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Chroniques visuelles
1 février 2017

Folles de joie

 

folles_de_joie_affiche

 

Beatrice est une mythomane bavarde au comportement excessif. Donatella est une jeune femme tatouée, fragile et introvertie. Ces deux patientes de la Villa Biondi, une institution thérapeutique pour femmes sujettes à des troubles mentaux, se lient d'amitié. Une après-midi, elles décident de s'enfuir bien décidées à trouver un peu de bonheur dans cet asile de fous à ciel ouvert qu'est le monde des gens « sains».

 

Depuis quelques années, Paolo Virzi s'est mis en tête de retrouver l'essence de la comédie italienne populaire, celle qui alterne le rire et les larmes, les personnages grandiloquants en couleurs. J'avais été à moitié convaincu avec Chaque jour que dieu fait, vu en 2013 lors du festival du film romantique de Cabourg (oui car derrière ma carapace d'homme viril et presque chauve --je vous emmerde--, il y a un petit être plein de sensibilité qui ne demande qu'à croire à l'amour avec de gros yeux ébahis --je vous emmerde doublement). Un film intéressant, touchant même, mais s'essouflant en son milieu pour pâtiner un peu vers la fin. Folles de joie permet de constater que Virzi s'est largement amélioré depuis. Bien sûr le film ne restera probablement pas dans le best of cinéma 2016 (la concurrence était rude rappelez-vous) mais il se révèle une agréable et bonne surprise.

 

Comme dans Chaque jour... Virzi ressort sa marotte idéologique, à savoir l'alliance des diverses couches sociales dans une histoire qui permet de les mêler, les rejoindre, les allier ou les mettre en opposition en soulignant leurs différences, leurs points forts comme leurs défauts. Guido l'intellectuel cultivé à lunettes mais rat de bibliothèque maniéré toujours dans ses livres (clichééééééé), Antonia chanteuse en herbe au naturel et extravagante dans Chaque jour... Béatrice en bourgeoise extravertie (qui, en bonne italienne, parle tout le temps. Clichéééééééééééééé (bis. En fait non, pas tant que ça...)) de la haute face à Donatella, plus issue d'un milieu populaire, plus introvertie et fragile ici dans Folles de joie. Le cocktail s'annonce une fois de plus explosif. Car si toutes deux sont dans une institution personnalisée, c'est qu'elles cachent toutes deux au fond un secret à même de lézarder les apparences dont elles se parent.

 

folles_de_joie_visu

 

 

C'est le plus beau cadeau que nous offre ce film : un duo non seulement qui tient mais qui nous montre plus. Car Donatella cache une douloureuse histoire tragique. Et Béatrice va l'aider à sortir ça comme un exutoire, voire mieux, l'accompagner dans sa quête. Ce qui n'était dès lors qu'une sortie pour s'amuser devient dès lors un but à atteindre. Bon, je n'en dirais pas plus non plus mais les deux actrices sont épatantes. Valeria Bruni-Tedeschi campe à merveille cette grande gueule tête à claque irritante qui progressivement arrive à nous toucher. Quand à Donatella jouée par Micaela Ramazzotti (madame Virzi à la ville !), je ne la connaissais pas mais elle est éblouissante. Le trésor du film. Ce dernier semble même lui être dédié en quelque sorte. A noter, un point de détail pour vous, mais tout ce qui concerne l'institution psychiatrique (un détail qui m'inquiétait au premier abord) est très bien filmé, presque documentaire, toujours tendrement avec les patients et conseillers qui ici, rejouent leurs rôles devant la caméra de Virzi.

Bref, dans les films sortis récemment en DVD depuis peu, on peut tout à fait conseiller Folles de joie !

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