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Chroniques visuelles
9 janvier 2013

L'effet papillon

 

papillon

 

- Un film d'Eric Bress et J.Mackye Gruber (2004).

- Blu-ray distribué par la Metropolitan Filmexport depuis le 2 novembre 2012.

 

 

Une théorie prétend que si l'on pouvait retourner dans le passé et changer quelques détails de notre vie, tout ce qui en découle serait modifié. On appelle cela "l'effet papillon". Evan Treborn a cette faculté. Fasciné, il va d'abord mettre ce don au service de ceux dont les vies ont été brisées dans leur enfance. Il peut enfin repartir dans le passé et sauver la seule jeune fille qu'il ait jamais aimée.
Mais Evan va découvrir que ce pouvoir est aussi puissant qu'incontrôlable. Il va s'apercevoir que s'il change la moindre chose, il change tout. En intervenant sur le passé, il modifie le présent et se voit de plus en plus souvent obligé de réparer les effets indésirables de ses corrections...

 

Voilà une nouvelle chronique liée aux envois DVDtrafic de Cinetrafic, avec aujourd'hui un film culte que je n'avais pas revu depuis sa sortie quasiment. Je me souviens qu'à l'époque j'étais assez gêné et avait assez moyennement aimé car quelque chose me gênait mais je n'arrivais pas à mettre la main dessus. Maintenant je sais. Parce que même doté d'un très bel écrin (la Metropolitan une fois de plus nous gâte et oh, surprise, des bonus très intéressant en masse !), le film conserve malheureusement les mêmes "défauts" qui n'en seront pas forcément selon le point de vue de chacun. Et j'en suis un peu désolé puisque je pensais pouvoir à nouveau revoir le film d'un oeil neuf après tout ce temps.

 

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En effet, question de subjectivité mais il y a quelques années, je ne pouvais pas voir le film ou difficilement, aujourd'hui c'est pareil et j'ai à nouveau l'impression horrible de voir deux gosses manipuler des bombes entre leurs mains sans se douter des dégâts que cela va produire. Sous l'enrobage de série B audacieuse voulant renouveler l'idée des voyages dans le temps, Bress et Gruber décident d'introduire divers traumas importants qui fourniront alors le besoin au héros de remonter son passé pour modifier quelque chose. Sauf que d'une part tout va trop vite : dans le montage, la première demi-heure du film ménage chacune des situations avec un cut lié à chaque fois aux trous de mémoire qu'Evan subit. On sent avec malaise que c'est toujours quelque chose de glauque tant les scénaristes-réal utilisent le tout à la truelle sans se soucier d'une quelconque empathie qu'on pourrait ressentir pour son héros, sans lui ménager de pauses et d'ouvertures et donc nous donner à mieux ressentir sa vie de merde qui va tout conditionner par la suite.

 

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Car Evan a effectivement une vie pourrie d'emblée, les auteurs n'y allant pas par le dos de la cuillère. L'humanisme ? Connais pas, tout ce qu'on veut c'est faire de la SF et parler de la théorie du chaos (beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît comme les bonus du blu-ray l'expliquent puisque tout ne se délimite pas qu'à une suite de causes/conséquences comme le résume au final le malin script du film) comme diraient les deux bonhommes. Donc dès le début, et en moins d'une demi-heure (spoiler, je passe en typo blanche, surlignez ou pas pour lire)...

Evan a son papa qui est en asile. Le gamin veut absolument le voir mais il tentera de l'étrangler. Puis livré à un voisin qui est comme par hasard le papa de sa meilleur amie et futur copine, on va forcer Evan a faire des choses cochonnes sous une caméra. C'est bien sûr suggéré et hors-champ, les deux réals ne débarquent pas avec la pancarte "pédophile" à l'image. Mais on reste à des kilomètres d'un Trust ou du superbe Mysterious skin. Le malaise et dégoût en sont dès le début renforcé. Plus tard, Evan va malgré lui être complice de la déchéance sournoise d'un de ses amis qui, non content de poser de la dynamite dans les boîtes aux lettres, finira par brûler le chien d'Evan à l'essence pour se venger car il ne supporte pas qu'Evan ait embrassé sa soeur. Ambiance quoi. Encore plus tard dans le film, Evan perdra ses membres à cause d'une explosion alors que celui qui aura été traumatisé à vie par ça n'aura rien eu et puis aussi dans une confrérie étudiante, il se conduira en parfait connard à son tour, bien content de ses privilèges. Sinon pendant tout le film il est peu choqué, peu étonné, peu déprimé par ce qui lui arrive, c'est magique (sauf à un moment où il tente de se suicider. Mais c'est la fin du film donc bon).

 

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On a l'impression (enfin moi) que Gruber et Bress veulent tout multiplier, tout faire dans la démesure dès le départ. Mais voir les choses en grand ne signifie pas forcément que le résultat sera garanti. Et en utilisant le personnage comme simple outil, on passe à côté de l'essentiel, sa construction, ce qui l'humanise et donc nous touche. En résulte donc pour moi à nouveau cette désagréable impression de n'y voir qu'un épisode de la quatrième dimension ou d'Au delà du réel mais qui se veut bigger-than-life pour finalement presque ne se résumer qu'à un "tout ça pour ça" ? Surtout que version director's cut (à se tirer une balle tellement la fin est logique mais déprimante à souhait) ou cinéma, c'est la même durée, quasiment deux heures.

 

Mauvaise pioche donc, heureusement qu'il y a pléthore de bonus et surtout qu'ils en sont plus intéressants que le film car soulevant plusieurs questionnements qui mériteraient presqu'une mini série à eux seuls. Outre les deux versions du film on a donc plusieurs petits modules tels que La théorie du chaos, impact sur nos sociétés (9 mn) ou Le voyage dans le temps (14 mn), un doc sur la génèse du film d'une vingtaine de minutes, le commentaire audio, une dizaine de scènes coupées, des comparaisons story-board et film... Si l'on est à nouveau gêné par ce revisionnage, je ne peux toutefois que conseiller de visionner les bonus très intéressants que la Metropolitan nous livre, d'autant plus que le blu-ray s'avère une nouvelle fois au top, niveau image et son. Difficile donc de faire la fine bouche même si pour moi le film reste assez détestable, j'en reste désolé et ce, d'autant plus qu'il y a des choses que j'apprécie quand même, noyées au sein du film (l'idée d'un voyage dans le temps basé sur un principe mémoriel --Evan a besoin de lire ses cahiers pour réactiver les zones enfouies de sa mémoire qu'il peut alors combler ou développer en remontant au point fixé-- est très bien par exemple).

 

 

- Chronique aussi disponible sur la fiche L'effet papillon sur Cinetrafic.

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