Plaisirs visuels : Expositions Ghibli et Truffaut
Pour une fois, je profite d'expositions en cours que tout le monde peut voir (du moins si vous habitez sur Paris ou ses environs ou que vous êtes de passage sur la capitale), au lieu d'y aller les derniers jours (mais y'a moins de monde ce qui m'arrange personnellement). En effet, l'exposition Dessins du studio Ghibli au musée Art Ludique est prévue pour durer jusqu'à mars 2015 tandis que l'exposition François Truffaut à la cinémathèque française est programmée jusqu'à février 2015.
Des expositions parfaites pour les cinéphiles passionnés tant par les films de Miyazaki et Takahata que du célèbre critique et cinéaste de La Nouvelle Vague. Tellement parfaites que je me dois d'évacuer les petites choses gênantes d'emblée. Comme souvent avec Art Ludique, interdiction de prendre des photos (même sans flash. Bon certains se sont pas gênés cela dit). Et la boutique à la fin, on reste sur le énième catalogue de l'expo et quelques goodies liés plus à l'expo qu'aux films même si là pour le coup on avait quelques bricoles et peluches de totoro et Jiji (vendues encore plus chères que dans les conventions, festivals et magasins d'après l'amie qui m'accompagnait !). Pis c'est tout. Cela m'embête quand on sait que ça boosterait tellement plus leur boutique de vendre les films en dvds mais aussi les art-books des films qui existent déjà depuis près de deux décennies, traduits (coucou Glénat) ou non (mais disponibles aussi bien en japonais qu'en anglais). Bref, même commentaire que l'expo précédente sur l'art des super-héros ainsi que l'expo Pixar avec l'impression persistante que les gars restent fermés dans leur monde. Je pourrais avancer que l'interdiction de prendre des photos permet ainsi de vendre plus facilement les catalogues d'expo mais bon, quelle mauvaise langue je ferais hein.
Là les photos sont de moi, pas les suivantes.
Sinon l'expo est un régal. Quand on dit tout le studio Ghibli, cela ne s'en tient donc pas qu'à montrer des lay-out des films de Miyazaki. Non seulement Takahata n'est pas oublié mais l'on a aussi le film à venir, Le monde de Narnie, le court clip On your mark, les films de Goro Miyazaki ainsi que d'autres oeuvres (Si tu tends l'oreille, le royaume des chats, Arrietty) et même des travaux des deux cinéastes, bien plus anciens que lors de la création du studio avec la série Sherlock Holmes ou Heidi. Cela balaie donc plus large que prévu et contentera tout le monde qui y verra sûrement son Ghibli préféré largement mis à l'honneur.
Si Le voyage de Chihiro est l'oeuvre qui se voit aborder le plus de lay-outs dans les salles dédiées (à tel point que dans la scénographie, on a construit un passage rouge qui mène à la salle, similaire dans l'idée à celui que la jeune fille et ses parents prennent pour aller dans le monde parallèle de Yubaba dans le film), une ou deux oeuvres peuvent être complètement désservie en comparaison. Ainsi de Kiki la petite sorcière, qui n'a en tout et pour toute l'expo que deux lay-out exposés (dont un, très grand avec quelques rues laissées inachevées). J'ai un peu halluciné, j'avoue. Je comprends que le musée Ghibli n'a pas pu tout prêter mais en comparaison avec les autres films (même Le château de Cagliostro qui est un pré-ghibli dispose de 5,6 lay-out exposés), ça fait mal. Bon au final et malgré mes chipotages, une expo plus que recommandée vous vous en doutez.
L'expo Truffaut procède d'un même bonheur en ce sens qu'elle est aussi pointue dans sa sélection qu'accessible à tous dans sa scénographie et la mise en place des différentes parties (classées comme autant de thèmes chers au cinéaste, autobiographiques ou non) et objets sélectionnés. On a accès à la fois au carnets du jeune Truffaut cinéphile qu'aux critiques qu'il va ensuite produire (avec couvertures de la revue ARTS et Cinemonde en bonus), qu'aux photos de tournages, extraits de films, reconstitutions diverses (dans le bureau des Films du carosse la société de production qu'il fonda, cf photo ci-dessous), lettres (à Gruault, à Hitchcock...), vidéos (Spielberg à propos de Truffaut, la cérémonie des oscars où le François va récupérer sa statuette...) et bouts d'essais (d'un Jean Pierre Léaud sur les 400 coups en passant par les gamins de L'argent de poche), affiches diverses et musique des films... C'est vraiment plus que complet et il faudrait faire la fine bouche pour bouder cette expo magistrale (ou ne pas aimer le cinéaste, ce que je comprends aussi).
Amis cinéphiles, qu'attendez-vous ? Ces expos passionnantes vous tendent les bras ! :)