Sonic the hedgehog
Bon sang, vous vous rendez compte ?
Ce jeu date de 1991.
1991 !
Autant dire la préhistoire du jeu vidéo, carrément, quand ça faisait bip-bip-tut de partout (ah non ça c'est "pong". Mythique aussi). Non bon, pas exactement la préhistoire, mettons quelques temps après...Le néolithique du jeu vidéo.
Voilà, c'est mieux.
Depuis longtemps, quand j'en ai le temps, je
retombe en enfance, ce petit monde si coloré où le mercredi, mes
parents m'abandonnaient à un repère-garderie de djeunzs amateur de kiri
en culottes courtes. De cet endroit, outre quelques souvenirs que je
pourrais m'évertuer à retranscrire en vain et perte de temps sur ce blog, je garde la nostalgie d'une pièce où étaient entassés quelques
micros, de vieux jeux dont les graphismes déclenchèrent ma précoce
vocation de gamer culturo-linguiste (Dune de Virgin, sublimes les
décors et de quoi donner envie de se jeter sur le livre d'Herbert...Et
cette pochette signée par le dessinateur/illustrateur Olivier Vatine...) et, ce qui me donna ensuite envie d'en avoir une, une
mégadrive là dans un coin, avec quelques jeux dont Sonic.
Bip, bip, tut...
Ahhhh Sonic.
Pour le djeunz d'aujourd'hui,
ce n'est qu'un ramassis de pixels qui fait peur à voir, mais pour le
hardcore gamer vétéran (celui qui était là bien avant une quelconque
playstation mes amis, voir au temps de ce bon vieux Pong),
c'était et ça reste un jeu fabuleux. Il n'y a qu'a voir en tapant une
recherche gogole, le nombre de sites d'amoureux transi qui jouèrent
(jouirent ?) sur la console de sega, n'épargnant pas la sueur du geste
droitier (la main droite n'était alors pas taché par le dur péché du
célibat entraînant une certaine surdité --houlà, qu'est ce que je peut dire comme conneries des fois, moi...) d'alors sur leur pauvre
manette.
Car Sonic c'est, outre les qualités indéniables du
jeu d'alors --la promesse de sensations inédites de jeu et la vitesse
tout en conservant un gameplay facile--, un fourmillement d'idées et de
détails qui laisse baba. Des ressorts et autres chemins retournés de
grandes arches devenus dès lors la marque de fabrique des Sonic (aussi
bien mégadrive qu'autres plateformes telles Dreamcast et game cube) en
passant par les bottines (où comment une simple transposition d'idée en
icone dans un ptit téléviseur se trouve devenir le symbole du pouvoir
de la vitesse. Charles Perrault et son chat bottiné aurait aimé si il avait vécu a notre époque ma foi), il y a nombre de détails qui ravissent encore l'amateur
de jeu d'hier et d'aujourd'hui.
Wouaiii, aquaboulevard !
(remarquez le décorum néo-gothique presque sorti d'un bon vieux slasher 70's transalpin transposé en trois-quatre bout de ficelle, euh pixels. Economie de moyens)
Car les développeurs et concepteurs le savent,
chaque niveau doit comporter une bonne dizaines d'idées quittes à en
former une véritable ambiance, intégrer ses idées au décor, comme si
elles y avaient toujours existé.
Ainsi dans le premier niveau, Green
hill (les collines vertes), on peut creuser la roche en utilisant sa
propre vitesse et en se roulant en boule, puis plus loin on traverse un
pont hérissé d'épines géantes et encore plus loin, on passe sous une
chute d'eau. Tout est utilisé et l'on semble naviguer dans un conte
vidéoludique écologique où un petit hérisson bleu se devrait de
protéger les animaux de la nature de l'Homme. Enfin d'UN homme,
le seul de tous les Sonic, renforçant bien l'idée que l'Homme ne fait
que saccager la nature, le machiavélique Dr Robotnik.
Ainsi chaque zone
traversée porte son emprunte et l'on se plaît inconsciemment à penser
qu'un niveau tel Spring Yard, semblant de ville serait construit par
des humains pour des humains, mais à mieux y voir ce n'est qu'un niveau
de plus érigé pour Sonic par Robotnik, telle une nouvelle arène dans un
éternel combat de David contre un Goliath ultra modernisé mécanik
Destructiv Kommando (© Magma, légendaire groupe de rock français).
Dernier niveau... Vous n'espériez pas que ce serait de la ptite bière non plus, hein ?
Plus tard, la série des Sonic s' "humanisera" et
l'on pourra même perdre son temps à discuter avec les autochtones de
Sonic Adventure sur dreamcast et game cube mais celà est une autre
histoire, plus récente, moins pixellisée (on est loin de 1991 a ce stade). Même si elle change largement la donnée de base, supprimant
le manichéïsme de la personnification de l'humanité à travers Robotnik
en bien, elle enlève hélas les connotations écologiques primaires et la
philosophie du jeu de base. Qu'importe, le jeu ne souffre aucunement
lui, doué de vitesse et de bonheur.
Il y aurait encore beaucoup
de choses à dire sur Sonic et sa suite légendaire sur mégadrive mais je
vais en rester là, histoire de privilégier le mystère et le charme de
cet épisode que l'on peut trouver en occasion pour sa mégadrive dans
toutes les bonnes boutiques de jeu vidéos ou en émulation sur le net pour votre gentil micronordinateur.
Restez jouer....
Quelques images des versions 3D récentes pour finir...
Maintenant qu'il est en 3D, monsieur se la pète en draguant des nanas sous prétexte de les sauver de robots issus de Phantasy star Online et nous refait un remake d'Orca...