges et orangés, quel régal). Tout juste regrettera-t-on une image un peu poisseuse de la part de l'éditeur Manga vidéo alors que le film aurait gagné à une meilleure remastérisation. A part ça, on se retrouve dans un passionnant animé de sabre, tout à fait dans un certain esprit "pulp", pour peu qu'on apprécie ce genre de déviance digne des meilleurs films de série B. Honorablement toujours aussi sympathique.

 

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fully Après avoir tenté sans succès de sauver sa fille d'une mort tragique et accidentelle, Julia Lofting, une jeune américaine (Mia Farrow, fabuleuse) émigrée à Londres sombre dans une terrible dépression. De retour après un séjour au sein d'une institution, elle décide de tirer un trait sur son mariage malheureux avec le tyrannique Magnus (Keir Dullea) et emménage dans une nouvelle maison dans la région de Kensington. Malheuresement, il semblerait que cette nouvelle demeure ait connu des évènements inquiétants, à même de raviver les plaies douloureuses du passé...

 

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Vu qu'un certain cinéphile aguerri et nourri à la louche du fantastique m' en parlait sans cesse avec une admiration sans égale, je ne pus supporter de rester dans mon coin et quand je pu trouver une version du film en dvd zone 2, il va sans dire que je me jetais dessus. Hélas pour moi (© Godard), c'était pour tomber sur une image lamentable et un son horrible qui ne rendaient pas grâce à cette belle oeuvre. Mes captures d'écran sont donc volontairement rétrécies afin de donner l'illusion que l'image est d'à peu près bonne, ce qui n'est pas le cas en fait (cliquez pour avoir quelque chose de plus grand et vous rendre compte des dégâts...). Habitué que je suis à certaines conditions extrêmes de visionnage de film (on ne peut pas avoir véritablement vu de film si l'on est pas allé à la cinémathèque de Paris III, la seule fac où une copie de Chaplin brûle et coupe en plein pendant le visionnage --et j'en passe !), je ne me suis pourtant pas démonté et ces horribles défauts mis à part, j'ai essayé de me concentrer pleinement sur le film.

 

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Pour ce qui est du film, on peut déjà dire d'une part que Mia Farrow trouve aisément là son meilleur rôle aux côté de ses prestations dans Rosemary's baby (Polanski) et Hannah et ses soeurs/La rose pourpre du Caire (Woody Allen... Même si j'ai tendance à trouver que chez Allen elle a hélas toujours été utilisée un poil en déça de ses capacités) et elle fait jeu égal avec l'excellent et trop rare Keir Dullea (Dave Bowman dans le 2001 de Kubrick) qui ici, même dans un second rôle reste néanmoins un personnage très interessant (au contraire de Tom Conti que je trouve assez moyen et qu'on voit par contre un peu trop dans le film lui). La grande force du film de Loncraine c'est d'installer à la fois une atmosphère et une ambiance mélancolique (par la sublime musique de Colin Towns) mais aussi de purs moments inquiétants au sein du film. Et l'ambigüité de régner de plus en plus à mesure que le film avance : Julia est-elle possédée par le fantôme de sa fille disparue puis de la petite Olivia (qui se révèle un monstre) ? Ou bien Julia n'a t'elle pas sombré dans la folie pure suite à son séjour à l'hopital ? Le réalisateur, avec malice, privilégie chacune des deux approches en laissant à chaque fois des indices qui vont constamment dans un sens ou dans l'autre : Julia pourrait bien être possédée donc (le plan des yeux d'Olivia qui foudroie la vieille dame en asile psychiatrique l'espace d'un moment) mais... Julia pourrait aussi avoir des pulsions sanguinaires (le sourire de Julia et sa régression infantile après la mort de.... chut). A l'instar de Rosemary's baby, tout repose sur une ambigüité qui permet de donner plusieurs niveaux de lecture (je pense qu'on pourrait dégager encore bien des choses) suivant le ressenti du spectateur. Le montage ne fait qu'accroître une structure qui se délite dans le temps et l'espace (on pourra reprocher qu'une fois un personnage secondaire évacué, on zappe à autre chose --cf Magnus dans la cave--, c'est à la fois la faiblesse et la force du film), coupe des zones de temps, en ralentit d'autres (la chute dans l'escalier), jusqu'a cette fin inattendue et surprenante.

 

A noter que des passionnés parleront sans doute bien mieux que moi de ce Full Circle alias Le cercle infernal, alias encore The haunting of Julia

 

 


 

 

the_host_cover_cinemarium Grrrrrraoooor ! Revoir The Host du prolifique et talentueux sud-coréen Bong Joon-Ho fait un bien fou et confirme que non seulement le film vieillit très bien, mais que de plus, au vu de sa carrière, le monsieur commence presqu' à devenir une sorte de Spielberg asiatique ou peu s'en faut. Sur la quasi filmographie de Joon-Ho, j'ai quasiment tout vu (sauf son premier film mais ce n'est qu'une question de temps) et je ne peux que rester admiratif devant ce qui semble relever d'un parcours presque sans fautes.

 

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Quand il ne fait pas dans le film policier amer (Memories of murder, grand film déceptif mais dans le bon sens du terme, à l'instar du Zodiac de David Fincher) ou le drame intimiste (le très beau Mother sorti récemment), l'ami Bong nous livre un film de monstre. Et un sévèrement burné, qui plus est. Pas question de jouer sur la suggestion : y'a un budget, on va s'en servir (les effets spéciaux sont irréprochables sur ce point et vieillissent 10 fois mieux que ceux d'un star wars episode I). Et le cinéaste de nous dévoiler la créature dès le début du film.

