Top disques 2018
Voilà voilà, c'est la fin de l'année et fidèle à nos bonnes vieilles habitudes, je suis de retour pour le sempiternel top/bilan de fin d'année de tout ce que j'ai pu adorer/apprécier (supporter ? Hmm j'espère pas) au fil de l'année. L'occasion aussi de voir des changements par rapport au semi-bilan du milieu d'année. Bon là plutôt que faire des visuels et visuels gris avec les titres, j'ai les visuels puis titres et petite notation en dessous en plus d'un bilan-rétrospective qui accompagnera le tout en dessous, à vous de le lire ou non, c'est toujours embarrassant ces tartines de textes où l'on se livre plus que de coûtume, etc etc. Ahem. Tousse, tousse (ça tombe bien, enfin mal, je suis encore très malade, saleté de rhinite à la con de fin d'année). L'année dernière on avait ça, cette fois on a ça, enjoy :
Mentions spéciales !
On commence donc avec les albums "ouais c'était pas mal, voire pas dégueu mais bon". Ce sont généralement les albums que j'ai écouté une fois, voire deux, voire plus mais qui au final même si j'ai pu les aimer plus que de coûtume, voire les adorer pour deux-trois, ne sont en fin de compte pas ce que l'on retiendra forcément à la fin d'année. Cela ne gâche en rien la beauté ou la pertinence de ces disques. Si ça se trouve, vous retrouverez même certains de vos chouchous là-dedans, qui sait ?
Dr. Lonnie Smith - All in my mind
Orgue, batterie, basse, guitare. Du basique mais efficace et effectué de main de maître par un vétéran du genre.
GoGo Penguin - A humdrum star
Le trio de Manchester (piano - basse - batterie) est de retour avec son jazz dynamique mâtiné d'influences électronique. Savoureux.
Kamasi Washington - Heaven and Earth
Kamasi et son oeuvre-fresque, part 2.
Sauf qu'ici même si le plaisir est toujours là, on oscille parfois entre titres laborieux qui ont du mal à décoller ou se déchaîner pleinement et compositions de toute beauté. Le saxophoniste ne rentabilise pas les belles promesses entrevues sur "The epic" (2015), laissant une petite impression de frustration finale.
Lonker See - One Eye Sees Red
Space-rock-prog à la fois planant, rêveur et énergique de haute volée.
Et la pochette est d'une classe folle qui plus est, je trouve.
Cat Power - Wanderer
Un bel album de folk-pop épuré.
Christine and the queen - Chris
Les 80's not dead ! Surtout avec cet admirable mélange électro dansant qui nous replonge directement dedans. Et en plus de l'aspect mélodique des paroles intéressantes. Addictif en tous cas.
Octopus - Supernatural alliance
Le revival 70's still not dead ! Mélangeant agréablement hard-rock et stoner, Octopus ne révolutionne certes pas la musique mais fait passer un très bon moment en revenant à une source d'inspiration qu'on sait depuis un moment inépuisable.
Jean-Michel Jarre - Equinoxe infinity
La nouvelle fournée de ce bon vieux Jarre. Pas désagréable, même franchement sympathique (avec même 2,3 trucs vraiment de haut niveau venant de lui qui font assez plaisir même).... sans la piste 6 en plein milieu qui coupe toute la dynamique avec un morceau assez horrible qu'on aurait pu mettre à la fin tout bonnement. Voire pas du tout sur le disque. Une erreur de débutant ça.... :/
Vraiment pas top cette piste. Le reste est par contre de qualité à côté (surtout les deux derniers titres).
Paul McCartney - Egypt Station
Macca nous livre un nouvel album fort sympathique où chaque piste se révèle à explorer, tellement tout est assez riche. Cela fait plaisir de voir un artiste reconnu tel que lui qui pourrait se reposer sur ses lauriers, mais non. Il y a quelques bas parfois dans l'album mais globalement c'est d'assez bonne tenue.
Alela Diane - Cusp
Le dernier crû d'Alela Diane est à nouveau une folk châtoyante, légère et sophistiquée, très belle.
