Grant Green (2)
Suite de notre petite discographie commentée avec un petit lien miousik.
Carryin' on (1969) - Guitare / saxophone tenor / vibraphone / piano électrique / basse / batterie.
Genre : Soul-jazz à la cool.
A nouveau des reprises en grande partie et une composition originale de Green (Upshot) mais qui s'en plaindra sur cette livraison de jazz-soul chaleureuse et doté d'un léger contexte de revendications politiques (la pochette mais aussi un morceau intitulé "cease the bombing" par exemple) ? Hurt so bad fait tellement de bien contrairement à ce que son titre laisse supposer. Le titre sera d'ailleurs samplé par Etienne de Crécy sur Prix choc de Super Discount. Sans m'avancer trop, l'un des meilleurs titres de Green de cette fin de carrière qui s'annonce venir de plus en plus vite : il décedera d'une crise cardiaque 10 ans plus tard à 43 ans seulement avec juste une "poignée" d'albums livrés dans 70's (9 en comparaison des 23 livrées de 60 à 69, euh dans le cas de Green, oui c'est "peu" !). D'ailleurs les albums 70's de Green sont mal distribués ou même pas réédités ou alors à un prix expensif qui frôle l'arnaque qui fait plus ou moins mal aux popotin.
Grantstand (1961) - Guitare / Saxophone tenor / flute / Orgue / batterie.
Genre : L'élégance suprême.
De même qu'Idle moments comporte sa piste éponyme qui s'avère l'un des sommets de Green, ici l'on a une reprise de My funny valentine fantastique où Yusef Lateef qui entrait parce qu'il a vu de la lumière, pose son saxophone, prend sa flûte et nous emballe le tout dans l'écrin que Green et ses compères taillent adroitement. Et c'est beau à tomber, de quoi planer à 12000 mètres d'altitude. Disque indispensable pour ce morceau mais ce serait un brin réducteur parce que le reste est pas mal non plus même si l'on déplore du coup que Lateef continue au saxo. Autre pièce de choix, un Blues in Maude's flat de 14 mn qui préfigure presque le futur Idle moments.
Sunday mornin' (1961) - Guitare / piano / double contrebasse / batterie.
Genre : Rien à jeter, tout est parfait, un classique.
Suivant Green Street qui pouvait être considéré déjà comme un premier disque important, Sunday mornin' joue moins sur les idées en pagaille (dans le précédent disque, écouter un Green with envy pour se faire une idée) qu'une parfaite maîtrise d'un guitariste maintenant rôdé et prêt à encanailler un disque tous les 2 mois ou presque sans jamais bâcler ou rater le produit final. A nouveau les meilleurs morceaux sont les reprises où l'on sent le guitariste plus libre. Il faut écouter sa version de So What du grand Miles Davis pour s'apercevoir si ce n'est pas déjà fait que ce garçon pouvait tout transformer en or du bout de ses doigts.
The latin bit (1962) - Guitare / piano / contrebasse / batterie / congas / chéquéré (une sorte de maracas à ce que j'ai compris).
Genre : le brésil à ta porte.
Jamais à court d'idées, l'infatiguable Green s'est dit que ce serait cool de faire un album basé que la musique latine (et allez, pourquoi pas ?). A nouveau, pas mal d'air connus où Green s'efface derrière la composition de base mais délivre quelque chose qui au final vient de lui. Alors je sais pas si c'est parce que je suis un peu moins musique du monde mais l'ensemble ne prend pas toujours, on passe un bon moment, on est content de reconnaître des choses, on se croirait presque avec une B.O de musiques de films même, c'est très bien mais sans doute un peu trop bien fait. Du coup le "c'est bien sans plus", terrible, frappe à nouveau. Et si on s'amuse à jouer le jeu des ressemblances, tiens là, Brazil de Barroso qu'on retrouvera génialement arrangé par le grand et regretté lui aussi Michael Kamen pour le film culte d'un certain Terry Gilliam. Ben c'est très chouette mais curieusement je me réécouterais moins le morceau ou le disque que les autres oeuvres du monsieur vert.
Grant's first stand (1961) - Guitare / orgue / batterie.
Genre : Coucou je débute mais en fait je suis vachement surdoué mais pas le dire hein.
Son premier album qui est en fait son second place déjà les bases d'une carrière prolifique dans un jazz essentiellement cool, lounge, de soirée sans que cela ne soit péjoratif. Avant ce disque, Green avait déjà fait l'objet d'une "première session" à la fin des 60's mais elle ne sera publiée par Blue Note qu'au début des années 2000. On peut se demander qu'est ce qui dort encore dans leurs cartons à propos de Green vu la prolixité du musicien. Donc second album qui est ici plus ou moins un premier si l'on suit bien, avec une configuration en trio guitare électrique, orgue et batterie où Green s'amuse ingénieusement à mêler des influences blues à du bebop. Tout est également bon ici donc dur de choisir mais hop, tiens.
"Bon tout ça m'a donné envie de me réécouter un ptit disque" dit Audrey.