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Chroniques visuelles
25 décembre 2012

Voyages, voyages (3)

Normalement ce devrait être plutôt un voyages, voyages n°6 car j'ai pas mal bougé en 2012 mais je pense que je reviendrais ultérieurement ou pas. J'ai suffisamment de matière à disposition pour toujours de quoi avoir à vous raconter au coin du feu, ou pas (vous pouvez retrouver d'autres "voyages" dans ce même tag "déplacements" au passage). En l'occurence, je voulais revenir sur un trip récent puisque daté d'il y a environ une bonne semaine. :)

 

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1ère partie.

 

Quand un cinéphile avec qui je partage le même amour inconsidéré de la musique classique contemporaine m'a proposé de l'accompagner à Londres pour les 75 ans de Philip Glass (lequel "fête" son anniversaire de fort belle manière en enchaînant les concerts autour du monde durant toute l'année comme un grand malade suractif qu'il a toujours été --Glass sort généralement 3 à 4 disques par an. Moi j'avoue avoir un peu lâché l'affaire sur ses dernières productions tellement je n'en finit plus d'explorer sa discographie des années 70 à 90--. Cf, compte-rendu Montpellier), j'ai tout de suite bondi sur l'occasion. Il faut dire que j'avais vécu un mois de novembre assez morose partagé entre expérience personnelles déprimantes et petites contrariétées qui l'étaient tout autant à force alors si on me donnait une ouverture pour sortir de tout ça et recharger mes batteries, je ne disais pas non.

 

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La gare de Saint-Pancras, assez impressionnante et figée dans une modernité qui m'évoque un peu la science-fiction.

 

Je prend donc l'eurostar avec le pote vendredi 14 décembre après-midi, de gare du Nord. Arrivée en début de soirée à Saint Pancras dans une gare où l'on se sent perdus et où d'emblée, on recule notre montre d'une heure. La perspective a consciemment le mérite de nous faire penser sans doute intérieurement qu'une heure en moins = une heure d'avance et nous décidons d'entamer le trajet à pied jusqu'à l'hotel qui se situe non loin du quartier des concerts, à Barbican. Si sur le plan on peut se dire qu'il nous faudra 20,30 minutes pour arriver, on déchante un peu car Londres, c'est grand. Très grand. Contrairement à Paris où les distances en métro sont relativement courtes entre chaque station, ce qui fait qu'on peut souvent descendre une station plus tôt pour arriver tranquillement à pied quand on a du temps, ici les distances sont importantes. Prendre le métro aussi bien que le bus ou le taxi peut s'avérer donc plus que nécessaire à moins d'être un excellent marcheur. Je pense qu'on se défend bien mais pendant le peu qu'on était à Londres, on était quand même crevés constamment à la fin de chaque journée. Londres, c'est certainement pas pour les petits joueurs.

 

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Dans un tiroir de ma chambre, on avait placé Dieu. Mais je n'ai pas vraiment eu le temps de lui parler.

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Une rue de nuit, un pub éclairé qui va fermer avec l'inscription "be brilliant" qui m'a donné envie de photographier la façade.

 

Bref, une heure de marche après (voire plus), on finit par trouver l'hotel. Juste le temps de se poser, de prendre le nécessaire et de repartir pour être en avance au Barbican center qui regroupe salles d'expositions, de cinéma, de concerts dans un gigantesque complexe à l'architecture qu'on jurerait sortie de certains films de SF des années 70. Le concert de ce soir était un peu spécial et dantesque puisqu'il se dotait d'un très agréable prologue auquel malheureusement le public du lieu, parlant sans cesse et plus occupé vu l'heure tardive à grignoter son sandwich, boire sa bière (tiède ?) et draguer sa voisine de table, n'avait trop cure. Il faut dire aussi que ce "prologue" était un brin complexe et déstabilisant pour le public dit "lambda" puisqu'il s'agissait (photos après) des musiciens de la Junior guildhall sélectionnés par Glass en personne qui rejouaient certaines oeuvres dans une forme plus proche de la musique de chambre avec tripotée de musiciens en plus que du grand concert symphonique. Pour corser le tout, les joyeux lurons ont joué à la fois des oeuvres pas si facile d'accès, à la fois issues aussi bien des travaux écrits pour que le Kronos quartet l'interprète que des débuts de Glass (Music in fifths, soit un bidule de près de 23 minutes avec, je simplifie, seulement 2,3 notes jouées hypnotiquement). J'aurais pensé que des gens se leveraient en courant et hurlant comme s'ils avaient entendu la fin du monde au final mais non, beaucoup ont applaudi. Donc, ils étaient bien venu pour voir et entendre du Philip Glass. Troublant. Surtout après l'expérience apocalyptique réjouissante qu'avait constitué Einstein on the beach à Montpellier où certains avaient craqué au bout d'une demi-heure et désempli la salle pour ne revenir qu'à la fin. gneee

