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Chroniques visuelles
16 janvier 2013

La petite Agnès Varda est grande (3).

Suite et fin du parcours Varda par la petite porte des courts et moyens-métrages.

 

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Black panthers (1968).

 

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Un document rare et d'autant plus passionnant qu'au bout du compte aujourd'hui, on sait encore relativement peu de choses sur les Black Panthers. Mais en 1968, accréditée de la mention "télé française" (vrai ou faux en fin de compte ?), Agnès Varda réussit à pénétrer dans l'intimité de ses hommes et femmes en guerre permanente aussi bien envers la police des Etats-Unis que les états-unis eux-mêmes ou les préjugés des blancs (et donc en sous-marin, une lutte perpétuelle contre le racisme). Le mouvement revendique aussi bien la libération de plusieurs personnes "injustement emprisonnées" (belle séquence où la Varda pas dupe et toujours objective demande constamment "mais vous savez pourquoi il a été emprisonné ? Qu'est-ce qui s'est passé cette nuit-là ?" sans finalement qu'une vraie réponse ne soit donnée) que des codes esthétiques et moraux ("black is beautiful" pour dégager une nouvelle esthétique d'une personne noire propre aux hommes et femmes qui ne suivraient pas la mode des blancs) voire politiques (le petit carnet rouge de Mao traîne souvent de poches en poches). Le tout filmé en 16 mm, très vite et sur le vif mais avec souvent des plans d'une composition à pâlir comme si le naturel photographique d'Agnès ne pouvait s'empêcher de revenir dans la composition. Petit bijou.

 

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Les dites cariatides (1984).

Les dites cariatides, ce sont ces statues, souvent de femmes, souvent dénudées, qui soutiennent les balcons et fenêtres des appartements et vieux immeubles parisiens. Il n'y avait que la Agnès pour remarquer ça et passer d'une oeuvre de commande à un petit projet personnel à nouveau. C'est court mais instructif avec un peu de poésie. Par là on navigue dans le temps et les poèmes de Baudelaire puis plus loin dans le temps on revient aux esclaves grecques. Sympathique et rapide en plus même si pas forcément indispensable de même que T'as de beaux escaliers tu sais (1986), petit hommage alors aux 50 ans de la cinémathèque alors à Chaillot. Plus prétexte à livrer un petit montage de quelques films (avec des escaliers parfois) et montrer Isabelle Adjani qui nous fait un grâcieux sourire charmant à se damner.

 

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Le lion volatil (2003).

 

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Une petite récréation amusée sous les yeux du spectateur et même de la Agnès qui apparaît dans un parc en train de lire un livre comme une petite mamie tranquille. Pour un peu on est dans du Jacques Demy light, mais sans chanson. Mais l'état d'esprit semble presque le même. C'est drôle, amusant, touchant et fin en étant complètement improbable, surréaliste et impossible. Soit la rencontre entre Julie Depardieu apprentie médium qui tombe amoureuse place Denfert Rochereau d'un des gardiens des catacombes, un grand blond qui pratique en plus l'art de la prestigiditation. Les deux tourtereaux se découvrent un coup de foudre en même temps. Mais notre Julie peu sûre d'elle-même finira par rembarrer le petiot et quand il disparaîtra (marrant ce camion qui passe "tout doit disparaître" !), ce sera comme par enchantement. Mais le monde en aura changé et le lion de Denfert aura décidé, un os en bouche, d'aller prendre des vacances. ...Pour être remplacé en épilogue par la (regrettée) chatte Zgougou d'Agnès. Improbable à fond mais touchant.

 

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Et en bonus, Zgougou donc.

 

zgougou

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