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Chroniques visuelles
1 juillet 2012

Frayeurs (Fulci - 1980)

(aka - Paura nella città dei morti viventi)


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Dans la petite commune de Dunwich, un prêtre se pend dans le cimetière de l'église, ouvrant ainsi l'une des portes de l'enfer. Tourmentés par les morts, les habitants de cette ville maudite sont désormais victimes de manifestations aussi étranges que mortelles. Aidé d'une médium, un reporter de New York va tout mettre en oeuvre pour refermer cette porte avant que le mal n'envahisse le monde. L'heure de l'Apocalypse a t-elle sonné ?...


Cela faisait un certain temps que je ne m'étais plus frotté au genre du cinéma gore. La dernière fois que j'avais croisé la route de Lucio Fulci, c'était en 2007 avec L'Au-delà considéré par beaucoup comme son chef d'oeuvre (ou disons plutôt, son sommet d'atrocités à faire chavirer les estomacs les plus sensibles). Autant L'au-delà est effectivement un sommet du genre par toutes les trouvailles qu'on peut y voir (aussi bien techniquement que dans les morts ou la narration complètement déstructurée), autant Frayeurs qui le précède n'a pas à trop rougir, préparant le terrain pour son glorieux frangin.


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Evacuons ici d'emblée la référence à Lovecraft par la ville nommée Dunwich (finalement un simple hommage), on y trouvera aucun point commun avec le grand maître de la littérature fantastique. Sans doute la même épouvantable pestilence liée ici au fait que les morts-vivants, grande marotte de Fulci, reviennent à la vie mais c'est un bien mince parallèle. On ne trouvera donc aucun signe de dégénerescence chez les habitants, ni même trace de l'abomination (Dagon ?) qui rôde, cachée de tous. Non, ici, juste l'apparition de morts-vivants qui vont commettre 2,3 meurtres abominables et en soi, c'est déjà beaucoup dans un récit ici, assez linéaire, mais riche en scènes assez marquantes.


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Scènes marquantes qui s'inscrivent en soi dans, déjà, quelques fulgurences, qui, si elles n'atteignent pas encore la poésie morbide de L'au-delà, font assurément mouche. Comme cet insert dans l'oeil d'une médium de la mort en direct d'un prêtre, la séquence de cette même médium enterrée vivante (cf captures -- un certain Quantin Tarantino saura s'en souvenir, la rose en moins), un vomi de tripes, des arrachages de cervelles, une mort à la perceuse (qui fait assurément son petit effet -- là je me demande si ce n'est pas Brian de Palma qui s'en est souvenu, 4 ans plus tard...), sans oublier ses morts-vivants qui apparaissent et disparaissent devant vous et le final au cimetière où l'on pourrait presque être dans une cité engloutie des morts.


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Mais Fulci, ce n'est pas que du simple "gore" comme ça et tout fait preuve en fait d'un soin maniaque qui élève cette réalisation plus haut que bien d'autres. Déjà le maquillage et les effets, indispensables dans ce genre de production, ici assez soignés. Ensuite la photographie, à la fois blafarde et lumineuse avec des tons bleutés propres à ces 80's qui commencent (alors que curieusement L'Au dela est plus dans des tons sepias ou métalliques), des acteurs plus ou moins convaincants (bon, pas tous non plus, ahem) et une musique de Fabio Frizzi assez fascinante. Bref, si les tripes renversées et autres joyeuses insanités, le tout dans une ambiance des plus décalés vous réjouit, ce titre s'adresse à vous.

Les autres, passez votre chemin pour le coup. gneee

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