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Chroniques visuelles
15 juin 2008

Les clowns tueurs venus d'ailleurs...

Par une sombre nuit, alors qu'il roulait péniblement sur une route de campagne isolée, un plein chargement de St-Nectaire déchargeant de délicates effluves dans le coffre de sa Twingo ©, David Vincent les a vu...

davidvincent

"Ben oui j'avoue, je les ai vus..."

Un étrange météore se posa alors devant lui... qui prit l'apparence d'un chapiteau.

C'est alors qu'il aperçut une des créatures se diriger directement vers lui. Il était repéré. Dans sa fuite, il n'eut que le temps d'entendre une voix peu-humaine lui lancer un "Bijour missié Vincent.". Maintenant David les as vus mais dans son combat, il est seul. Personne ne le croit.

davidvincennnnto

David courant bêtement devant lui, le regard hébété de celui qui confond les élephants roses avec les petits hommes verts.

... Car qui croirait un homme qui a vu des Clows venant de l'espace.

Qui plus est, des clowns tueurs messieurs-dames.

clowneux

Au passage, remarquez le jeu de mot repris de l'affiche d'Alien.

Chez votre serviteur, il y en a pour tous les goûts vous disais-je plus bas. Du film auteurisant comme du pur divertissement. Pourvu qu'on y trouve l'ivresse ! Il y a même des films cultes et ce dernier n'échappe pas à la règle puisqu'on tient là un sympathique nanar des plus déjantés, culte de chez culte et surtout bien rigolo grâce à nos clowns tueurs à la mine patibulaire, au faciès mi-drôle, mi-dérangé, pure création des touches à tout de frères Chiodos, déjà responsables de Critters pour notre plus grand plaisir d'amateurs d'horreur bon marché.

clownhuhuhu

Ici, c'est quasiment la même intrigue : une petite ville perdue où atterissent les envahisseurs. Et c'est là que ça en devient réjouissant au vu du Q.I de la population locale (comme quoi, on ne mesure que maintenant ô combien les années 80 bouffèrent les neurones de bien des américains perdus dans leurs trous) qui va se faire littéralement zigouiller par nos farceurs et dangereux clowns, ou plutôt transformée en barbe à papa géante, facilement transformable, facilement mangeable. Et puis plus c'est sucré, plus c'est bon. Nos clowns qui usent de mille tours pour piéger le quidam moyen dans ses filets, occasionnant des sourires bienvenus pour nos extraterrestres colorés (ils sont facilement attachants, on en tomberait vite dans le panneau nous-même. D'ailleurs, on navigue entre rire et parfois petites frayeurs). Ainsi, quoi de mieux que de jouer aux marionettes ? Nos clowns aiment aussi utiliser du pop-corn génétiquement modifié et mutant (José Bové n'existait pas encore en 1988) qui permet de suivre les proies à la trace avec un chien fait en ballons allongé quand ledit pop-corn ne se transforme pas lui-même en des espèces de clowns au long cou, très carnassiers qui peuvent surgir de n'importe où, même de votre cuvette de chiottes !

clownwc

On vous aura prévenus, l'invasion à commencé. C'est le nivellement...euh... dévorage par le bas. Mais en un sens, tant mieux si ça nous débarasse de certains consommateurs.

Suivant la logique du film, les frangins poussent le délire jusqu'au bout. Les clowns sont quasiment invincibles sauf si vous leur tirez sur leur gros nez rouge. Sus au nez rouge ! Taïauuut.

Avec un budget limite (2 millions de dollars pis c'est tout), les frangins prouvent quand même qu'ils peuvent faire un sacré bon boulot, en témoigne les couloirs fluos et colorés de toute beauté du vaisseau/chapiteau spatial des clowns, les maquillages des clowns (plus vrais et effrayants que nature), les effets de latex et autres matières visqueuses (on a réellement envie de bouffer la barbe à papa). Ajoutez à celà le crétinisme fini de certains personnages, on ne demande pas mieux. Les dialogues fleurent bon le degré zéro par moment mais on s'en fiche, on jubile, on s'enthousiasme d'emblée pour ce petit film si sincère et fou. Il n'y a juste que les effets de lumière qui peuvent paraître supra-kitch mais d'un autre côté on pourrait y voir un hommage débile aux 50's pleinement assumé qui fait partie de l'ensemble (d'où le fait que j'ai invité David Vincent en guest star de cette chronique).

clownarg

Un final, une sympathique série B qu'on a envie de revoir aussitôt. Tel un coup de manège enchanté.


Et hop. Vidéo-trailer.


En parlant de Clowns méchants, Nio vous conseille...

clownking

Le clown de "ça" de Stephen King est d'une autre trempe que nos dangereux rigolards même si comme eux, il vient bien d'ailleurs. Sauf que là dans la petite ville de Derry, seuls les enfants peuvent le voir, pour leur plus grand malheur puisque "ça", l'innommable, le mal personnifié dans toute sa cruauté, incarnation parfaite de tous les malaises et de toutes les peurs, ne s'attaque qu'a eux, friand de leur chair fraîche. Les adultes ne peuvent le voir car les adultes n'y croient plus, ne croient en rien et c'est fatalement ça qui les détruit. De l'incrédulité naît la peur. Or le roman se déroule sur deux temps différents : passé comme présent où nos enfants survivants de l'infect clown ne l'ont certes pas oublié et reviennent à Derry. Mais les temps ont changés et le temps de l'enfance semble parti vers les lumières mortes. L'un des meilleurs pavés du King et personnellement l'un de mes préférés du monsieur.

L'adaptation qui en a été tirée semble bien menée dans sa première partie et Tim Curry fait vraiment peur. Après dans la deuxième heure, ça vire au Z avec un "ça" en carton-pâte. L'entreprise se saborde d'elle-même et c'est dommage.

clowneuhnon

arrrg

De quoi être dégoûté à vie du cirque.

