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Chroniques visuelles
1 janvier 2013

Au revoir 2012, bienvenue à 2013.

 

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Nausicaä's laboratory - © Yaphleen.

 

2012 se finit, 2012 est mort, vive 2012, bienvenue 2013.

Mais quel bilan j'en tire personnellement moi ?

Sans doute plus que 2011, l'année aura été étrange, entre les hauts et les bas. On attendait la fin du monde, on a eu Akira qui a débarqué en blu-ray. Remarquez, c'est pas plus mal, en attendant une vraie fin du monde, plus terrifiante et moins visuelle. Dans cet écrin, le film de Katsuhiro Otomo (1988 et toutes ses dents) reste toujours d'une beauté perfectionniste formidable.

 

2012 c'est avant tout pour moi (comme sans doute 2007 qui me marqua d'une certaine manière) la perte de deux créateurs monstres, deux géants qui étaient entrés dans ma vie depuis un bon moment (même si en y regardant de plus près on a perdu bien des gens de coeur et d'Art cette année...). D'abord la disparition de Moebius alias Jean Giraud le 10 mars 2012. Moebius, plus que Giraud, c'était une porte ouverte vers le rêve. Une inspiration à la fois dans mes lectures, mes rêves comme mes dessins et il n'était pas rare que je mentionne le bonhomme sur le blog, comme ici, ou . J'avais croisé l'artiste il y a une décennie lors d'une exposition/vente mais impossible de l'approcher, bien trop de monde et je devais déjà rentrer. En 2008, je le revoyais lors de la Japan expo de Paris. J'ai l'impression que c'était hier, quel merveilleux moment. Je me trompe sans doute dans la date ? Attendez que je vérifie. Non, c'est correct, je viens de vérifier, dédicaces en main. Car le maître m'avait dédicacé non pas un album, mais deux. Je l'avais même retenu pour lui montrer mes dessins en apportant deux carnets personnels (même si mon autre blog n'est pas souvent à jour, oui, oui, je dessine). En 2011, j'allais voir son exposition à la fondation Cartier avec une amie du Danemark (dont je ne suis plus trop en contact actuellement, c'est dommage). Jean Giraud, c'était un peu comme une part de moi-même et je ne suis pas le seul, loin de là, à penser ça. Je ne me suis toujours pas remis de sa disparition. Pourquoi lui qu'on croyait immortel ? Pourquoi ? Pourquoi ? C'est un peu comme pour Michael Jackson, je ne vais véritablement réaliser que 2 à 3 ans plus tard.

 

 

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Il y a tellement d'illustrations et travaux annexes de Moebius qu'il est impossible d'établir une intégrale de tout ce qu'il a dessiné (*).

Ou alors sur support numérique en HD mais pas avant 2050, et encore.

 

 

L'autre perte qui me laisse "inconsolable", fut la disparition de Chris Marker. Là aussi un évènement suffisamment insolite et marquant au point que je le note sur ce blog. Malgré mon apolitisme assez conséquent (je me suis retiré de toutes considérations politiques quand d'une part j'ai observé que les considérations étudiantes de 2009 n'aboutissaient en rien et que nous étions --à la fac-- comme trahis par les professeurs qui avaient pourtant initié le mouvement en fond (**); d'autre part quand j'ai vu les effets idéologiques de la politique sur mon entourage, assez surpris, parfois horrifié), j'appréciais la portée de Marker, son courage, son militantisme et ce don de pointer d'un coup la situation avec une lucidité qu'on ne voit maintenant plus nulle part.

Mais l'oeuvre du monsieur était bien plus que cette partie immergée de l'iceberg.

De ses voyages, Marker tirait un enseignement de vie, des conseils, une sorte de sagesse en direct face à des mondes qui ne manqueraient pas de disparaître sans doute pour toujours. Même un film comme La jetée pouvait alors se voir d'une manière ethnographique, à la fois doté d'un clin d'oeil cinéphile comme d'un portrait intemporel d'un homme et d'une femme à la frontière du XXè siècle, avec cette crainte omniprésente (et malheureusement toujours actuelle, qu'on se rappelle de la Corée du Nord...) du nucléaire et de toute destruction.

