Effet visuel. Des rails photographiés au matin avec les reflets du soleil.
Ces derniers temps, mon désintéressement vis à vis de moi-même et des autres a été assez importants. Pour ne pas retomber sur certaines choses qui me faisaient déjà grincer des dents (certains posts de cette catégorie de l'an dernier, cherchez bien), je me suis réfugié dans la culture. Cela aide un peu mais c'est toujours mieux que rien face au manque éternel de temps qui m'enserre. Une lassitude que je connais bien qui provient aussi de mon rapport aux autres. Certains blogueurs un poil pourris-gâtés mériteraient des baffes, je vais pas le cacher. Je le pense même de plus en plus. Certains cinéphiles mériteraient d'être enfermés dans un placard tout noir pour leur bêtise à ne pas comprendre des choses qui ne se limitent pas qu'à l'aspect primaire du cinéma. Bordel, y'a pas que le cinéma dans la vie. Et même, on est pas obligé de le ressentir sous certains aspects moralistes. La morale c'est souvent ce qui empêche d'avancer. Dans d'autres domaines plus professionnels, ce n'est pas bien folichon non plus par exemple. Quand je ne me sens pas médiocre vis à vis de certains de par le fait (toujours ce foutu culte de l'apparence apparu de plus en plus fort avec les années 2000 et l'explosion du net qui fausse les pistes) que leur vie brille envers et contre tout (bien sûr ce n'est pas tout à fait exact mais quand même. Le fameux Et si...lié à Facebook), c'est par les éternelles moqueries rabaissantes de quelqu'un, qui souhaite plus ou moins que je contribue à un projet secondaire en parallèle. Mais si je me sens morose, comment veux-tu que je te bricole un petit dessin ou un petit texte ? ça ne marchera pas comme ça. Même l'humour noir ne me fait plus rire ces derniers temps. Je deviens ce que je craignais, sans doute un vieux con ou peut-être que si tu me montrais un peu plus de respect, la marche du cercle vicieux s'inverserait, bonhomme. D'autant plus que je me fout pas de ta gueule, ça ne me vient pas à l'esprit et ce n'est pas dans mes habitudes, alors ait un peu plus de respect pour moi que j'en ai pour toi, merci.
Je parlais de culture comme refuge. Les livres d'Haruki Murakami me font un effet spécial, à chaque fois comme si son style m'ouvrait d'autres portes, d'autres perceptions, d'autres champs. J'ai découvert Coltrane par le biais d'un de ses livres par exemple. Et La ballade de l'impossible n'a fait que me rappeler une partie de mon passé. C'est d'ailleurs une des raisons pourquoi je ne parlerais sans doute jamais de ce livre ici en ces lieux vu qu'une partie de ma vie y est retranscrite d'une certaine manière. A chaque livre, des scènes marquent, s'imprègnent d'un certain vécu. Il y a des choses qui se détachent et ne peuvent s'empêcher de faire écho avec ce qu'on a ressenti. Dernièrement j'ai lu 1Q84 et un certain nombre de choses bizarres se sont produites, un peu comme si le roman avait exercé une influence sur mon réel. Bien sûr je ne peux m'empêcher de n'y voir qu'une suite de coïncidences et pourtant.
Je n'y arriverais pas Sam, pas assez de temps, des imbéciles partout, une constance du mal à m'empêcher dans tout ce que je fais... Pourquoi ? Pourquoi ?
Voyons msieur Nio, faut pas dire ça. Moi je sers à rien mais juis avec vous. Enfin, ça me fait chier de vous accompagner alors que je pourrais rouler des pelles à Rosie mais bon.
Dans 1Q84, les personnages écoutent la Sinfonietta de Janacek. Il est de coutume pour Murakami de ponctuer ses romans de musiques qui vont souvent fonctionner comme leitmotiv, à l'instar du thème musical d'un film (cf Coltrane en lien plus haut). Or un matin, durant mon trajet en voiture qui me conduit sur le chemin du boulot (je prend la voiture, ensuite je prend le train pour Paris. Eh oui ...et même sur place, j'ai 35 à 40 minutes de métro pour tout traverser), voilà t-il pas que FIP diffuse justement un passage de la Sinfonietta. Sur le coup ça m'a fait bizarre mais je n'y ai pas porté plus attention.
Puis récemment encore, on a pu voir dans le ciel (du moins de là où j'étais) un soir, une lune grosse et de couleur rouge-orangée se lever dans le ciel. Un phénomène qui fait comme écho à la lune énorme du roman et à sa seconde lune, plus petite et verte, qui sont de nature pas très naturelles elles aussi. Une fois rentré à la maison, je suis monté prendre mon appareil photo et une tablette tactile, puis je suis tout de suite ressorti. Il me fallait photographier ça même si dans l'obscurité, ça ne rendait pas. Sur la photo, on dirait le soleil de loin mais c'est la lune qui a cette couleur étrange et je regrette de ne pas avoir d'objectif pour prendre quelque chose de plus fort, net et précis.
