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Chroniques visuelles
12 octobre 2012

Les chroniques de fond de tiroir (17)

 

To_Rome_With_Love_affiche  Un Woody mineur mais un Woody plaisant quoi qu'il en soit ce To Rome with love. Comme souvent le bonhomme aime à s'entourer d'un casting souvent intéressant et des plus fournis au sein de films pas toujours réussis mais qui conservent un fort capital sympathie. La perspective de voir Ellen Page et Alison Pill était en premier lieu (avant la ville de Rome que j'aime beaucoup toutefois) ce qui m'attirait. La première, nouvelle venue chez Allen s'en sort assez bien et je ne l'ai pas trouvée spécialement exécrable. Elle incarne le stéréotype maintenant connu chez le cinéaste du personnage féminin intello et frustré mais attirant au possible pour le héros (et c'est un fan qui s'est revu Manhattan (cf, Diane Keaton) il y a quelques jours qui confirme que ce n'est pas nouveau chez le maître). Pill, joue elle un simple second rôle après une Zelda Fitzgerald étonnante dans Minuit à Paris mais sa fraîcheur et sa joie continuent de me toucher.

 

"Tu comprends, j'ai très envie de toi mais je peux pas faire ça dans l'appart de Sally. Je peux pas lui faire ça.
_ Ok, sortons, allons ailleurs en voiture.
_ Ouais, allons baiser dans la voiture !" gneee

 

La surprise reste un Alec Baldwin en mentor presque constamment là dans toutes les situations à tel point que je me suis demandé à un moment s'il n'était pas un fantôme malicieux mais non. A travers lui on sentirait presque ce vieux renard d'Allen qui parle avec une certaine expérience et si ça se trouve Woody Allen lui fait juste jouer une variation du rôle de mentor qu'il semblait tenir déjà dans Anything else (pas vu), mais qu'importe. A part ça, des saynètes sympathiques, d'autres moins (Benigni...) et des gags parfois assez drôles qui auraient mérités à ne pas trop s'étendre non plus (le coup du mec qui arrive à chanter des airs d'opéra comme un dieu que sous la douche ça dure un peu trop par moments). Un bon Woody donc au final, largement inférieur à d'autres films du maître mais pas déshonorant du tout non plus hein.

 

* Chronique à retrouver sur Cinetrafic à la fiche To Rome with love.

 

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jasonburnes  Bon, ce "4e volet", alors ? The Bourne Legacy au fond, un épisode plaisant donc mais bien en deçà des autres volets. Il est problématique que le film veuille à tout prix se rattacher aux autres volets avec moults flash-backs dans sa première partie (ça force à se revoir obligatoirement la saga à nouveau) et certaines choses peuvent paraître artificielles (le coup des cachets, ça casse un peu le mythe Bourne). Quand à la mise en scène de Gilroy, point positif, "plus classique" et essayant de ne pas trop en faire sauf sur la poursuite finale, mais par moments, à vouloir essayer de constamment garder le spectateur éveillé pour pas qu'il s'endorme, ça peut devenir poussif. Surtout au sein d'une première partie des plus nébuleuses. Par exemple, cette conversation entre Weisz et son supérieur et la caméra qui dans un même plan-séquence tourne autour à 360°. Les champs-contrechamps, connais pas, arg. C'est juste un détail mais il m'a marqué. Pour le reste, le film se regarde bien et j'ai apprécié de nombreux passages (la première partie en Alaska, la prise d'otage du docteur devenu fou --un passage où le suspens marche très bien-- ou l'attaque de la maison, sans doute le moment le plus intéressant à mes yeux puisqu'à défaut de proposer une certaine tension bien palpable, il s'en rapproche en prenant le temps d'alterner entre le cache-cache dans la maison entre attaquants/poursuivis et les scènes d'attaques brèves et fulgurantes). Pour le reste, on copie un peu la saga Bourne sans en atteindre l'efficacité de Liman et Greengrass... Mais je n'ai pas boudé mon plaisir. Un petit film honorable donc mais qui risque de s'oublier assez vite.

 

* Chronique à retrouver sur Cinetrafic à sa fiche Jason Bourne : l'héritage

 

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LHistoire_sans_Fin  Délaissons un brin l'actualité cinématographique. Revoir L'histoire sans fin (1984) en blu-ray tient de la formidable redécouverte, surtout si l'on aime toujours autant ce merveilleux conte subtil de notre enfance où le fameux néant s'avère une critique déguisée d'un monde social où l'imagination et la fantasie périclitent dangereusement du fait que les gens et surtout les enfants et les jeunes lisent moins de livres (entre-autres), préférant s'avilir dans de nouveaux médias pas forcément utilisés au mieux. Là où le film d'un Wolfgang Petersen alors au top de sa forme semblait un brin fade sur support dvd, ici les couleurs éclatent à nouveau, on se sent transportés par des trucages et effets spéciaux qu'avec un peu d'indulgence envers l'enfant que nous avons pu être, semble avoir assez bien vieillis dans l'ensemble (sauf sans doute les moments où Atreyu chevauche le dragon porte-bonheur, le blu-ray rehausse le trucage à tel point qu'on voit bien la différence de lumière entre les personnages filmés et l'écran où des paysages terrestres défilent en fond, hum). L'histoire s'en trouve alors magnifiée par le support et de nouveau, on vibre lentement, voire on pleure de nouveau face à la disparition du cheval d'Atreyou, on souffre avec lui, on s'étonne avec lui. D'après ce que j'ai pu en lire, l'auteur du livre original dont est tiré ce film et sa suite (le très bon Histoire sans fin II) désapprouvait le film de Petersen. Dans ce qu'il avait écrit, Michael Ende utilisait une structure étonnante de mise en abyme moins simple que celle du livre en utilisant des écrits de deux couleurs différentes, des personnages qu'on retrouve dans les deux mondes et un prologue décalé (chapitre zéro). Il faudrait trouver ce livre pour voir les différences fondamentales. En attendant, le film reste un bonheur sans faille à voir en famille ou faire découvrir chaleureusement à ses enfants (Hein Filou ?). gneee