Mais je radote sans doute, il y a plusieurs chroniques de l'oeuvre de Chris Marker sur ce blog, je ne vais pas en rajouter ni en faire trop. Tout au plus continuerais-je à me lamenter sur une oeuvre n'existant qu'au 1/6ème (et encore) sur support DVD et dont on ne voit quasiment rien en blu-ray (à part chez Criterion --et Arte ?-- avec les éternels La jetée et Sans soleil).

Pendant longtemps je m'étais dit que j'irais sur Second life, uniquement pour rencontrer le ReMarkable Chris (dixit Agnès Varda) et voilà qu'un rêve s'est effondré définitivement...

 

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Captures de 2010 (Peter Hyams) en blu-ray. Cliquer pour agrandir.

 

2012, c'était l'année de mon passage au blu-ray quasiment aussi à ma grande surprise. Sans négliger le support DVD qui, selon moi, a encore quelques années de vie tranquille, j'ai commencé de plus en plus à investir dans le blu-ray. Pas toujours des grands films ou des "chefs d'oeuvres" d'ailleurs. Souvent des oeuvres que j'avais déjà en VHS mais pas reprises en DVD. Ou bien, des oeuvres qui furent mes premiers DVDs (Akira et 2001, l'odyssée de l'espace), que j'avais déjà en VHS et que je repris par la suite. Une sorte de continuité donc.

 

Un autre constat sur l'année, le fait que plus que d'habitude, je me mis à dessiner avec un acharnement certain, quitte à aller plus loin encore que ce que j'avais pu donner. Il en a résulté du coup que j'ai commencé à changer de formats et que je mets beaucoup plus de temps à soigner le fond et la forme. Je réfléchis aussi dans le même temps beaucoup à ce que je veux obtenir, quitte à ce que je me pourrisse la tête mais de plus en plus, le résultat en vaut la chandelle et je me surprends à être assez fier de ce que j'obtiens.

 

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"Trick or treat !" (by me gneee- Novembre 2012)

 

 

Enfin plus prosaïquement 2012, année du flouze, 2013, année de la bai... ? Hum.

En 2012 et rentrant lentement dans la vie active, j'ai obtenu un petit boulot qui, s'il ne me rémunère pas assez malheureusement, m'a permis néanmoins de bouger et voyager plus qu'auparavant. Il faudrait toutefois qu'en 2013 je passe à la vitesse supérieure et gagne plus. Vivre de mes dessins serait aussi quelque chose me tentant véritablement mais cet objectif me semble encore loin. Tout comme celui de faire mes court-métrages et photos personnelles. Tellement de choses à faire et être stoppé ou ralenti à ce point par les choses matérielles et le manque continuel de moyens, bordel, c'est frustrant. Enfin en 2013, si je peux aussi lentement sortir de mon célibat, ça m'arrangerait, mais bon, wait and see.

Voilà voilà.... En attendant une année plus forte et passionnante encore, je l'espère.

 

Une bonne année à tous !

 

Je ne fais pas de résolutions, je trouve toujours moyen de dévier vers autre chose quand tout simplement j'oublie que j'ai fait une résolution. Je suis une calamité que voulez-vous.

 

 

 

==========

 

 

(*) Au moment où j'écris, je tombe sur des croquis inédits (facilement trouvables sur la toile) que Moebius réalisa pour le Willow de Ron Howard (1988). Croquis dont visiblement le réalisateur, l'ami George Lucas et le reste de l'équipe n'en avaient pas spécialement cure (même si Moeb' est crédité en tant que "conceptual artist" au générique du film) tant ça n'a pas trop d'incidence sur le produit fini. Et c'est un peu dommage parce que même si j'apprécie le Willow de mon enfance, les dessins de Moebius (qui su donner des corps et formes sur Alien, Abyss et Tron) plus mis en avant auraient fait des merveilles au sein du film, qui sait ?

(**) J'ai tourné la page sur les considérations et revendications des universités depuis donc je suis dans l'incapacité de pouvoir vous résumer toute la complexité du mouvement et des enjeux alors en cours. J'y avais adhéré car comme d'autres étudiants, faire la grève et manifester me paraissait une manière juste de témoigner de revendications qui, alors, n'étaient pas au goût du jour des médias. Elles ne l'ont pratiquement jamais été et j'en restais de plus en plus amer avec le temps.

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