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Chroniques visuelles
30 août 2006

Hannah et ses soeurs

Hannah et ses soeurs (1986)

hannahe

Je poursuis mon cycle Woody Allen entamé précédemment et je tombe donc sur ce film.

Une fois de plus, Woody réalise un grand film et surprend agréablement en adoptant la narration de ses personnages, leurs ressentis par le biais de la voix-off tout en enchevêtrant les destins croisés de 3 soeurs (Hannah --Mia Farrow--, Lee --Barbara Hershey, sublime-- et Holly --Dianne Wiest) et de leurs proches, maris (Michael Caine, tout de finesse et de subtilité ainsi que Max Von Sydow) comme ex (et nous retrouvons d'ailleurs Woody dans ce rôle de névrosé hypocondriaque qui gesticule partout tout en trouvant paradoxalement l'un de ses meilleurs rôles, sombre et assagi avec le personnage de Mickey, ancien mari de Hannah).

Si le film est comme souvent chez Woody une déclaration d'amour à New York, sa ville (cette fois, on a droit aux "rues sombres et éclairées au néon" ainsi que des passages dans Central Park), c'est aussi pour lui, l'occasion de retrouver l'un de ses thèmes de prédilection à travers les relations de ces couples qui se font et se défont, par envie, par amour. Et notre New-Yorkais adoré de découper le film en autant de chapitres aux titres se résumant à une phrase, presque une synthèse de ce qui va suivre (je pense à cette phrase de Tolstoï reprise justement : "La seule vérité que l' Homme soit capable de saisir, c'est que la vie est dénuée de sens"), que celà puisse être comique ou désabusé. Woody déplace uniquement ses névroses sur son personnage mais bien avant Match Point, on ressent soudain une crainte viscérale à l'image de la scène de tentative de suicide de son personnage. Suicide raté heuresement qui permettra au personnage au détour d'une salle de cinéma de se réconcilier avec la vie sur fond de Marx Brothers.
Auparavant, il aura cherché un sens à sa vie du côté de la foi (les scènes où Allen désire changer de religion pour le salut de son âme sont tout bonnement hilarantes) avant de revenir au cinéma, éternel créateur d'illusions qui guérissent ou détruisent.

Le film commence sur un repas de Noël (enfin Thanksgiving...) avec la famille au complet pour se terminer deux ans plus tard, sur un autre repas de fin d'année en famille, l'occasion pour tous de prendre les bilans et d'aller de l'avant pour de nouvelles vies avec les décisions et les conséquences prises. Mickey reprend goût à la vie et sort avec Holly qui reprend confiance en elle-même en écrivant des livres inspirés de sa vie ou de celle de ses proches (un parallèle avec Woody et ses films ?), tandis que Elliot (Michael Caine) après s'être brièvement adonné à l'adultère avec Lee prend conscience lentement qu'il aime quand même Hannah et reviendra vers elle, néanmoins marqué pour toujours par sa brève liaison avec la soeur d'Hannah.

Woody ne donne aucune morale, il met juste en scène avec tendresse, humour et mélancolie, des moments personnels qui peuvent arriver à n'importe qui et signe au final l'un de ses meilleurs films.

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