Les muses modernes
Comme éviter un peu de faire comme tout le monde (comme d'habitude quoi), je ne vous parlerais pas des Césars. D'ailleurs je ne l'ai même pas regardée, c'est dire. Je découvre là ce week-end, les résultats comme, visiblement, beaucoup de personnes.
Non, là, j'avais envie de vous parler des muses, et plus particulièrement les "muses modernes". Sujet éminemment personnel les muses, puisque de nos jours, chacun à les siennes. Dans la mythologie grecque, elles sont au nombre de neuf et représentent les gardiennes des Arts. Plus communément, la muse représente l'inspiration artistique qui peut parfois par extension provenir tout aussi bien d'une personne que d'un sentiment. Je triche sans doute avec la réalité et une bonne partie de nos fondamenteaux sur les représentations mais je me demande si les pin-ups ne sont pas d'une certaine manière des muses ? Ne devaient-elles pas sur leur papier glacé être synonyme de la femme de rêve qui encouragerait les soldats américain, loin de chez eux, à survivre au combat ? N'étaient-elle pas en un sens l'un des rares affects possible à l'homme dépouillé de sa maison, sa famille et la femme qu'il aime, placé en terre inconnue ? Je m'interroge.
Dans Avalon, on trouve les 9 soeurs plutôt que les 9 muses. Mais le film s'inspire plus des légendes Arthuriennes. Un rapport à y voir ?
Par extension, ce blog a eu ses pin-ups, donc ses muses ou plutôt des speakerines puisqu'au départ, c'était pour présenter des BDs sans aucun lien. Puis progressivement je me suis dit que je pouvais présenter une oeuvre à part entière plutôt qu'une petite histoire et voilà que mes speakerines sont passées à la trappe. Parmi elles, les merveilleuses créations rétro de Gil Elvgren (je m'étais même appelé à leur donner des noms comme Lucy et Sylvie. Je sais, parfois je suis très bête), mais aussi des actrices admirées comme Audrey Hepburn et Harriett Andersson. La première représente l'élégance à tel point que ça fait un peu cliché. On m'a même offert un livre sur la miss Hepburn... que j'avais déjà, qui plus est. Par contre personne ne songe à me faire un poster d'Harriett (pourtant cette image culte, je l'encadrerais volontiers dans ma chambre pour éviter que tous les Jean-Pierre Léaud vagabonds ne me la volent). Quand à Audrey, je crois avoir dépassé mes limites en allant à une double expo en août 2012 chez un cher ami cinéphile suisse (qui, passant ici, se reconnaîtra). J'ai eu plus que ma dose. Je n'ai d'ailleurs vu aucun film avec elle depuis ce temps, mes batteries sont trop bien rechargées je pense.
En revanche, je ne néglige pas les actrices actuelles. J'ai parfois des coups de coeurs, passagers, d'autres plus durables. Ce sont mes muses visuelles à moi, qui parfois m'inspirent un dessin, parfois pourraient m'en inspirer un pour le futur, quand je ne garde pas une image d'elle quelque part --sur l'ipod ou dans un journal, découpé pour coller dans un carnet de dessin-- afin de surmonter un coup dur ou m'encourager pour certaines prises de décisions quand je ne rêvasse pas à elles. Vous l'aurez compris, on y revient, la muse est ici à nouveau parfois une pin-up en un sens.
Petit panorama furtif.
- Jessica Chastain
Plus que son physique (je craque facilement sur les rouquines, je suis faible !), c'est par son jeu d'acteur et le personnage qu'elle incarnait dans The tree of life que j'ai été séduit. Avec le recul, je ne sais toujours pas quoi penser de ce dernier Malick déjà vu deux fois (dont une fois en salles). J'ai le sentiment d'avoir bien aimé sans avoir été transporté comme pour Le nouveau monde ou La ballade sauvage. Sauf que ceux-là formaient un tout où le cinéma de Malick me captivait tout autant par le fond que la forme. Avec the tree of life, c'est plutôt une réunion d'éléments que le Tout qu'ils formaient qui me plût. Dont des séquences très décriées que je trouve moi, fabuleuses. Et puis l'actrice bien sûr, plus que tout.
- Carey Mulligan
Je ne sais ce qui est le plus touchant chez Carey Mulligan. Sans doute que ce petit bout de femme peut tout interprêter en plus d'excellent choix de films et metteurs en scène jusqu'à présent. Carey n'est pas un top modèle mais elle a cette classe so british et des qualités qui m'émouveront certainement bien plus que tous les critères physiques des canons et top-modèles. En même temps, je serais toujours plus fasciné et attiré par ce qui ne se voit pas au premier abord : la gentillesse, la disponibilité, l'ouverture... Si je n'ai toujours pas vu Une éducation, j'avais adoré son rôle dans Never let me go (Auprès de moi toujours), véritable écrin taillé sur mesure pour elle et Andrew Garfield et vrai bon film de science-fiction avec des problématiques sociales et des réflexions, comme je les aime. Inutile de dire que j'ai été énervé de voir le si petit rôle qu'elle eut dans Drive (mais beaucoup d'autres choses m'énervaient dans ce film quand je l'ai vu. Il faudra que je retente quand même). Je verrais sans doute probablement Gatsby pour elle... et Di Caprio.
Et comme j'entretiens un étrange rapport de fascination/adoration avec mes muses, Carey n'a pas échappé à mon coup de crayon.
