Nos amis les critters.
Gouzi, gouzi le Critter.
L'instant d'après vous n'avez plus de doigts. Quelle belle petite saloperie que voilà les critters. Ou le "krite" pour faire plus classe. Signes distinctifs : petits, ronds, armés d'une mâchoire sévèrement dentée, méchants yeux rouges, faculté de lancer des épines empoisonnées qui paralysent lentement la victime... Et aussi le fait qu'ils se déplacent non seulement toujours par bandes mais qu'ils roulent très vite sur le sol. Et puis ils ne pensent qu'à bouffer ces petits connards. Lâchés dans une ferme, ils font de sérieux dégâts (adieu veaux, vaches, poules...), boulottent le petit copain de la soeur aînée du héros (mais c'était un jeune bourge fringuant, on l'aura heureusement oublié par la suite) et tentent de kidnapper cette dernière pour en faire un casse croute sur le chemin du retour dans l'espace. C'était en 1986 et le petit Brad les a vu (on ne sait si comme Roy Thines il a pris la mauvaise route complètement crevé). Il aura beau faire de sauver sa famille, les scénaristes jamais en manque d'idées pour se faire des sous les fera pourtant revenir deux ans plus tard.
Cette fois donc, c'est au détour d'un séjour chez sa mamie (qui habite le même village paumé de l'Amérique profonde) que Brad recroise la route de nos peluches glouttones venues de l'espace. Et cette fois, elles sont plus d'une centaine avec la ferme intention de manger dans le village, pardon, tout le village. On devine que le premier volet fut un petit succès puisqu'ici on voit qu'il y a beaucoup plus de budget et le film auparavant comédie horrifique (c'est simple, les humains sont parfois aussi bêtes que les critters) devient un pur produit de série B assez fun (on a même l'inévitable plan "seins" !) et bourrés de trouvailles réjouissantes en tous genre (ah les critters qui forment une boule géante qui dévore tout sur son passage, grand moment). La bonne idée qui se construit ici aussi c'est de voir une saga qui reprend des personnages d'un film (Brad dans les deux premiers, Charlie dans les 4 films) à l'autre avec toujours un fil rouge et une volonté de faire plus ou de rester dans une approche assez reconnaissable (plus de Brad dans le 3e film ? Pas grave, on a un tout jeune Di Caprio qui manque de se faire croquer). D'une ferme isolée en 86, on passe à tout un village. Puis dans un troisième volet en 1991, on arrive du coup directement en ville dans un immeuble.
Leonardo Di Caprio dans l'un de ses premiers et meilleurs rôles.
Et là encore, on se marre bien. Comme dans le premier film, peu de victimes mais quand y'en a, les critters ne connaissent généralement pas le gaspillage de nourriture les braves petits. Et à nouveau rencontrons-nous des personnages haut en couleur qui vont se heurter à la dent dure de nos boulettes carnivores. Et comme pour les deux autres films, ça file vite, on ne voit pas le temps passer tellement tout ce petit monde essaye de survivre/manger dans la joie et la bonne humeur. Mais voilà.
Mais voilà.
L'année d'après en 1992, on décide de faire un 4è volet. Toujours plus grand, plus fort. Dans l'espace. Mais le budget et les scénaristes ne suivent pas. Ou alors en traînant la patte, histoire de faire revenir Charlie dans un pseudo vaisseau-spatial avec une pseudo intrigue qui ne décollera jamais véritablement. Seulement 6 personnes et 2 critters et le vide spatial où personne ne vous entendra vous ennuyer mortellement. Et pour bien saborder le tout et malgré un casting plus reconnu que d'habitude (Eric DaRé qui débarque de Twin Peaks, Angela Bassett qui montrera ses fesses avec plaisir --qu'elle a fort jolies d'ailleurs--, Brad Dourif venu payer ses impôts), on décide de bien se prendre les pieds dans le plat.
Coucou Léo, c'est moi David Lynch !
Cela donne un "Ug", chasseur de prime extra-terrestre, normalement du côté des bons qui, surprise, est devenu un immonde capitaliste dirigeant de firme futuriste dont les intérêts vont pour ce 4e volet, au delà de l'amitié (la liasse de billets après 2 films et un troisième volet où il n'apparaissait qu'en invité surprise à la fin à dû le motiver). Cela donne un minimum d'action dans un minimum de décor pour un maximum de soporifique. Mes voisins de soirée pizza/films de gauche avaient d'ailleurs décidé d'un commun accord secret de réserver leurs heures de sommeil à l'avance et avaient doucement rejoint le monde de Morphée, je n'invente rien.
En définitive donc, on oubliera ce 4e volet pour apprécier trois autres petits films horrifiques et rigolos, sans prétention autre que divertir et se faire plaisir.
Souvent autour d'une pizza.
Et avec des potes.