Oui l'endroit indique qu'on est en pleine campagne et je vous emmerde.
Je lisais un roman avec deux lunes et dehors un soir, la lune était étrange, grosse, pleine comme une orange arrivée à mâturation. Hum. Même Dune ne m'avait pas fait cet effet et c'est pourtant une oeuvre dans mon panthéon perso alors qu'1Q84 se révèle assez mineur dans la biblio de Murakami (j'y reviendrais sans doute prochainement). Enfin au détour d'une librairie à la sortie du boulot où je voulais feuilleter un livre sur le chamanisme, j'ai revu une personne avec qui je m'étais brouillé. Du moins il m'a semblé que c'était elle. Parce que j'ai tracé, voyez-vous, j'avais peu de temps, je voulais feuilleter ce livre, voir s'il valait le coup (la réponse est non mais ce soir là j'achetais deux livres de Jodorowsky dans le même genre assez spirituels) et repartir prendre mon train. Déjà que le soir dans la semaine, je suis constamment fatigué avec aucune envie de faire quelque chose, comme vidé, il a fallu donc que je la croise alors que c'est la dernière personne que je souhaite voir sur terre. Même des gens sur un forum de ciné ne me font pas cet effet aussi viscéral mais à ma décharge il n'y a pas spécialement d'investissement aussi personnel comme ça avait pu l'être avec cette personne à un point à se rendre malade. Or dans 1Q84, on parle de retrouvailles avec une personne plus vue depuis 20 ans. Là ce serait plus 4 ans pour moi.
Et l'histoire ne s'arrête pas là puisque défiant toute coïncidence, je revois cette même personne dans le même train qui me conduit chez moi. Et c'est d'autant plus plausible qu'elle habitait sur le trajet à une époque. Arrivé à ma gare, je ne la vois plus mais loin d'être soulagé, je m'interroge : cela ne pouvait pas être elle, c'est trop gros. Merde. Je reste un certain temps dans le parking, perdu dans mes pensées, avant de faire démarrer la twingo, peu rassuré. Craignant d'être suivi comme dans un mauvais film policier, je sortirais du parking mais ferait des détours avant de prendre la nationale qui me conduit chez moi 30 mn plus tard. La paranoïa ne s'arrête pas là puisque le lendemain dans le train aller qui m'emmène au boulot, je la vois descendre du train à l'une des gares d'arrêt qui jonchent le trajet. Alors quoi, j'ai rêvé ? La fatigue m'a fait délirer ? C'était la semaine dernière et autant vous dire que ça m'a pourri sur plusieurs jours.
Bon allez msieur Nio, vivement que vous balanciez l'anneau. Comme ça après on vous trouvera une copine parce que vous en avez bien besoin. Et après on ira tous les 4 se faire les bals de La Comté. Y'a happy hour sur les bières.
Putain Sam, arrête, tu me flipper mec. Moi tout ce que je veux c'est me balader en pleine forêt, quasi nu avec le pouvoir de l'anneau. Me saouler la tronche, je vois pas l'intérêt.
Mais msieur Nio, et ce gros oeil dans le ciel qui vous observe vous balader tout nu et invisible avec l'anneau, vous croyez qu'il vous voit pas ? En fait vous êtes un pervers et nudiste en plus.
......
Puis je me suis repris, enfin je pense puisque le week-end, je finissais de peauffiner des cadeaux à envoyer par la poste pour deux adorables personnes dont une que j'ai encore plus que gâtée tandis que l'autre, je continue de me demander s'il le mérite vraiment. Hmm.
N'empêche je suis pas fou. Sans doute la fatigue oui mais quand même. A vrai dire, je suis du genre à croire que généralement tout est lié, que des choses se dessinnent même si on ne les remarque pas forcément tout de suite. C'est sans doute pourquoi j'ai été captivé par un Cloud Atlas alors que le film s'est pas mal fait démolir. Hier soir, je l'ai revu une seconde fois puisque le paternel voulait le voir, autant sauter sur l'occasion. Un film d'autant plus fascinant dans ses parti-pris que les interprétations des acteurs et si la première vision m'avait ému, là je n'ai pu m'empêchait de pleurer. Très grand film donc même si au regard de ce qu'il est et du reste des films, j'ai bien conscience que ça ne veut pas dire grand chose. Sur ce, finissons cette séquence d'auto-apitoiement. Bisous les gens.
Je suis encore plus touchée par tous tes cadeaux sachant que tu n'as pas le moral et pas d'énergie, tu en as dépensé énormément pour moi. Toutes ces belles pochettes, les DVD et CD à graver... ça prend encore une autre dimension là.
J'espère vraiment que tu vas vite remonter la pente. À défaut de pouvoir te faire un big hug en vrai, je te fais des bisous virtuels