Roar
Un petit fond sonore (culte) pour le texte qu'on peut aussi choisir de regarder.
Des fois la vie nous pèse. Les malheurs du monde, les imbéciles... On a envie d'hurler un grand coup. On voit notre propre jeunesse s'effilocher, on finit par se demander ce qu'on fout là si ce n'est grapiller des miettes de survie. Il suffit de pas grand chose, d'une suite de riens qui s'accumulent, qu'on perçoit dans l'actualité, dans le comportement des gens, nos proches ou non. Ce n'est pas de la paranoïa, pas encore, de l'interprêtation ou de la réinterprêtation plutôt. Dans "Les étrangers sont nuls", l'humoriste Pierre Desproges brocardait tous les pays en forçant le trait sur l'absurdité et le gras un brin vulgaire avec une complaisance qu'on ne lui connaissait guère. Avant de laisser un texte soigné sur les français, mais c'était un leurre : le résultat était que les français étaient pas plus finauds que les autres pays, sans doute aussi cons peut-être. En se réservant le meilleur pour la fin à travers le texte le moins scato-vulgaire, le mieux écrit et le plus frappant, l'auteur avait réussi son coup d'éclat. C'est drôle mais le constat est aussi affligeant si on y repense.
Il y a un imbécile que j'ai déjà croisé dans ce qui touche de loin à mon travail. Je l'ai recroisé pas plus tard qu'aujourd'hui sur le net. C'est quelqu'un qui croit que tout lui est dû parce qu'il se pense indispensable. C'est mignon. Entre gens respectables, je l'ai aperçu de loin mais je ne l'ai pas salué. Un imbécile il faut le chérir pourtant je sais. Qui sait, sans doute aurons nous l'opportunité de manger avec lui à un dîner de cons ? Mais entre nous le fait est que je m'en fous un peu, je suis juste étonné de le recroiser en des lieux que j'aime bien. Son égo est grand, le monde est tout petit. Mais j'ai conscience d'être aigri bien sûr avec ce genre de post. En avoir conscience c'est déjà le début de la sagesse comme dirait je sais plus qui. Et puis un blog cela peut servir d'exutoire bien sûr. Et donc parfois j'ai mes humeurs comme ici.
(Ironic dessin by me)
Il y a des choses qu'on aimerait refaire, sur lesquelles on aimerait revenir, des gens qu'on voit s'éloigner de soi mais qu'on ne tente pas de rattraper parce que dans un cas ça sonnerait comme un aveu raté, comme dans l'autre on se rattacherait à des illusions qu'on continue vainement de nourrir. alors on laisse la navette enlever lentement les amarres et on laisse le temps éroder les choses pour nous. Le temps détruit tout. Mais si l'on pouvait repasser sur ce qui a été, les expériences en plus ? Dans certains jeux vidéos de course, la console garde l'ancien temps devenu un record en le matérialisant sous forme d'une sorte de fantôme sur la piste. Un double de votre véhicule, transparent, évanescent, qui semble vous narguer jusqu'à ce que vous puissiez le dépasser pour inscrire un nouveau record. Et si l'on pouvait remonter le temps sur de courtes priodes et essayer de corriger ce que ce spectre de nous-même laisse et donc dévier notre existence sur de nouveaux rails ? Une simulation de vie comme ça et ce jeu serait similaire à la vie-même.Un aspect que n'avait pas oublié un jeu comme Remember me entre autres avec son scénario dopé aux influences dickiennes, littéraires comme filmiques (coucou Total Recall).
Il nous reste l'art et la culture pour tenir quand on y pense. Mais quand on nous retire même ça, comment faire dès lors ? eh bien il nous reste nos rêves. Ce sont des amarres qu'on peut lâcher en toute sérénité dans la majeure partie des cas...