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Chroniques visuelles
23 septembre 2013

Nio and his week of wonders (1)

 

Un titre qui fait écho à celui qu'arbore la version anglaise de Valérie au pays des merveilles de Jaromil Jires. Et comme dans ce film tchèque délicieusement onirique, surréaliste et érotique, j'ai eu ma semaine étrange, formidable et décalée. Et pour mieux embrayer là-dessus et raconter ma vie --chose que je ne fais que rarement sur ce blog-- je dois remonter à un bout de temps. Mettons 2006/2007. C'est à ce moment là que je m'inscris sur Deviant Art dans l'intention de montrer mes dessins. Autant le dire, je galère et je galère encore, mon anglais étant à un stade qu'on pourrait qualifier de foetal vu que Deviant Art est une communauté internationale. Je fais la rencontre d'une jeune fille qui devient une amie proche. Quelques années plus tard, après un voyage à Venise (évoqué plus ou moins ici et ), on s'est un peu plus rapproché (trop ?) suite à nos racontages d'histoires persos et quand elle me dit que je suis le bienvenu chez elle, je saute à pieds joints sur l'occasion le mois d'après (bon j'avais une réduction sur certains vols hein, faut pas croire que je suis vénal, je suis juste un brin pervers et amoureux des belles choses non mais roooh). Sentimentalement ce sera une belle déconvenue, surtout pour moi mais néanmoins j'aurais pu touristiquement voir du pays et passer un bon moment en bonne compagnie toutefois. Avec le recul (de la sagesse ? A mon âge ? Quelle horreur !), je le vois comme ça.

 

600full_valerie_and_her_week_of_wonders_poster

Une belle affiche avec une fille pour laquelle on se damnerait volontiers. Enfin moi, vous je sais pas.

 

Au début de l'année d'après, c'est elle qui vient me rendre visite. Désireux de montrer l'hospitalité française, je me coupe en quatre pour son séjour. On visite à la fois des endroits touristiques et universalement connus (Tour Eiffel, Musée d'Orsay) et d'autres, plus inattendus (Tour Montparnasse, Catacombes). Au fond de moi, il y a cette blessure au coeur qui ne s'est toutefois pas refermée. Il faut dire qu'à quelques détails près, elle est assez proche d'une fille dont j'étais tombé fou amoureux par le passé et avec qui j'avais eu une relation assez profonde, bien que parfois torturée mais que je n'ai jamais vraiment oublié. Cela vous donne une idée du piège dans lequel je m'enfermais alors volontairement. Et quand je la raccompagnais à son avion, j'avais l'impression d'être dans La jetée (il faut dire que c'était le même aéroport et que je lui avais montré le film quand j'étais allé la voir, ahem), toutefois pas dans la même fin que celle que connaissait le narrateur, mais pas mal chancelant. Une fontaine de larmes sur deux pattes on dira (j'ai un panda qui peut témoigner). Bon, le temps à passé cela dit et j'avais pu m'entretenir avec elle sur tout ça afin de mettre les points sur les "i".

Et puis en 2013, paf la voilà de retour pour une semaine.

Et vous croyez que je suis resté sans rien faire ?

Vous vous mettez le doigt dans l'oeil les amiches (je vous avais bien dit que je n'étais pas un garçon sage). Mais même en jouant un peu avec le feu et retirant les doigts de l'allumette (le coeur plutôt), je n'ai pu m'empêcher de la traiter comme j'aurais traité ma petite amie (je précise pour les ligues de vertu qui me surveillent et aimeraient me taxer d'adultère que je suis célibataire, alors mollo hein). Il faut dire aussi que peu farouche, elle s'aggripait à mon bras comme si nous étions un couple (sous prétexte qu'elle ne voulait pas se perdre. Alors qu'en 2011, elle ne le faisait pas, huhu). Ces choses là n'aident pas.

Je ne vous cache pas que lorsqu'elle a dû repartir, même si j'étais moins cassé qu'il y a deux ans, j'étais un peu bas aussi (euphémisme). Mais on y viendra en temps voulu. Pourquoi une semaine des merveilles ? Parce que comme elle était déjà venue sur Paris, j'ai pu cette fois aller avec elle dans d'autres endroits divers, assez extraordinaires.

 

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Croquis fait au musée Dupuytren.

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Et une photo trouvée sur internet pour mieux vous convaincre qu'on navigue en pleine Twilight zone dans ce musée.

