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Chroniques visuelles
20 décembre 2014

Pink Floyd - The endless river

 

J'avais prévu initialement d'évoquer le nouvel album d'Aphex Twin mais voilà qu'au dernier moment je me suis décidé, une fois n'est pas coutume, à changer mon fusil d'épaule. The endless River est le 15ème et dernier Pink Floyd en studio. Pas le dernier au sens du dernier disque actuel, non, non, le dernier dans le style "c'est fini, on ferme boutique". Et même si l'album n'est évidemment pas au niveau de leur âge d'or des 70's, je n'allais pas bouder mon plaisir et celui de mon popa pour autant.

 

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La pochette, recto.

 

La disparition du claviériste Rick Wright en 2008 avait donné lieu à moult inquiétudes sur la fin définitive du groupe et quelques hommages (à titre perso, je citerais un concert de L'Australian Pink Floyd en 2009 où sur écrans géants où peu après avoir repris l'intégralite de The Wall, les morceaux issus d'autres albums du Floyd défilèrent, se profilait la figure de Rick Wright. A ce moment là, je peux dire que la tension et l'émotion étaient plus que palpables --moi j'en avais la larme à l'oeil, c'était l'unique fois que je chialais sur les deux derniers titres de The dark side of the moon !). Comme beaucoup je n'espérais plus un nouveau disque de Pink Floyd. Et pour les concerts, il me suffisait d'aller de temps en temps voir l'Australian Pink Floyd s'il se produisait en France, l'élève ayant déjà plusieurs fois prouvé qu'il avait dépassé le maître (reprise d'Another Brick in the wall part II au concert de 2009, 15 mn de bonheur reléguant Gilmour au rang de petit joueur).

 

Et voilà-t-il pas qu'on annonce un nouveau Pink Floyd. Stupeur. J'attendis patiemment l'anniversaire du paternel à qui j'offrai ce cadeau pour pouvoir l'écouter à mon tour et le subtiliser rapidement afin de le mettre sur mon ipod. Après plusieurs écoute ce Pink Floyd s'avère parfois plus proche d'Eno et l'ambiant que de chansons basiques. Un fait intéressant, certaines sonorités semblent ressurgir tant d'un A saucerful of secrets que d'un Wish you were here (avec utilisation de claviers qui font plus que penser à Shine on your crazy diamonds) ou The division bell (coucou les cloches). Il faut dire que l'album réutilise d'ailleurs des enregistrements issus de l'album de 1994, notamment les claviers de Wright, hommage final oblige.

 

 

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La version CD + Blu-ray avec livret et jolies cartes dans le coffret.

 

 

Dans les faits, on reste pourtant dans la continuité de la période Gilmour qui s'est mise en place dès 1987 avec A momentary lapse of reason. Donc, au risque d'être sévère mais juste, il ne faudra pas en attendre d'être complètement bouleversé, intrigué, mis K.O. Pour un High Hopes magnifique dans the division bell, combien d'autres morceaux plus basiques voire faciles dans les derniers albums ? Celà dit, The endless river en jouant la carte des chutes d'albums reprises et remodifiées avec du neuf s'avère plus intéressant et fascinant que ce dernier (j'aime bien the division bell mais je n'arrive pas toujours à l'écouter en entier sans un certain ennui). D'abord tout est instrumental (bon, il y a bien un énième texte co-écrit par Polly Samson et Gilmour avec des paroles lourdingues et plates, Louder than words mais il est placé en toute fin de disque, ouf). Ensuite il y a une volonté de faire quelque chose de structuré entre 4 grandes parties qui ont chacune leurs petits moments. Si Gilmour semble en retrait comme si cela ne l'intéressait plus trop, le regretté Wright s'en sort bien et Mason pète même le feu à la batterie à un moment. En évitant de ne faire que des chansons, pour un dernier disque, le Floyd évite donc une certaine routine.

 

Ce n'est pas parfait mais la mélodicité de l'ensemble (certains parleront de belle tapisserie sonore pour travailler ou faire autre chose) fait qu'on peut être charmé par le tout comme moi. Et Pink Floyd oblige le visuel est à nouveau extrêmement travaillé. On pourra trouver la pochette naïve ou kitsch au premier abord, ou bien rêveuse et planante à l'image un peu cliché que la musique du groupe a souvent véhiculée. Mais pour ma part, elle fait sens. Le recto marche d'autant plus avec le verso où la barque est laissée vide. Où est le passager, le passeur ? Se désespérait-il de ne voir justement qu'une rivière sans fin de nuages et donc un horizon inexistant et factice ? Est-ce que celà l'a t'il amené à se suicider ou en finir une fois pour toute en se jetant dans les nuages après cette métaphore visuelle du voyage (faut pas se leurrer, dernier album du Floyd, perte de Wright, pochette "voyage" qui traduit en fait le parcours d'un groupe sur plusieurs décennies avec une traversée qui débouche sur une impasse) ? En tout cas avec le recul, ce travail de Ahmed Emad Eldin qui succède à Storm Thorgesson d'Hipgnosis décédé en avril 2013 (un autre membre-guest du Floyd si l'on veut) n'est pas à laisser au hasard tant le groupe fut soigneux jusqu'au bout du visuel de ses disques.

 

 

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Au final l'album s'écoute bien. Il est même ironiquement le meilleur Pink Floyd de ces dernières décennies. Dommage dès lors qu'il s'avère le dernier tant il semblait comme entrevoir quelque chose de neuf, des pistes ouvertes. Du point de vue de l'objet c'est en plus un bon cadeau de Noël qui plaira tant aux fans du groupe qu'aux curieux, voire aux nouveaux venus qui voudraient découvrir ce groupe mythique même si je leur conseillerais de ne pas rester que sur le pas de la porte et ensuite de se jeter bien sûr dans leurs disques passés.

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Commentaires
L
Le meilleur Pink Floyd depuis Animals. C'est donc peu dire. Voilà donc une nouveauté qui m'a emballé, moi qui n'avais plus rien apprécier depuis le départ de Roger Waters. Peut-être aussi parce que le son se rapproche des vieux standards du groupe comme A saucerful of secrets ou wish you were here.<br /> <br /> Un vrai album planant des Pink Floyd, ça fait du bien. Si c'est effectivement le dernier, Gilmour aura réussi son coup...
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