Jon Hopkins - Singularity
Electronique singulière (en plus le titre le dit d'emblée hé) entre sonorités actuelles (parfois déjà entendues un peu trop ailleurs), ambiant et un petit quelque chose d'emphatique qui m'a parfois fait penser à Jean-Michel Jarre, si, si. Attachant et passionnant au final. L'exemple-même du disque qui pourrait gagner en puissance et s'imposer comme un vrai petit classique avec le temps. Laissons donc ce dernier faire son oeuvre...
Helena Hauff - Qualm
Electronique cabossée, brutale et hallucinée qui fait penser par moments au son brut que donnaient les premiers Aphex Twin ou Autechre. Pas mal du tout, surtout quand le calme surgit après la tempête.
Lucy Dacus - Historian
Des titres fabuleux en ouverture et fermeture de l'album. Au milieu, c'est un peu mou...
Hilary Woods - Colt
Ambiant-pop-éthérée. De bonnes choses et un disque qui grandit au fil des écoutes, révélant son exigeance derrière la façade supposément simpliste qu'on pourra y trouver lors des premières écoutes. Cela dit il manque quelque chose... peut-être un certain manque de... passion ? Julianna Barwick peut continuer à dormir sur ses deux oreilles dans ce domaine.
Suspiria OST by Thom Yorke
Il y a de sacrées choses dans cette bande originale. A l'image du film, des moments tendus, fascinants, incroyables même. Yorke à l'instar de Greenwood, autre membre de l'entité Radiohead, ne démérite pas. Et puis à d'autres moments on a du Thom Yorke en solo. C'est bien sympa même si je trouve qu'il y en a un peu trop. Cela dit l'impression finale demeure : c'est du bon, du très bon. On retiendra des Volk, Suspirium, Klemperer walks, The conjuring of Anke et autres Sabbath incantation qui marquent très nettement.
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Rétrospectives personnelles !
Avant d'aborder sans plus attendre le top/bilan, je voulais évoquer quelques moments musicaux de cette année 2018, année fort riches en nouveautés comme nous venons déjà de le voir un peu mais aussi en découvertes et redécouvertes de disques pas si neufs. A la fin du mois de Mars, je profitais d'une retraite-isolation de quelques jours dans ma chère Savoie adorée que je n'avais plus vu depuis une bonne poignée d'années. Isolation entièrement axée sous le signe du shoegaze. Armé d'un livre sur ce courant musical (édité chez Le Mot et le Reste), je me réécoutais des classiques connus et d'autres oeuvres qui, pour ma part, m'étaient alors jusqu'ici inconnues. Le résultat est consultable presqu'entièrement sur une liste Sens Critique ici. J'ai en tous cas fait de sacrés découvertes et je ne vais pas en rester là...
Et puis une rétrospective Joni Mitchell où j'ai quasiment écouté toute sa discographie (sauf un ou deux disques), là aussi suite à la lecture d'un livre/biographie, ainsi qu'une grosse envie de Soul music et de rock psychédélique du milieu de l'année à la fin où ma soif fut étenchée à l'aide de nombreuses doses d'écoutes. J'ai tout aussi bien pu me pencher enfin sur la musique de Jimi Hendrix tout comme celle de Stevie Wonder ou Jefferson Airplane. Ne cherchez pas de liens dans tout ça, je doute qu'il y en ait vraiment. Enfin peut-être que si, je sais pas. Mettez un commentaire si vous arrivez à démêler des liens logiques, chers amis. Ah oui j'ai aussi succombé à une bonne grosse dose de Santana, du moins de quoi parachever un parcours musical jusqu'en 1981. Après j'ai eu du mal, hein.
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Bilan musical perso 2018 !
