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Chroniques visuelles
7 septembre 2006

Nightwatch : Gros cake démoulé.

Si vous aimez les films de vampires, que vous brandissez un culte à Nosferatu, que chaque soir vous priez en pensant à Near Dark ou que vous êtes bien partis pour vous revoir une antépultième fois Dracula de Coppola alors évitez ce film là, parce qu'il m'a grandement énervé d' où critique très mauvaise foi et assez méchante de ma part, dont acte.


Originellement écrite le
07/05/2006 -- 02:29:26

Dégoûté.
Je suis dégoûté et énervé, mais d' une force.
Comprenez moi, ce n' est pas tant le fait de regarder un pseudo navet qui fait "boum boum" que la réaction finale que mon frangin en a tiré après : "Ah ben c'était vachement bien tourné".

Ah la vache. Parce qu' il faut faire de nombreux effets spéciaux pour pouvoir accepter pleinement un film ? Ah mais l' histoire ma ptite dame, c'est pas grave, on a des effets spéciaux du tonnerre, le public gobera facilement ça. Et pour vous monsieur, ce sera quoi ? 3 kilogrammes de mou pour le chat ? Adjugé, vendu.

Non mais je rêve. Le cinéma se barre en couille, le public se barre en couille, le monde se barre en couille (oui, mais ça c'est pas nouveau, on le savait déjà. Certes.).
On s' assoit, on se calme et on boit frais à San Tropez à portée de main.
Enfin non je ne conçois aucun désir de me calmer.

Le film en question qui me fait m' enerver, enfin le film par lequel la réplique sort finalement de la bouche du frangin, c'est Nightwatch, film blockbuster russe qui à fait un carton génial sous leurs lattitudes. Du coup, un second volet et finalement un troisieme volet (faisons une trilogie ouééééé...) sont mis en chantier. Chez nous, le dvd est sorti récemment édité par la FOX et c'est par l' entremise de Gégé, qu' on me le prête, l' espace d'un week end plus long que la normale.

J' aurais pourtant dû me méfier, Gégé a parfois des goûts de chiotte en dehors de ses deux principales passions que sont Star Wars et Spawn, le reste nada. Je ne me suis pas méfié, j' avais tort mais je dois dire que j'y croyais à ce film fantastique russe....Avant de déchanter au vu du résultat.

Non, la colère m' emporte, je dois relativiser. Gégé n' a pas des goûts de chiotte, mais comme tous les Djeunzs, il aime les films qui bougent bien et font du bruit. Je dois dire que moi-même je ne suis pas contre un petit John Carpenter du style Ghosts of Mars ou The Thing au fond des bois mais là... D' ailleurs c'est avec plaisir que je m' étais revu hier soir Ghosts of mars de John Carpenter. Bien sûr depuis le temps du premier visionnage (en 2001) le film avait un peu pâti (et Malick, Tarkovski et Peckinpah étaient entrés au fond de mon crâne avec leurs gros sabots mais bon). Sûr que ça rendait mieux sur un écran de cinéma que chez soi mais le plaisir était toujours là et le film respectait le spectateur en lui disant clairement : Ok c'est pas un chef d' oeuvre mais une petite série B, point barre. Et le spectateur conscient acceptait l' histoire et les quelques incohérences visibles du film pour ce qu'il est, un divertissement pour le "feun". Mais là, Nightwatch, là... Non mais là, je suis désolé, mais je ne peut rien y faire. Même avec un lubrifiant ça passe pas.

Déjà, le réalisateur vient de la pub et du clip. Mouais, on peut se méfier mais dans ce même univers on a eu de bonnes choses comme un Michel Gondry du tonnerre, un Romanek perfectionniste et un David Fincher survolté, alors pourquoi pas ?