(mon blog vient de franchir un nouveau palier dans le gore d'un coup)

 

Situé en pleine fac de médecine de Paris (M° Odeon) et bien caché puisqu'il faut littéralement entrer dans l'université et aller au fond d'une petite cour, le musée Dupuytren s'enorgueillit de nous faire déboucher dans une autre dimension. C'est là le lieu de toutes les lésions depuis sa création après la révolution française jusqu'au début du XXème siècle où les progrès de la médecine moderne ont permis de voir largement moins de déformations aussi étranges qu'un coeur rongé de l'intérieur; de boules poussant sur le cou et la tête de gens, voire pour aller plus hard encore (car la nature fait parfois aussi bien les choses que cette saloperie d'être humain), de main bourgeonnant comme un végétal (ce qui entraîne des scissions des doigts tels des branches avec des boutons partout. Il faut le voir pour le croire) ou de vagins pillonnés de trous comme de multiples cavités externes (j'ai fait un croquis comme on pouvait pas prendre de photos mais je suis un garçon poli, je ne fais pas traîner ça sur mon blog). Prière de n'avoir rien mangé avant de venir, ça vaut mieux. On pense à Lovecraft aisément en pénétrant ici et sortant avec la confirmation que l'impossible est bien possible.

 

Paris___grande_galerie_de_l_evolution___nef_centrale2___2005_11_12

 

Le même jour, visite de la galerie de l'évolution au jardin des plantes. Boudiou, ça a bien changé depuis La jetée (1962) et surtout depuis que j'y allais avec ma mère pour faire des croquis, une décennie et quelques années de cela. Maintenant, si vous y allez une heure avant la fermeture (19h), il y a un système de lumières assez magique qui vient tamiser toute la verrière : le plafond va alors lentement se parer de bleu, de pourpre, de rouge ou de jaune. Les couleurs se succèdent dans d'improbables alliances qui jettent un voile sur notre troupe d'animaux au premier étage. L'ensemble est subtilement scénographié puisque le rez-de-chaussée où pénètre le visiteur est l'étage sous-marin tandis que les animaux terrestres se retrouvent au premier, enfin ce qui concerne l'espèce humaine est sur les côtés au deuxième étage. Il y a la fois une question de hiérarchie (l'homme venant en dernier et étant l'espèce qui a littéralement conquis tous les continents dans l'échelle de l'évolution) comme de sens commun (on part souvent du niveau de la mer pour faire références à des profondeurs maritimes bien plus importantes que terrestres où l'on trouve bien plus d'espèces que sous terre).

 

Cela reste très impressionnant et très bien pensé puisqu'il y a aussi une galerie des enfants avec des activités annexes. Quand à l'Homme, il n'est pas oublié puisque non seulement on traitera de son évolution mais aussi des causes et conséquences qu'il produit sur la planète, de la domestication à la pollution. Il y a même une section sur les espèces menacées ainsi que les espèces disparues qu'on parcourt le coeur serré. Adieu Dodo. Adieu Rhytine de Steller. Adieu bientôt le tigre de chine... Je devais être tellement ému car j'ai voulu faire acte de bienfaisance pour sauver une espèce menacée ce jour là.

 

...

 

Et donc j'ai acheté une baleine.

 

...

 

...

 

...

 

 

baleineuh

Voilà l'animal.

 

Bon je l'avais déjà faite sur Facebook cette vanne. Désolé je n'ai pu m'empêcher, il faut toujours que je trippe quand il est question de baleines. La boutique de la galerie de l'évolution m'a permis d'accomplir un vieux rêve de gosse ce jour là. Il faut dire que quelque part, j'ai toujours voulu avoir une baleine en peluche. Quel gosse n'en veut pas au fond (si, si, avouez, que vous en vouliez une, plus jeunes !) ? Cela remonte à l'école primaire et collège quand un ami avait un cachalot en peluche. Et de bonne taille. Par la suite j'ai eu un marsupilami géant en peluche (c'était ma période fan de la bestiole. Je me suis toutefois épargné le film de Alain Chabat), j'avais un peu réparé l'affront mais quelque part au fond de mon coeur... Bon ahem, je ne vous fais pas un dessin...

 

A suivre...

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Commentaires
P
La vérité, c'est que tu es un homme à fleur de peau. Je commence à te connaître alors ça ne sert à rien de nier ;) Au moins ça t'a permis une balade en bonne compagnie, c'est déjà ça. Et aussi d'acheter la plus kiffante des baleines du monde ;)
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J
Nio,<br /> <br /> Je comprends mieux ce dont tu parlais quand tu évoquais tes aventures parisiennes à propos de Gibert notamment (si je ne me trompe pas il s'agit de la même personne et de la même amie ?).<br /> <br /> L'amour, quelle que soit la circonstance reste souvent un moteur. La difficulté parfois c'est ne de pas confondre amitié et amour, de ne pas marier ces deux éléments parfois explosifs, qui font regretter des choses a postériori mais qui sur le coup galvanisent et rendent joyeux.
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