 

Retrouvez aussi cette chronique sur Cinetrafic à sa fiche L'histoire sans fin.

 

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conte Même si je n'ai pratiquement rien vu du monsieur, le peu vu me l'a fait adorer (Rois et Reine que je me reverrais bien, tiens). Voilà un cinéma français ambitieux, drôle, sensible, plein de bonnes idées avec des histoires universelles et pourtant souvent déjà vues ailleurs. Desplechin bâtit un film choral où pourtant aucun personnage ne sera oublié, toujours travaillé psychologiquement, rempli. Cela peut donner le tournis comme un incroyable sentiment libérateur d'assister à un film toujours sur le qui-vive où aucun ne prétend détenir la vérité, tous différents qu'ils sont avec leurs colères, leurs joies, leurs égarements. Dans son film précédent le cinéaste donnait un rôle détestable à Emmanuel Devos (et ça a marché puisque pendant longtemps je n'aimais pas le personnage et l'actrice !) tandis qu'Amalric, impérial, devenait un héros au fil du film. Ici, c'est presque le contraire, Amalric devient le "méchant", haï d'un peu toute la famille et qui pourtant va revenir en grâce suite à un évènement inquiétant. Mais un "méchant" jouissif puisque de bouffon déclamant les quatre vérités sur tous (comme dans un repas de famille Bergmanien. D'ailleurs c'est un peu une des références visibles ici-même sans que ça n'entâche une seconde le film), il est en fait le seul qui est vraiment libre de tout et ne pratique jamais de jugement sur les autres, voulant avant tout comprendre, quitte à faire de la provocation. Encore un personnage impérial donc, et une nouvelle fois la donne renversée à propos de Devos puisque son personnage est le plus beau du film, sorte de témoin perdu qui se délecte de voir cette famille se déchirer et réconcilier successivement. Desplechin m'a eu, c'est encore un grand film.

 

* Retrouvez cette chronique sur Cinetrafic à la fiche Un conte de Noël.

 

 

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rienvu  Moitié film réussi et admirable, moitié petite déception ce nouveau Alain Resnais. A la base je suis fan du réalisateur et pardonne donc au monsieur les rares écartades ou errances d'une carrière quand même exemplaire. Il y a donc de bonnes choses dans ce nouveau film mais elles sont aussi sa limite : le théâtre. L'ami Alain semble se baser essentiellement sur les deux pièces d'Anouilh qui forment le squelette du film, "Eurydice" et "Cher Antoine ou l'amour raté". En ressortent des bons mots, de petits moments d'émotion et d'humour qui parfois surnagent au sein d'une mise en abyme d'une même pièce revue en direct par les amis comédiens du regretté Antoine (Denis Podalydès). La bonne idée de Resnais, c'est de jouer avec l'aspect théâtral au milieu de décors réels et virtuels où la transition se fait au sein de petites surimpressions. Les splits-screens d'une même action mais avec des comédiens différents interprétant un même rôle est aussi un plus bienvenue et réjouissant. Mais le tout manque de rythme et s'avère trop long. Quitte à jouer sur le théâtre et donc l'élever par le biais du cinéma, il aurait fallu aller encore plus loin, surtout quand on s'appelle Resnais et qu'on a toujours contribué sur l'ensemble de sa filmographie à faire un cinéma vivant, enjoué et réjouissant. Donc un film intéressant mais qui ne va pas au bout de ses promesses et son potentiel et en devient donc un peu frustrant.

 

* Chronique à retrouver aussi sur sa fiche Cinetrafic à Vous n'avez encore rien vu.

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Commentaires
P
J'adore Une histoire sans fin, il était repassé il n'y a pas très longtemps à la TV. L'image était un peu cracra mais je n'ai pas fait la fine bouche :)<br /> <br /> Le Desplechin, je l'aime beaucoup. Je l'avais vu en salles quand il était sorti mais pas depuis, il faudra que je me le remate aussi celui-là :D
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N
Oui le Woody est très mineur mais j'aime bien certaines idées. M'enfin pour moi ça restera toujours un poil mieux que plein de trucs même si bon, moyen moyen... ;)
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D
Rebonjour Nio, le Woody: bof. Il ne vaut pas Minuit à Paris. Seul toutes les séquences avec Roberto Benigni m'ont plu. Quant à Jason Bourne, j'ai trouvé ce film très très distrayant, je ne me suis ennuyée et J. Renner est plutôt pas mal à regarder (c'est une fille qui parle). Bonne journée.
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