Et en fait non, puisque le réalisateur fait le film comme si c'était un clip : ça bouge dans tous les sens et la caméra virevolte trop à mon goût. On m'a dit que justement, c' était de cette manière de filmer qu'on pouvait approcher la maestria technique. Certes, certaines séquences sont très belles et les effets spéciaux bien réalisés mais ce n' est pas le tout d' avoir de bons effets spéciaux, il faut aussi savoir s' en servir. De la bataille du début qui ouvre le film, ça se veut virevoltant mais même Peter Jackson fait mieux (et pourtant, je ne suis pas fan de Peter Jackson) et quand elle est portée aussi à la fin du film dans un parallèle temporel où le héros entrevoit en hallucination le passé, on est pas plus avancé, c'est toujours autant filmé comme un clip. Les références abondent, d' ailleurs Timur Bekmanbetov (herr director...) pioche un peu dans tout au risque d' énerver. Le clin d' oeil à Star Wars avec le combat aux néons à la fin, à Blade et Underworld pour le modernisme des vampires, le thème de l' élu maintes fois rabâché dans la trilogie bâclée des frangins Wachowski (ne me dites pas que vous avez aimés Matrix Revolution et Reloaded, vous me faites marcher là), du pompage sur le seigneur des anneaux de Jackson et les acteurs...

Oui, parlons des acteurs. Ils sont tout simplement inexistants : aucun charisme, des grimaces, le maître du clan des Ombres, Zébulon (*se retient de rire*) fait limite aussi peur qu'une armoire et est aussi bancal que le frigo posé sur le balcon. Pas étonnant que le combat final se déroule dans le noir, ce genre d' acteur n' étant ni un maître en arts martiaux, ni un danseur, on espère nous faire passer le spectacle d' un affrontement par le biais suggestif, raté on y croit à peine. D' ailleurs sa coupe de cheveux en punk lui donne un air de Rutger Hauer mal foutu. Non, il n'a même pas le charisme de notre réplicant (*), notre chevalier mercenaire préféré (**).

L' image de synthèse ? Belle je me répète mais mal utilisée, David Fincher l' utilise bien mieux pour assoir l'histoire de son film, il n'y a qu'a voir Fight Club où elle est presque transparente sauf pour la maestria des scènes (courtes les scènes, courtes). Et puis les jeux vidéos.... Timur aime jouer aux jeux vidéos, et comme il le disait lui-même, il fait partie de cette génération élevée aux blockbusters hollywoodiens et ça fait mal. Le film fait énormément référence aux jeux vidéos de combat (mais il ne suffit pas d'y jouer pour prouver qu'on a compris le truc (à mon sens seul Gans à compris encore que son Silent Hill semble quand même un peu branquebalant)) allant jusqu'a reprendre des plans à l' image de ce parallèle jeu à l' écran/combat final qui n' apporte rien à l' intrigue si ce n'est de nous montrer à l' avance les différents embranchements menant à la victoire du mal (le second match à l' écran indique la voie finale, bref au milieu du film on sait déjà la fin). Pas étonnant que les djeunzs ont aimés...Suffit de les caresser dans le bon sens du poil pubien...

Et les pubs ! Le film, pire que Minority Report (ou Jurassik Park) sur ce point, est une énorme vitrine pour pubs. Et que je te montre le logo Nokia bien visible pendant plusieurs scènes, et que je te cadre les manettes playstation 2, et que je te mette Nescafé en net tandis que le héros est flou au fond (on pouvait pas le louper ce plan, là non).

Ce qui achève de me dégoûter c'est la réaction de mon frangin à la fin du film "Ah ben c'était bien tourné".

Pour moi un film bien tourné, ce sont des cadrages, des lumières, un scénario, une partition et de la réunion de tous ses élèments naissent quelque chose de magique qui élève et retourne l' esprit, le coeur et l' âme : le cinéma.

Alors entendre ça, là j'ai pensé : Merde, le cinéma est vraiment mort.

C'est bon mon pauvre Malick, tu peut arrêter de faire des films, parce que les prochaines génération sevrées au crac-boum-hue, elles en auront plus rien à foutre. Toi aussi Cronenberg, range moi cette caméra petit vicieux. Tarkovski, Kubrick, Murnau, vous pouvez vous retourner dans vos tombes, y'a franchement plus rien à voir.

Et comme je suis énervé, j' en ai jusqu'a 4,5h du matin pour me calmer et pouvoir bien dormir en paix. Fait chier.

(*) Blade Runner. Bon sang, vos classiques alors !
(**) Ladyhawk mais aussi La chair et le sang de Paul Verhoeven.

Critique mise avec soin sans modification à la demande de Chris (Sonador), dont le blog est dans les liens à droite.

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