Predators
- Un film de Nimrod Antal (2010).
- Distributeur : Fox Pathé Europa.
Mercenaire solitaire, Royce (Adrian Brody) prend à contrecoeur la tête d'un groupe de guerriers d'élite parachutés sur une planète inconnue. Ils vont vite réaliser qu'ils ont été rassemblés... pour servir de gibier. Ces "Prédateurs" humains se retrouvent à présent traqués par une nouvelle génération de Predators. Dans cet affrontement sans pitié de tueurs absolus, qui sera la proie ? Qui sera le prédateur ?...
En 1987 déferle dans la jungle une créature implacable aux trousses du major horrifié campé par Arnold Schwarzenegger. 2010, un troisième volé "officiel" est rajouté à la saga, ce Predators. Entre eux, un agréable second volet en pleine guerre urbaine (1990) et des crossovers Alien vs Predator qu'il est de bon temps d'oublier. Contrairement à son congénère l'Alien, le Predator pourtant tout aussi charismatique et impressionnant n'a jamais eu (à part le premier volet) un véritable éclairage le mettant en valeur, que ce soit dans le scénario ou la manière de filmer. Et si il y a sans doute un point positif à ce Predators (avec un "s" donc), c'est cette volonté qu'on sent palpable de relancer une franchise bien moribonde, procurant une joie bien réelle pour beaucoup de se retrouver face à la mythique créature incarnée alors dans les deux premiers volets par feu Kevin Peter Hall.
Ce sera malheureusement l'unique aspect positif.
Car ici, les predators n'ont ni la démarche sauvage et gracile du regretté grand acteur (2 m 20), ni même l'écrin nécessaire pour exister à nouveau une fois de plus. Démarche balourde, peu de charisme, le traitement est fait à la serpe et ne leur donne jamais l'occasion d'exister, de les dissocier un instant.Il en va de même pour les personnages humains qui vivent et passent à trépas sans même que nous n'ayons pu nous attacher à eux. On pourra sans doute trouver Adrian Brody --et c'est une surprise-- assez à l'aise dans un rôle de leader musclé mais possédant une cervelle, mais ce sera pratiquement bien le seul, vu que les autres personnages ont peu de profondeur. Mais, le film se suivant assez agréablement, le véritable problème n'est pas là. Justement, pour quelqu'un qui n'a jamais vu les précédents volets, il se pourrait que le film fasse pleinement mouche, mais pas chez celui qui a déjà vu le film de Mc Tiernan. Et là ça fait mal.
Parce qu'au bas mot, cette "suite" est plus une sorte de remake du premier film (on y fait même référence dans un des dialogues !) qu'une véritable oeuvre travaillée avec des idées nouvelles à chaque coin de plan. Pourtant des idées, il y en a, mais soit elles sont à peine abordées (les deux classes de Predators, le décor de la planète extraterrestre est trop proche du nôtre, bonjour le dépaysement), soit vite expédiées (le piège avec Danny Trejo, idée très bonne pas assez poussée à bout selon moi), soit carrément mal foutues (les chiens Predators, le ciel de la planète extraterrestre ou l'explosion gigantesque qui frôlent le budget ultra cheap impensable pour un projet comme celui-ci demandant beaucoup plus d'envergure). Surtout comme je l'ai dit, le film peut aussi se voir comme un remake puisque des similitudes et pans entiers du premier volet sont repris tels quels, à la limite inchangée (exemple : pour remplacer Billy l'indien du premier film, on place un Yakuza qui retrouve un sabre comme de par hasard, se désappe et va affronter un predator se déplaçant a 3 km/h avec une cervelle de boeuf. De la manière dont elle est tournée, la scène est en elle-même bien trop proche de l'original. Sans parler du plongeon dans la chute d'eau, des pièges dans la forêt, de la fille dans le commando qui ressemble à celle du film de Mc Tiernan...).
On finit par se poser la question : pour qui ce film est-il fait ? Le cinéphile adorateur des deux premiers films (car oui, celui de 1990 est néanmoins une solide série B que j'apprécie beaucoup) ? Le geek qui a les figurines de la créature (et a aussi déjà vu les autres volets) ? Sans doute le djeunz limité pour qui, au délà de 1990, voire 2000, le cinéma ça fait peur. Pensez-donc, les films sont plus lents, y'a quelque chose de dérangeant qu'on peut appeler un scénario. Et même parfois, il y a des films en noir et blanc. EN NOIR ET BLANC. L'horreur quoi.
Au final un film pas déplaisant, supérieur aux infâmes purges que sont les deux Alien vs Predator mais encore à mille lieues derrière ses modèles. On le regarde, mi heureux, mi ennuyé, mi consterné et lentement, on l'oublie déjà...
Bonus ? Il y a un maigre bonus dans l'édition simple, à l'image du film on va dire. Hétérogène : un maigre "comic animé" d'a peine deux minutes, en images fixes, colorées et flashy de partout qui tente de donner une explication et laisser planer le mystère mais ne fait que dégonfler encore plus la baudruche. Quand à la digital copy à mettre sur micro et ensuite ipod et autres baladeurs numérique une fois le dvd mis dans le lecteur du micro, ça ne m'intéresse pas et ne fait que renforcer mon idée que ce film semble finalement plus une visée mercantiliste envers le djeunz qu'autre chose.
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