 

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Entrée du Barbican center.

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Philip G, l'homme qui semblait toujours tirer la tronche sur les photos.

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L'endroit où les jeunes musiciens jouèrent. Et puis à côté, les gens dont on se demande sérieusement ce qu'ils font là.

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Si je zoome, c'est d'un coup flou. Flûte.

 

Puis à 20h arrive le clou du spectacle (photos suivantes).

Koyaanisatsi (1982) de Godfrey Reggio projeté en direct (sur un écran trop petit à mon goût) tandis qu'en dessous jouent le Philip Glass ensemble (comprenant Glass mais aussi Michael Riesman en chef d'orchestre et plusieurs artistes aux claviers et instruments à vent) agrémenté du Britten Sinfonia, soit à peu près 80 musiciens pour une performance magistrale et absolument scotchante. Déjà que j'adore le film de Reggio mais là, autant dire qu'à la fin avec l'addition image+son, j'étais tétanisé et en larmes sur le final The grid (21 mn 20) + Prophecies (13 mn 30). Inutile de dire que c'était assez monstrueux et foutrement impressionnant. La musique du film étant assez complexe comme ça, la restituer dans son ensemble faisait état d'une sacré gageure mais l'ensemble à deux-trois petites exceptions (sons des synthés un brin plus aigus, le ténor et sa voix de basse qui est trop profonde, les raccords de synchronisation à une ou deux reprises) sur lesquelles je ne vais pas chipoter, c'était presque la perfection.

 

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On dirait pas comme ça mais la salle est immense et on est assez loin...

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...Du coup cette vue d'ensemble restitue bien tout. Et oui, l'écran est tout petit à mon grand désarroi

 

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Foutu zoom. Glass est à droite, recroquevillé sur son clavier. Il jouera surtout des parties de basses ce soir.

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Pendant le film...

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...Et à la fin pendant les vivas.

 

Après le concert se tenait une sorte de performance électronique vaguement, mais alors très très vaguement inspirée de la musique de Philip Glass. Une dizaine de minutes à écouter l'espèce de babillage et nous nous sommes communément dit que des gens comme Brian Eno ou Terry Riley pouvaient continuer à dormir tranquille finalement. La relève de la musique électronique intriguante, un peu expérimentale et fascinante n'aura pas lieu. Ou pas avant 2019 quand Harrisson Ford pourchassera des androïdes qui rêvent de moutons électriques. On est repartis vers l'hotel tranquillement, hotel qui me faisait furieusement penser à celui de Danse, danse, danse, en moins romanesque toutefois mais j'ai toujours tendance à m'emballer lyriquement pour un rien. Mais bon, pas le temps de l'explorer, d'y dénicher la piscine voire un prétendu étage plongé dans les ténèbres et la poussière comme dans le roman d'Haruki Murakami (l'une des meilleures scènes d'un roman qui stagne un peu en son milieu).

Le soir avant de dormir, je me réecoutais dans mon lit et à l'ipod, Music in fifths dans sa version originale, à l'orgue. Idéal pour boucler une journée plus chargée qu'on ne le pense (ah oui je ne m'étend pas dessus mais avant de foncer pour prendre l'eurostar à gare du Nord ce jour là, j'allai auparavant à la minuscule exposition Paris vu par hollywood à l'hotel de ville car c'était le dernier jour).

 

Fin de la première partie.

 

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Au passage, JOYEUX NOËL A TOUS !

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