One disc, one song (12)
Plop. Aujourd'hui je vais faire différent et prendre une composition qui ne représente pas un disque en particulier (en revanche elle est constamment utilisée comme étant SA musique, donc éclipsant le gros de tout ce qu'il a pu faire ce qui est un peu dommage) mais un air extrêmement trop connu et dont, merci la pub hélas, on a perdu sans doute le besoin et la force lente qui l'animait.
A tort. Car après une journée plus qu'épuisante mardi, il s'est imposé à moi comme l'image de la satisfaction d'avoir survécu à cette même journée. Quelque chose de lent et qui monte, ce plaisir de survoler lentement tous les obstacles et arriver au sommet. C'est l'impression que cette composition m'a toujours laissé. Elle s'apprivoise d'ailleurs, elle demande d'aimer et la musique classique, et d'aimer les valses, la répétition, le changement progressif, les humeurs, l'ambiance.
Je me souviens que petit quand mon popa l'écoutait, je trouvais ça interminable. Puis j'y ai pris goût, j'ai compris son sens et je l'ai adoré. Et puis j'ai adoré les variations qu'on pouvait avoir de ce genre de composition (soit réutilisée dans le rock progressif avec la longue piste de 20 mn du Lizard de King Crimson, soit dans le cinéma quand ça rythme les péripéties et évolutions et variation d'une intrigue toujours vue différemment dans Rashomon d'Akira Kurosawa). C'est une musique qui ne demande que d'être comprise et aimée, mais quand vous y êtes...
Oui quand vous y êtes, putain que c'est bon.
Mesdames, messieurs, le Bolero (et non pas le Beau Bléreau comme disent certains enfants) de Maurice Ravel.