Bon voilà on y est. Sans surprise, 2018 fut ultra riche musicalement. A tel point que même de bons disques d'artistes et groupes confirmés furent mentionnés à part plus tôt. C'est dire. Donc à nouveau un top/bilan qui n'en est pas vraiment un, surtout la confirmation des disques que j'aurais le plus écouté ou qui m'auront le plus plu durant cette année si l'on prend en compte donc les sorties de cette année (n'oublions pas que "tout choix est un renoncement"). Evidemment il en manque. Plein. Même et probablement des disques que vous adorez. Bon ben hein, on peut hélas pas tout écouter, que voulez-vous ! Donc ici mes finalistes 2018, mes préférés, peux-t-on dire sans trop se tromper, vu que dans l'ensemble pour beaucoup de disques ici, c'est vrai.
Jacco Gardner - Somnium
Gardner est de ces artisans de la musique qui nous son précieux et sa pop psychédélique reste bien souvent une drogue addictive. Ici avec une typo digne du cinéma italien horrifique des 70's et une pochette étrange évoquant les télépods Cronenbergien de La Mouche, on se doutait que le bonhomme prendrait une direction très cinématographique. On avait vu juste, l'album s'avère magique, contemplatif, beau, touchant, incroyable. Travail de haute volée.
Melody Gardot - Live in Europe
Voilà du jazz vocal qui n'invente rien mais dieu que c'est bon. Un live intimiste et pourtant sublime, des plus habités, chaleureux et donnant lieu à plusieurs moments magiques (où les musiciens ont d'ailleurs parfois carte blanche pour jouer comme ils le sentent et ça devient grandiose). Superbe, et c'est pourtant pas un fan de la madame qui dit ça.
Julia Holter - Aviary
Revoilà Julia Holter avec sa pop ambiant et minimaliste. Mais ici on oblique très souvent vers la musique des grands compositeurs classique contemporains, Glass et Reich (écouter un titre comme "Voce simul" par exemple) et on touche parfois à l'incroyable, littéralement. Fantastique.
Sun Dial - Science-fiction, a compendium of space soundtracks
Sun Dial nous revient avec ce projet étrange mais pas dénué de sens quand on connaît le bonhomme : composer des petits thèmes electronique/rock/experimental pour d'hypothétiques B.O de films de science-fiction. Plus que plaisant, tripant par moments.
Dear Nora - Skulls Exemple
Pop minimaliste pleine de petits détails qui font que, vénéneusement on y revient régulièrement. Fort chouette.
Spiritualized - And nothing hurts
Le retour de Spiritualized... Retour définitif et final apparemment. Alors autant en profiter à fond avant la fin du groupe de Jason Pierce surtout que ce nouvel et dernier opus s'avère très bon. Certes on est en terrain connu mais que cette musique si riche m'avait manqué. Bonheur.
Soft Machine - Hidden details
Excellente livraison d'un Soft Machine les pieds entre le passé et le présent. L'album semble reprendre juste après les 6ème et 7ème albums, effaçant les décennies qui ont suivi, bénéficiant d'une machinerie technologique à jour. Prog is not dead.
Current 93 - The light is leaving us all
Planant, onirique, inquiétant, hors du temps, champêtre... tout ça à la fois pour un très grand disque.
Ibrahim Maalouf - Symphony n°1
Un mouvement épique entre jazz symphonique et légères touches funky ! Bonheur.
Laura Veirs - The lookout
Folk et folk-rock,folk-pop raffinée et élégante en diable. Magique.
Halo Maud - Je suis une île
Electro-pop francophone pleine de sucre. On adhère ou pas finalement. Moi j'adhère. A ranger non loin de Melody's Echo Chamber.
Fred Pallem & Le Sacre Du Tympan - L'odyssée
Fred Pallem dans une odyssée jazz-funk avec des cordes et des clavecins Ennio Morriconniens de temps en temps. Cinématographique et jouissif.
Jon Hassell - Listening to pictures
Ambiant-electro minimaliste parfois parsemée d'un saxo brumeux ou de quelques notes de piano distendues dans le vent. Hassell est un des papes (papys ?) majeurs de l'ambiant et ce nouvel album montre qu'il n'a pas perdu la main. Fascinant (trop court par contre).