Carey, portrait d'avril 2012, aussi sur le blog dessin.
- Paz de la Huerta
Contrairement à beaucoup, je n'ai pas découvert Paz avec Enter the void mais le très moyen (mauvais ?) 30 beats. Film doué d'un très bon potentiel et qui s'écroule constamment à chaque minute qui passe (hop, j'en parle ici). Mais dans ce film il y avait un ange qui illuminait l'écran (bon il y avait aussi Vahina Giocante mais une fois de plus, comme dans le cinéma français, hop sous-exploitée, bye bye Vahina), c'était Paz. J'ai eu un coup de foudre pour elle. Puis, ensuite, quand j'ai vu Enter the void j'y ai senti comme une déclaration d'amour de Gaspar Noé à l'actrice (je ne peux l'expliquer mais je pense que ça se voit littéralement à l'écran. Si vous avez vu le film, vous comprendrez). Pour avoir vu des photos d'elle dans plusieurs situations, je pense qu'elle doit être à l'image des films où elle joue : a fleur de peau, fragile mais forte, charmante et parfois complètement délurée. Paz, je t'aime.
Comme pour Carey, je n'ai pu m'empêcher de lui "déclarer ma flamme" via un dessin interposé.
Paz - août 2012. J'ai l'impression de l'avoir un peu raté tout en ayant réussi à capter ce qui fait un peu de son charme. Portrait aussi sur le blog dessin.
- Sophie Quinton
Personnellement je ne suis pas du tout porté sur les blondes. Je préfère les rousses et les brunes (voilà, ça c'est dit). Mais Sophie Quinton a su me toucher. J'avais remarqué la jeune femme dans Mais qui a tué Bambi ? Polar presque lynchien qui s'apparentait dans le bon sens du terme au cinéma de Dominik Moll dont j'aime beaucoup son Lemming par exemple (avec la grande Charlotte Rampling dont il faudra bien que je parle là aussi sur ce blog). Et puis j'ai revendu le DVD, par manque d'argent. Aussi ai-je été content de retrouver l'actrice dans le sympathique Poupoupidou où elle donnait littéralement de sa personne. Mais là encore ce n'est pas la vision de sa charmante personne assez dénudée qui m'a émoustillé (encore que des pubs pour le fromage comme ça, j'en voudrais volontiers plus !) mais son charme, l'énergie qu'elle dégage. Encore un rôle qui semble taillé complètement pour elle. Mention spéciale à la séance photo à la station service qui, sous couvert assez fêtichiste d'un tirage photo, c'est toute la sensualité et le panel de l'actrice qui se déploient d'un coup.
- Julie-Anne Roth
Là aussi je ne saurais expliquer ce qui me pousse à dorénavant me pencher sur la carrière de cette jeune femme. Rôle secondaire dans le récent Dernier étage gauche gauche, on sent qu'elle ne demande qu'à émerger. Pour ceux et celles qui ne l'auraient pas remarquée même en ayant vu le film, elle interprête le jeune lieutenant de police. Jouer un policier, le rôle casse-gueule par excellence, entre le cliché et le vérisme. Or, son rôle lui va comme un gant. Pas de nuances superflues. En même temps, on pourrait dire que tout est déjà dans le script et pourtant... Voilà l'un des nombreux acteurs contribuant à nourrir un cinéma français souvent encombré d'un peu trop de stars qui ne laisse pas toujours la place aux nouvelles têtes, pourtant plus que correctes.
- Et puis aussi...
Sigourney Weaver
Comme pour beaucoup, Alien m'a marqué à vie. Et Weaver dans ce rôle de femme forte, fabuleuse. Ce qui ne m'a pas empêché de me pencher sur ses autres rôles hors des quatre films de la saga Alien. Elle est fabuleuse dans La jeune fille et la mort de Polanski. Dommage que le dvd zone 2 soit d'une qualité si lamentable.
Tuppence Middleton
Je n'ai rien vu d'elle. Mais elle sera en 2014 dans Jupiter Ascending, le nouveau film des Wachowski. L'occasion d'ici là de rattraper mon retard en voyant Chatroom d'Hideo Nakata, cinéaste sous-évalué que j'aime assez, où elle joue. C'est bête à dire mais elle a quelque chose dans le visage qui m'attire assez, même si je sais que c'est trop simple. Reste à voir ses qualités d'actrice, si ça passe ou ça casse.
Mia Wasikowska
Comme l'amie Tuppence, sans avoir rien vu d'elle, elle a quelque chose qui m'a immédiatement attiré. Une des actrices d'aujourd'hui et plus largement de demain. J'ai consciensieusement évité l'alice de Tim Burton où on pouvait la voir, le peu d'extraits vu me disant que non, ce n'était pas pour moi. Comme pour Tuppence, j'ai collecté plusieurs photos. Puis j'ai sauté le pas en faisant là aussi son "portrait" d'après une photo d'elle cheveux courts, sur le tournage de Restless.
Mia - 27 mai 2012. A retrouver aussi sur mon autre blog.
L'envers de la feuille m'a inspiré une improvisation assez spéciale, remarquez.
Après il y en a sûrement beaucoup d'autres que je ne mentionne pas (Marlene Jobert, Natasha Khan, Alison Pill, Shirley MacLaine...) mais sans doute que ce sera l'occasion d'un nouveau post avec peut-être de nouveaux dessins, qui sait ? Sur ce, bon week-end.