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Chroniques visuelles
26 mars 2007

L'île nue (1961)

lilenueuh


Le courage, la ténacité et la résignation d'une famille de pêcheurs face à un quotidien extrêmement rude sur une île minuscule de l'archipel de Setonaikai, au Japon dans les années 60
....


Etonnant.
Et encore le mot est faible pour parler de ce film a la beauté plastique formellement magnifique qui reçut en 1961 le prix du meilleur film a Moscou (ils ont un festival là bas ? Hmm, sans doute l'quivalent de nos festival "vieille charrue" mais avec un axe "spécial kamarades"! hin hin...). Ce qui surprend au premier abord dans le film de Kaneto Shindo, c'est l'image : de longs, lascifs et magnifiques paysages qui se dévoilent sous nos yeux ébahis dans une photographie soignée en noir et blanc. Ensuite la musique, mélange entre une musique digne de James Bond (si, si) avec une guitare accoustique qui surplomberait le tout et rappellerait presque l'Espagne a certains moments. Pas de doute on est bien dans les 60's.


Dans le menu de l'audio on a le choix entre la piste en V.O sous itrée et un commentaire audio (assez nostalgique d'ailleurs) du réalisateur et de son directeur de la photo mais fallait il véritablement nous mettre même une seule piste V.O tant son inutilité ne sert ici juste qu'a servir la fonction du dvd...Beh oui, autant démarrer le film tout de suite vu que celui-ci est entièrement....muet !
On a de la musique (sublime mais je me répète) mais pendant tout le film, aucun des comédiens n'échangera un mot tant d'une part dans une famille de paysans, on ne tient pas de grands discours philosophiques limite rigolos (ça aurait été fun et précurseur de la BD "le retour a la terre" de Ferri et Larcenet si on veut. Bon ok j'arrête d'ironiser), d'autre part, celà souligne le propos de montrer une famille unie. Pas besoin d' échanger des mots, tout se passe et se ressent dans la gestuelle (et les cadrages) des personnages. Le mari et sa femme portent vraiment des seaux remplis d'eau sous un soleil de plomb et l'effort s'en ressent incroyablement dans la fonction de les porter : épaules courbées, jambes qui cherchent un appui sur une terrain difficile : les comédiens ne jouent pas, ils sont leurs personnages aussi incroyable que celà puisse paraître, rendant l'identification encore plus drôle, nostalgique et douloureuse par la suite.


Nostalgique et douloureux car ce film fait l'éloge du temps qui passe comme dans la vraie vie. Et comme dans la vraie vie, on grandit, on découvre des nouvelles choses, on s'émerveille, on perd des êtres proches. La fin déchirante de ce drame humain se hisse ainsi au même niveau que le pourtant très lacrymal Tombeau des lucioles (mais s'avère plus facile a aregarder que ce dernier finalement). Les deux films partagent le point commun : la fatalité de la réalité dans un monde qui délaisse les êtres et les paysans de l'île nue sont au fond assez proches des deux orphelins du film de Takahata.


Un beau film humaniste et proche de nous.

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Commentaires
N
Merci pour ton commentaire, je vais vite aller voir sur ton blog.<br /> <br /> Pour le manque de paroles, on m'avait prévenu mais c'est vrai que c'est assez étonnant au début. Mais si je reviens à la musique c'est parce que je crois qu'elle rythme leurs gestes (donc s'inscrit dans cette continuité quotidienne comme un leitmotiv) mais parce que j'avais l'impression d'avoir du John Barry japonais (je ne sais pas si je l'ai dis, je ne pense pas mais maintenant que j'ai une simili-bande originale récupérée sur le net, je peut mieux m'en apercevoir), c'est dire !... :)
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D
Bonsoir Nio, merci pour ton long commentaire sur ce film sur moon blog. Concernant ce que tu dis, je n'ai pas été frappée par la musique mais vraiment pas le manque de parole. Quand je l'ai visionné, j'avais lu la jaquette du DVD, il n'est absolument pas fait mention que c'est un film sans parole. Au début, j'ai même cru qu'il y avait un problème de son. C'est après que je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas de dialogue. C'est quand même étonnant que l'on propose une VO sous-titrée. Comme je t'ai répondu sous ton commentaire, bien que déroutée, j'ai aimé ce film. En tout cas, on ne l'oublie pas. Bonne soirée.
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N
Hello enchanteresse !<br /> <br /> Il n'y a pas de femme nue dans "l'île nue" dont le titre de nudité fait plus référence a l'humilité et la modeste condition de ce couple de paysans. Je pense que le film dont tu parles serait peut-être plus "la femme des sables" (dont on peut retrouver une étude du film ici : http://www.cinetudes.com/LA-FEMME-DES-SABLES-Suna-no-onna-1-de-Hiroshi-Teshigahara-1964_a43.html )...<br /> Sinon il y a un film nommé "la femme nue" aussi mais ce n'est pas un film japonais par contre ( http://www.dvdclassik.com/Critiques/mini-chroniques-1-dvd.htm )... :)<br /> <br /> <br /> Les films qui jouent plus sur le paysage et offrent peu de paroles (car tout est implicite entre les personnages), c'est tout bonnement magnifique (et assez proche de la réalité qui plus est) et il y a beaucoup de films russes qui reprennent cette esthétique humaniste épurée mais chaleureuse, comme "le soleil" de Sokourov récemment sorti en dvd chez tf1 vidéo mais pour une projection en salles, il faut avoir la chance d'habiter a Paris ou d'avoir un très bon ciné-club cinéphile près de chez soi ce qui est rare en campagne hélas. Généralement ce genre de film sort directement en vidéo a défaut de trouver un exploitant en salles...<br /> <br /> Qui sait, "Franz et Polina" est peut-être trouvable en dvd importé, il faut juste espérer qu'il y ait des sous-titres français ou anglais ? :)
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E
Il me semble avoir vu ce film lors de sa sortie en France, à moins que je ne confonde avec un autre ... où il y avait une très longue scène entre un homme et une femme nue, à même le sol.<br /> Je suis toujours à la recherche du-dit film, car en effet j'en garde un très grand souvenir.<br /> C'était un film japonais ... mais de qui ?<br /> Et je l'ai probablement vu au Kinopanorama à Paris.<br /> <br /> O2 et moi avons vu un film russe : Franz et polina,lui aussi, très peu de dialogues, en allemand au début du film sous l'occupation SS de la biélo-russie, en 1943, ensuite en russe.<br /> Cadrages photographiques, et couleurs d'une grande douceur.<br /> Belle musique aussi.<br /> Ce sont les réalisateurs français qui ont décidé de le faire connaître.<br /> A quand une projection sur grand écran dans les salles commerciales ?
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L
et de 3, moi non plus!<br /> <br /> Salut ami Lace!!!
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