Mais alors, le film ne fait pas peur me dira-t-on ? Oh que si. Il faut dire que la bête en impose à chacune de ses apparitions, à la fois inquiétante et... franchement pataude et maladroite. Et l'on touche là le vrai coeur, la vraie sensibilité du film, comme des autres oeuvres de Joon-Ho : l'enjeu, ce n'est pas de faire peur à tout prix (même si certaines scènes sont assez choc) mais de recentrer sur l'humain. Dans Memories of murder, souvenez-vous, ce n'était pas l'enquête même qui était le plus important mais bien la description minutieuse du cadre de vie des enquêteurs (leurs méthodes, leur vie privée même, leurs loisirs --à base de séries télés américaines dont ils s'inspiraient !).

 

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Dans The Host, l'enjeu n'est donc pas l'épouvante à tout prix mais bien de montrer la trajectoire d'une famille de bras cassés qui arrive à surmonter les épreuves (la créature) en essayant de s'allier pour former une vraie famille et ce, en dépit de leurs apparences et de leurs défauts qui les opposent. Si le réalisateur n'est pas toujours finaud (une critique de l'amérique bien acerbe qui me fait toujours bien sourire même si ce n'est pas toujours bien amené), la description de ses paumés est pour le coup, exemplaire. Et pour cause, tous ensembles, ils représentent une catégorie ou une partie de la population sud-coréenne d'aujourd'hui (et universalité oblige, ils nous sont d'ailleurs assez proches). Du père représentant une ancienne tradition des valeurs (il n'hésite pas à défendre le fils aîné que tout le monde considère dans la famille comme un débile) comme ses limites (il utilise la corruption et l'argent) en passant par le fils diplômé mais victime du chômage ou la soeur timide vivant dans l'ombre de ses frères et qui ne trouve que le sport (le tir à l'arc, en l'occurrence un sport national propre à la Corée) comme manière de pleinement s'affirmer; tous sortiront transformés de leur épreuve plus qu'éprouvante face à la créature et deviendront l'espace d'un temps, ce qu'on peut définir comme des héros. Superbe film.

 

 


 

Pause Pigeon Pervers. (lecture de la case de droite avant celle de gauche)

robotpigeon

 

Pardon. gneeuh

 

 

 


 

 

 

 

 

8thwonderland Des millions de personnes disséminées de par le monde et déçues par la manière dont celui-ci évolue décident de s'unir. Toutes sont guidées par le même désir d'améliorer les choses, de ne plus subir l'actualité sans pouvoir réagir. Par le biais d'Internet, elles créent le premier Pays virtuel : 8th Wonderland. Chaque semaine, tous ses "habitants" votent par référendum une motion différente... Mais que se passerait-il si les motions de "8th Wonderland" devenaient petit à petit plus réactionnaires ? Si sa manière d'agir se rapprochait lentement mais sûrement d'un comportement terroriste ? Un problème insoluble se poserait alors à l'ensemble des Nations.

Comment combattre un pays qui n'existe pas ?

 

Voilà un petit film sorti complètement inaperçu en mai dans les salles et qui mériterait d'être un peu plus connu. Pas parfait mais néanmoins intéressant dans les questions qu'il pose vis à vis du virtuel face au réel, on peut le voir comme une tentative première de parler des communautés et réseaux du net (style Facebook par exemple. A propos, saviez vous que David Fincher fait un film sur... Facebook ?) avec en toile de fond, une vraie problématique d'éthique et de morale. Evidemment 8th Wonderland n'est pas parfait et souffre de multiples contraintes liées à son petit budget que le film lui-même essaye de compenser tant bien que mal. Mais pour peu qu'on se laisse prendre au film, on peut en être parfaitement captivé. D'abord le film regorge de nombreuses idées (le logo et son titre ne vous fait-il pas penser à celui d'un certain Twelve Monkeys de Terry Gilliam qui abordait --sous la forme plus brut du graffiti-- là aussi un cercle de pouvoir dominé en ses points névralgiques par les petits singes, ici remplacés par les petits 8 ?)et divers petits clins d'oeils (Amanda Lear, Nikos Aliagas et même Julien Lepers --dans son propre rôle qui plus est !-- interviennent même rapidement). Un film agréable (pas mal d'humour pour masquer ce qui pourrait mettre le malaise heureusement) a revoir lors de sa sortie dvd.

 

 


 

 

agency L'agence tous risques en film... Au début, je n'y croyais pas. La bande annonce en elle-même ne me disait rien. Quand à la série, soyons honnêtes, à part quelques épisodes vus plus jeune sur la 6 (ou la cinq ? ou TF1 ?) uniquement pour admirer la coupe iroquoise de Barracuda ou les délires du personnage nommé Looping, j'en gardais pratiquement aucun souvenir. C'est donc plus par esprit de m'amuser complètement et oublier certains déboires personnels que j'entrai dans la salle obscure et en ressortir assez content.

C'est évidemment du pur divertissement estival (d'ailleurs depuis deux jours il fait 35°, c'est dur à supporter, vite, une salle de cinéma !) mais complètement décomplexé et qui le revendique complètement (la chute libre du tank et la manière de s'en sortir, complètement démente). Du coup, on finit par se prendre au jeu et sourire devant ce qui est somme toute un bon divertissement bien mené, calibré pour les vacances. Les comédiens (Liam Neeson en tête) se font plus que plaisir et se coulent admirablement dans le peu que j'ai pu voir de leurs anciens modèles respectifs des années 80. Bon, je ne vous encourage pas spécialement à courir voir le film (au contraire d'un certain "Inception" de Christopher Nolan avec Di Caprio qui sort en juillet) mais, c'est sympa. Du film fun et qui se revendique pleinement comme ça et c'est tant mieux.

 

Au passage une info croustillante : c'est le même acteur qui joue Wikus Van der Merle dans District 9 qui joue le personnage de Looping, ici. Et ça lui va très bien.

 

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