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Chroniques visuelles
3 septembre 2020

Florence (PC - 2020)

 

florenceuh

 

Les hauts et les bas déchirants du tout premier amour de la jeune Florence. Découvrez chaque moment de la relation de Florence et Krish à travers une série de vignettes de gameplay inspirées de romans graphiques et webcomics - du flirt aux disputes, du rapprochement à l'éloignement.

 

Un petit coup de cœur récent pour un petit « jeu » et donc une mini chro.

 

En une courte phrase j'ai tout dit et pas assez en fait.

Oui, « Florence » n'est pas à proprement parler un jeu vidéo, plutôt une simulation de vie (on suit la rencontre amoureuse de Florence qui la sort de sa routine avant que la routine ne soit intégrée à la vie de couple et que tout se fissure lentement) comme un journal animé dont l'interactivité est limitée au sens linéaire. C'est en soi dommage de ne pas proposer de petits « pas de côté » (un mini-jeu caché régulièrement à l'intérieur de chaque chapitre, des passages encore plus développés – tiens ces polaroids accrochés à une carte de la ville, super idée en soi – à l'intérieur des scènes principales) et dans le même temps cette faiblesse est aussi sa force puisque Florence (le jeu) ira d'une certaine manière droit au but. Et c'est cet enchaînement de tranches de vie terriblement fluide qui rend un peu addict.

 

Oui, j'ai dit « petit ». Le gros quota des joueurs●euses vous finira tout ça en 30mn voire moins. Moi, je suis du genre à m'attarder, donc j'y suis resté en tout et pour tout près d'une heure vingt. Comme la durée idéale d'un bon film ou ici d'une petite comédie romantique un brin dramatique. Le temps de s'extasier régulièrement sur le design des personnages, agréables, fin, joli (oui, oui la direction est vraiment très belle, on a l'impression de naviguer dans plusieurs illustrations, voire une BD indépendante), de faire tranquillement ma tripotée de captures d'écran sans me presser (et constater que le tout est d'ailleurs agencé et cadré admirablement bien, on peut direct en faire des wallpapers, c'est dire le soin de la direction artistique, j'insiste là dessus), d'écouter la musique...

 

Musique d'ailleurs logiquement composée pour piano et violon dans l'ensemble. Florence tombant amoureuse d'un joueur de violoncelle (Krish), on peut alors penser que dans ce concerto à deux voix, le piano symbolise Florence. Ce sera donc sur l'agencement de rythmes (rapides, courts, lents...) que va s'agencer la partition des sentiments tant pour la petite vie de Florence que pour le spectateur●trice de sa vie. Et cette musique de nous serrer également le cœur comme à notre héroïne. C'est simple et bien pensé.

 

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Tout comme d'ailleurs l'idée de nous faire vivre ces tranches de vies par le biais de petits détails : le passage du temps qu'on actionne de nous-même en tournant les aiguilles (tout en faisant attention au changement dans l'image), le fait de ranger des affaires et de les mettre chez sa copine●son copain, de se brosser les dents seule ou à deux en rythme, de gratter le vernis (comme une photo qui se révélerait lentement dans une solution révélatrice) d'une feuille blanche pour en faire ressortir un portrait...

 

En fait il y a tellement de bonnes idées qui fonctionnent dans « Florence » qu'on est pris littéralement (et j'assume j'ai un petit cœur d'artichaut) et qu'on regrette en fait au final que le jeu soit si court, qu'il ne permette guère d'y revenir (sauf pour accumuler des trophées avec de petites actions non réalisées la première fois) ni dans sa configuration initiale (pas de spin-off, d'histoire en prologue ou en épilogue en bonus en plus) ni dans les rares bonus (la galerie d'artworks, on en a vite fait le tour... et là aussi pas de choses en bonus non plus, misère) et donc qu'on abandonne un peu Florence là sur le pas de la porte (d'une fenêtre en fait si je veux faire référence à l'une des dernières scènes). Certes la fin est positive, elle témoigne d'une reconstruction mais c'est dommage et horriblement frustrant de dire adieu à un personnage qui nous a fait vibrer aussi fort d'une manière ma foi, aussi abrupte.

 

Oui j'avais écrit que ce serait une mini-chro.

Bah en fait arrivé ici, oui et non. Mais il me fallait ces épanchements pour signifier à quel point Florence (le jeu ET le personnage) a été une petite oasis de fraîcheur et de tendresse bienvenues. Cela dit à l'instar du jeu et de ma chronique qui les cachait dans son texte, je vais devoir vous laisser également un peu en suspens : ● ● ●

 

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