Les clowns tueurs venus d'ailleurs...
Par une sombre nuit, alors qu'il roulait péniblement sur une route de campagne isolée, un plein chargement de St-Nectaire déchargeant de délicates effluves dans le coffre de sa Twingo ©, David Vincent les a vu...
"Ben oui j'avoue, je les ai vus..."
Un étrange météore se posa alors devant lui... qui prit l'apparence d'un chapiteau.
C'est alors qu'il aperçut une des créatures se diriger directement vers lui. Il était repéré. Dans sa fuite, il n'eut que le temps d'entendre une voix peu-humaine lui lancer un "Bijour missié Vincent.". Maintenant David les as vus mais dans son combat, il est seul. Personne ne le croit.
David courant bêtement devant lui, le regard hébété de celui qui confond les élephants roses avec les petits hommes verts.
... Car qui croirait un homme qui a vu des Clows venant de l'espace.
Qui plus est, des clowns tueurs messieurs-dames.
Au passage, remarquez le jeu de mot repris de l'affiche d'Alien.
Chez votre serviteur, il y en a pour tous les goûts vous disais-je plus bas. Du film auteurisant comme du pur divertissement. Pourvu qu'on y trouve l'ivresse ! Il y a même des films cultes et ce dernier n'échappe pas à la règle puisqu'on tient là un sympathique nanar des plus déjantés, culte de chez culte et surtout bien rigolo grâce à nos clowns tueurs à la mine patibulaire, au faciès mi-drôle, mi-dérangé, pure création des touches à tout de frères Chiodos, déjà responsables de Critters pour notre plus grand plaisir d'amateurs d'horreur bon marché.
Ici, c'est quasiment la même intrigue : une petite ville perdue où atterissent les envahisseurs. Et c'est là que ça en devient réjouissant au vu du Q.I de la population locale (comme quoi, on ne mesure que maintenant ô combien les années 80 bouffèrent les neurones de bien des américains perdus dans leurs trous) qui va se faire littéralement zigouiller par nos farceurs et dangereux clowns, ou plutôt transformée en barbe à papa géante, facilement transformable, facilement mangeable. Et puis plus c'est sucré, plus c'est bon. Nos clowns qui usent de mille tours pour piéger le quidam moyen dans ses filets, occasionnant des sourires bienvenus pour nos extraterrestres colorés (ils sont facilement attachants, on en tomberait vite dans le panneau nous-même. D'ailleurs, on navigue entre rire et parfois petites frayeurs). Ainsi, quoi de mieux que de jouer aux marionettes ? Nos clowns aiment aussi utiliser du pop-corn génétiquement modifié et mutant (José Bové n'existait pas encore en 1988) qui permet de suivre les proies à la trace avec un chien fait en ballons allongé quand ledit pop-corn ne se transforme pas lui-même en des espèces de clowns au long cou, très carnassiers qui peuvent surgir de n'importe où, même de votre cuvette de chiottes !
On vous aura prévenus, l'invasion à commencé. C'est le nivellement...euh... dévorage par le bas. Mais en un sens, tant mieux si ça nous débarasse de certains consommateurs.
Suivant la logique du film, les frangins poussent le délire jusqu'au bout. Les clowns sont quasiment invincibles sauf si vous leur tirez sur leur gros nez rouge. Sus au nez rouge ! Taïauuut.
Avec un budget limite (2 millions de dollars pis c'est tout), les frangins prouvent quand même qu'ils peuvent faire un sacré bon boulot, en témoigne les couloirs fluos et colorés de toute beauté du vaisseau/chapiteau spatial des clowns, les maquillages des clowns (plus vrais et effrayants que nature), les effets de latex et autres matières visqueuses (on a réellement envie de bouffer la barbe à papa). Ajoutez à celà le crétinisme fini de certains personnages, on ne demande pas mieux. Les dialogues fleurent bon le degré zéro par moment mais on s'en fiche, on jubile, on s'enthousiasme d'emblée pour ce petit film si sincère et fou. Il n'y a juste que les effets de lumière qui peuvent paraître supra-kitch mais d'un autre côté on pourrait y voir un hommage débile aux 50's pleinement assumé qui fait partie de l'ensemble (d'où le fait que j'ai invité David Vincent en guest star de cette chronique).
Un final, une sympathique série B qu'on a envie de revoir aussitôt. Tel un coup de manège enchanté.
Et hop. Vidéo-trailer.
En parlant de Clowns méchants, Nio vous conseille...
Le clown de "ça" de Stephen King est d'une autre trempe que nos dangereux rigolards même si comme eux, il vient bien d'ailleurs. Sauf que là dans la petite ville de Derry, seuls les enfants peuvent le voir, pour leur plus grand malheur puisque "ça", l'innommable, le mal personnifié dans toute sa cruauté, incarnation parfaite de tous les malaises et de toutes les peurs, ne s'attaque qu'a eux, friand de leur chair fraîche. Les adultes ne peuvent le voir car les adultes n'y croient plus, ne croient en rien et c'est fatalement ça qui les détruit. De l'incrédulité naît la peur. Or le roman se déroule sur deux temps différents : passé comme présent où nos enfants survivants de l'infect clown ne l'ont certes pas oublié et reviennent à Derry. Mais les temps ont changés et le temps de l'enfance semble parti vers les lumières mortes. L'un des meilleurs pavés du King et personnellement l'un de mes préférés du monsieur.
L'adaptation qui en a été tirée semble bien menée dans sa première partie et Tim Curry fait vraiment peur. Après dans la deuxième heure, ça vire au Z avec un "ça" en carton-pâte. L'entreprise se saborde d'elle-même et c'est dommage.
De quoi être dégoûté à vie du cirque.