Anna Von Hausswolff - Dead Magic
Pour ceux qui aiment les mélanges orgue mystique + gothique + rock + metal = ambiance musicale crépusculaire fantastique. Recommandé.
Dream wife - Dream wife
3 nanas qui font du punk-rock décoiffant. Raffraîchissant.
R+R=Now - Collagically Speaking
Un "Super groupe" qui ne déçoit pas. Jazz mélodique aux influences electro (rempli de vocoder) et trip-hop, sublime de bout en bout.
Feu ! Chatterton - L'oiseleur
Un second album très réussi aussi lyrique que le premier.
Melody's Echo Chamber - Bon Voyage
Chaos contrôlé et couches sonores. Plus audacieux et surprenant que le premier album (plus shoegaze dans l'idée), plus dense aussi. Toujours aussi pop, toujours aussi baroque, toujours aussi kitsch, toujours aussi attachant.
Somali Yacht Club - The Sea
Assez soufflé par celui-là...
Du rock épique, long, furieux et apaisé, rêveur et dans la tempête. Sublime.
Anna Burch - Quit the curse
Assez attachant. On se croirait revenu dans le bon vieux rock des 90's.
Le Réveil des Tropiques - Big Bang
Chaos and creation in the backward... Not for Paul McCartney mais tout à fait applicable ici où l'expérimental et l'avant-gardiste se mêlent au drône d'un rock très décalé. Et une superbe pochette "érotique" reprise d'une illustration de Caza en prime.
David Crosby - Here if you listen
Le nouveau Crosby, à nouveau une merveille. J'en doutais un peu pourtant au début, la faute à certaines critiques sur le net. Bref j'ai trop tardé pour me jeter dessus mais en fait comme on dit il n'est jamais trop tard. Superbe album de folk (ou neo-folk même, on se rapproche de plus en plus des derniers Linda Perhacs là...) comme on l'aime. Ou pas. Enfin, faites comme vous voulez.
Brian Eno - Music for installations
Brian Eno ne fait rien comme les autres une fois de plus. Ici il nous livre à la fois une compilation (avec des inédits qui remontent aussi bien aux années 2000 comme 80's !) comme un album nouveau (avec des compositions de 2018 donc). De l'ambiant, beau, magique, inépuisable à fond.... Sur 6 disques. Vous n'avez donc pas fini d'en faire le tour. Une sacré somme !
Holy Motors - Slow Sundown
Dream pop estonienne de qualité. Vous voyez un peu les morceaux les plus calmes de chez David Lynch (Twin Peaks ou pas, même si l'ombre de Julee Cruise plane pas mal ici) ? Bon ben c'est tout pareil. Que du bonheur donc.
Half Waif - Lavender
A mi-chemin de Susanne Sundfør et Kate Bush, Half Waif tricote une pop douce et colorée, diablement attachante. Le disque qui grandit en ton coeur au fil des écoutes.
Beautify Junkyards - The Invisible world of Beautify Junkyards
J'ai mis un peu de temps à pleinement apprécier ce disque tant aux premières écoutes les références sortent à plein pot. Première piste, on a l'impression d'une copie de Porcupine Tree ou Steven Wilson (ce qui est pareil au fond quand on les connait vu que Steven Wilson s'est servi plus ou moins de l'arbre du porc-épic pour ensuite rebondir en solo). Seconde piste, tiens coucou Stereolab. Troisième piste.... Et finalement les influences finissent par renforcer l'ensemble en un très beau disque, assez homogène. Pas forcément nouveau en soi car déjà entendu pas mal ailleurs pour ma part mais du bon, oui, assurément.
Rolo Tomassi - Time will die and love will bury it
Quand tu aimes la dream-pop, le shoegaze, le mathcore, le hard, le metal.... et que tu arrives pas à choisir, ben, tu prends tout, bien sûr ! Pourquoi t'embêter avec les étiquettes hein ? Assez beau, tendu, souvent décoiffant, souvent épuisant, souvent bourrin, souvent assez génial dans le fond en fait.