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Chroniques visuelles
11 mai 2014

Focus on (5)

 

platinum

 

Mike Oldfield - Platinum (deluxe edition)

 

Il était étonnant que je n'ai pas encore parlé de Mike Oldfield en ces lieux, Incantations étant pourtant l'un de mes disques préférés du bonhomme et sans doute aussi l'un des disques dans mon panthéon de disques personnels indispensables. Retour sur donc sur 2,3 albums du bonhomme avec pour commencer en 1979, le virage Platinum (et sa pochette que j'aime beaucoup).

 

CD1:

01. Platinum (Part One): Airborne - 5:06
02. Platinum (Part Two): Platinum - 6:06
03. Platinum (Part Three): Charleston - 3:17
04. Platinum (Part Four): North Star / Platinum Finale - 4:44
05. Woodhenge - 4:05
06. Into Wonderland - 3:46
07. Punkadiddle - 5:46
08. I Got Rhythm - 4:48

Bonus Tracks:
09. Platinum (Live Studio Session) - 5:12
10. North Star (2012 Mike Oldfield Remix) - 8:09
11. Blue Peter - 2:09 



CD2: Live at Wembley Arena, Londres, 28 mai 1980.

01. Platinum - 20:43
02. Punkadiddle - 5:18
03. I Got Rhythm - 5:08
04. Polka - 3:43
05. Incantations - 22:32
06. Tubular Bells (Part Two) - 8:57
07. Guilty / Tubular Bells (Part One) final - 6:33
08. Blue Peter / Portsmouth - 3:53
09. William Tell - 2:28



Ma route croise d'abord Platinum, le morceau-titre dans une version live assez incroyable qui m'a hanté pendant un bon moment quand je suis au collège. C'était normalement dans l'album Mike Oldfield - the complete, compilation plus essentielle qu'il n'y paraît quand on y réfléchit. Et puis plus rien si ce n'est un truc que j'ai eu la bêtise d'enregistrer sur k7 alors que ma chaîne hifi de l'époque allait me lâcher quelques mois plus tard. Destin, quand tu nous tient.
Du coup la ressortie en deluxe me permettait enfin de bénéficier d'un disque studio complètement remastérisé, avec des bonus assez intéressants et un livret rempli de plein de photos diverses (notamment le plan de toutes les dates en avion de la tournée Platinum 1980 où le sieur Oldfield apprit au passage à voler. Ils ne sont pas passés par la France. On devait leur faire peur comme toujours à ces foutus anglais).


Le plus étonnant, c'est que même si avec cet album Michael vieuxchamps effectue un début de virage qui l'amènera à rendre sa musique plus accessible et commerciale qu'elle ne l'était auparavant, l'ensemble reste quand même d'un assez bon niveau (on est loin d'Islands. Je l'aime bien celui-là remarquez mais c'est le jour et la nuit pour moi à ce stade de la discographie d'Oldfield), bourré d'idées assez audacieuses et d'ouvertures aux autres styles musicaux qui préfigure là aussi la suite de sa carrière. Ainsi si Incantations évoquait l'ombre immense de Steve Reich (les répétitions et transes des différentes parties d'Incantations renvoyaient à Music for 18 musicians d'une certaine manière), Platinum cite ouvertement Philip Glass. D'abord avec une (bonne) reprise de North Star en final du morceau-titre, ensuite plus subtilement, en mettant au poste d'ingénieurs du son, Kurt Munkasci et Michael Riesman, collaborateurs éternels de Glass. Et si ça ne suffisait pas, platinum lui-même est rempli de passages répétitifs comme chez Glass...

 

...Mais avec un esprit électronique et rock totalement nouveau et complètement surprenant. Platinum (le meilleur titre de l'album perso), divisé en 4 parties commence ainsi par des petites notes soutenues de synthé avant que le combo guitare/basse/batterie ne surgisse. Le morceau gonfle lentement, entrecoupé de coupes sèches de sirènes avant de basculer dans sa seconde partie dans une jam dynamique. Puis vient Charleston, presque calibré pour les pistes de danse (si on fait un remix dance de ce titre à l'heure actuelle avec du gros son, ça ferait un malheur. :mrgreen: ) avant un North star très fidèle à l'esprit Glass, la patte Oldfield en plus. Un North Star qui, à l'époque, était jugé trop court par les fans, éternels râleurs. Du coup en bonus, le musicien en a fait une nouvelle version de près de 8 mn cette fois. Aussi bonne que la version originale, du moins quand on aime.


La face B de Platinum était plus calme.

Forcément, après le bulldozer-Platinum, ça ne peut qu'être déceptif en un sens mais il y a là aussi de belles choses. Woodhenge semble issu d'Incantations ou Hergest Ridge pour le coup. Travail ambiant juste rythmé par des percussions et une guitares lointaine, c'est sans doute la pépite la plus inattendue de l'album, fantastique donc. Into wonderland m'est sympathique, et ce, en dépit d'un refrain de milieu de chanson où un synthé cheap rempli de bonnes sonorités de jeux vidéos 80's qui manquerait presque de tout couler. Mais, habitué des musiques de jeux moi j'aime bien. Ce ne sera pas votre cas j'en ai peur. Puis vient Punkadiddle qui démarre pourtant assez incroyablement (avec sample de bruits du public en ouverture) toute en fureur avant de se dégonfler d'un coup, la musique n'étant soutenue que par un petit synthé et 1 ou 2 "Hoï" rigolo. Oh la belle baudruche. Un titre que je n'aimait pas au début mais qui maintenant me plaît de plus en plus avec le temps. I got rhythm, reprise de Gerschwin mais avec un tempo plus ralenti est une belle ballade finale et simple, sans prétentions.


Le disque deux nous permet de profiter d'un concert jusque là resté inédit où Oldfield se fait assez plaisir. Si on atteint pas encore l'excellence de la version The essential, la version live de Platinum est non seulement fidèle mais sans faute. Punkadiddle en live mouais bof.Incantations est un cas intéressant où le Mike va zapper constamment dans les 4 parties du disque éponyme et réinvente une fois de plus en effectuant un montage étrange et hybride de tout l'album. A certains moments ça passe, à d'autres non. Curieusement en adoptant le même choix technique pour la part 2 de Tubular Bells en la ramassant, sectionnant et racommandant comme il le veut le titre, l'ensemble passe comme une lettre à la poste, gommant les défauts du titre (comme le coup du démon qui grogne sur le disque original. La bonne blague, comment couler une part 2 magnifique qui annonçait Hergest Ridge !), ne se concentrant que sur ce qu'il pense le mieux. Vient Guilty lui aussi modifié mais pas tant que ça, le final de Tubular Bells n'occupant qu'un instant.

Bref à part quelques bricoles insignifiantes (Blue peter, Polka, William Tell...), on a à nouveau là un bon disque. Sans doute un poil inférieur aux compositions précédentes mais bien supérieur à certaines choses qui suivront par la suite si on relativise.

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