Amours blessantes
Homme ou femme, personne, dans son existence, n'échappe à ce moment où, fatalement, l'amour blesse... Il suffit d'une odeur pour que ressurgisse le souvenir d'un ancien amant, volage et magnifique. Que l'on songe à ce corps donné en pâture contre de l'argent et vient le dégoût de soi. Il suffit de la promesse d'un amour éternel pour que notre monde vacille...
Amours blessantes (Itaitashii love) est un recueil de 23 histoires courtes où Kiriko Nananan explore le sentiment amoureux, qu'il soit purement amical comme physique, entre douceur et cruauté. Je croyais avoir parlé de Nananan et de son magnifique Blue (qui abordait l'homosexualité féminine) sur ce blog, mais non, c'était sur un autre et il faudra bien que je recopie la chronique ici donc un de ces jours. Qu'a cela ne tienne, même avec Amours blessantes, on reste dans le style de l'auteur qui a fait sa renommée : une épure tant graphique (on se rapproche même de la photographie) que scénaristique, jonglant parfois entre ellipses et décadrages tout en insérant du texte planant tel un haïku poétique au creux d'histoires en apparence simplistes. Mais de cette simplicité recherchée, de ce travail de décortiquage d'un quotidien naît toute la profondeur de l'oeuvre, le ressenti doux-amer et parfois touchant qu'elle nous insuffle.
Et à nouveau, c'est un pur bonheur de lire ces histoires où l'on retrouve des variations (heavy and pop version fille ou garçon), des personnages qui se croisent, des situations qu'on sent vécues, soit par la mangaka, soit son proche entourage, et qu'elle nous restitue avec une grande justesse. Je me propose durant l'été d'ailleurs d'alterner mes chroniques avec 2,3 récits de cet album. En voici déjà un, bonne lecture !
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Au passage, rien à voir mais j'ai fait une mini chronique de Dragons, ici chez Wikio-experts.