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Commentaires
N
Hello Shin ! En effet Tim Curry casse la baraque. Combien de scènes peut-on compter de "ça" qui nous restent en mémoire ? Plein ! Et celà en partie grâce à Curry dans le rôle de l'innommable clown (la scène dans les douches me tétanise encore) mais aussi des effets chocs qui nous renvoient à nos propres peurs infantiles (le sang dans le lavabo !). Dommage que dans la suite de "ça".... Mais on se répète !<br /> <br /> Tu peut trouver le dvd des clowns tueurs en zone 1 avec --joie sans pareil-- la VF de l'époque qui vaut son pesant de cacahouètes et renforcent le kitsch et le comique du film ! :)
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S
Bonsoir,<br /> <br /> Je me semble avoir vu "Les clowns tueurs venus d'ailleurs" dans la jeunesse (sur Canal + ?). Je ne m'en souviens plus très bien, mais j'en garde le souvenir d'un film fauché agréable. Cette chronique m'a bien donné envie de le revoir d'ailleurs...<br /> <br /> Concernant "Ça", je suis absolument d'accord. Comme il est dommage que la seconde partie bousille tout ce que la première partie avait brillamment mis en place... Un beau gâchis où Tim Curry est impressionnant. Combien de personnes ont peur des clowns à cause de lui ?<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.
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N
Hello Patch' ! Et non, je n'ai pas vu ce Sjöstrom. Je n'ai rien vu du monsieur encore, honte à moi car je sais que Bergman que j'adore en avait une grande admiration. D'ailleurs je veux voir cette fameuse "charette fantôme" qui aurait inspiré l'auteur du 7e sceau.<br /> Et en parlant d'un clown, c'est aussi une figure récurrente (comme le masque) chez Bergman je crois, d'où deux de ses films qui sont "en présence d'un clown" et "De la vie des marionettes" (sans oublier "la nuit des forains" et j'en passe). Rahh, rien que d'en parler, ça me donne envie de me revoir du Bergman. Mais bon, demain ce sera plus du Wenders à ma fac...<br /> <br /> Pour "ça" oui, l'oeuvre aurait été élaguée, encore qu'un film de près de 3,4h en version longue pourrait bien jouer en sa faveur. En tout cas, je ne dénigrerais pas une version longue (la mini-série de "Dune" fait environ 4h mais je m'étais tout regardé d'une traite tellement c'était passionnant et que le bouquin y était intégralement ou presque retranscrit), ce qui serait possible maintenant que Jackson a fait mumuse avec Tolkien. Je suis sans doute trop optimiste mais je crois que celà peut permettre au public (ce genre de films longs) de mieux apprécier régulièrement des oeuvres longues ou des oeuvres d'auteur au rythme long, va savoir... :)<br /> Perso, dans "ça", un moment très angoissant, la momie près du lac si je me souviens bien. Et c'est marrant parce que c'est assez proche d'une scène de "les innoçants".<br /> <br /> Et pour "les clowns tueurs...", si un jour tu as l'occasion de le voir, n'hésite pas. ;)
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P
Désolé de n'être pas plus présent, mais j'ai quinze rubriques sur le feu, ce qui me laisse peu de temps pour composer des commentaires - mais ne t'inquiète pas: je t'ai à l'oeil et je passe régulièrement, même si c'est discrètement!<br /> <br /> Ah quel beau sujet que le clown dans le fantastique - en tant qu'obsédé de Batman, et par conséquent du Joker, je ne peux que plussoyer, comme tu dis...<br /> <br /> A propos de ces "Clowns tueurs venus d'ailleurs", il est vrai que le film fait partie de ces classiques spontanés du bis que j'évoquais récemment dans mes "Mollards" à propos de "Tourist Trap". Malheureusement, et à ma grande honte, je n'ai jamais pu voir cette oeuvre dont la réputation n'est plus à faire, et qui m'attire pourtant irrésistiblement depuis sa sortie. Excellent, le coup du pop-corn: faut-il y voir une parabole des dégâts occasionnés par les pop-corn-movies sur le cerveau de l'ado moyen?<br /> <br /> Quant à "Ca", je suis bien d'accord, on peut le compter parmi les chefs-d'oeuvre du King. Concernant la mini-série TV qui en a été tirée, certes elle n'est pas à 100% réussie (le medium TV ne pouvant hélas pas s'autoriser, surtout à l'époque, un visuel à la mesure des cauchemars inventés par King), mais elle a au moins le mérite de proposer une adaptation on ne peut plus fidèle du roman. Une adaptation ciné aurait sans doute été plus intéressante du point de vue de l'horreur frontale, mais inversement l'oeuvre aurait du être impitoyablement élaguée, ce qui n'aurait peut-être pas été du goût des fans... A débattre... Toutefois, la série offre tout de même de beaux moments de terreur: ainsi, la séquence où la photographie s'anime et où Tim Curry descend de son lampadaire pour venir se ruer sur la caméra est positivement glaçante, de même que l'épisode du restaurant avec les biscuits chinois!<br /> <br /> Bref, si les clowns foutent la trouille, c'est que l'idée de deux visages plaqués l'un sur l'autre constitue l'un des avatars les plus angoissants de la thématique du double. Tous les acteurs te le diront (ma femme est comédienne de théâtre, et elle me le dit), ils se sentent à l'abri derrière le maquillage et d'une certaine façon autorisés à se lâcher et à être ce qu'ils n'oseraient pas sous leur personnalité consciente habituelle. De là à dire qu'il y a une émergeance de pulsions forcément inquiétantes et inavouables (puisque refoulées), il n'y a qu'un pas... Personnellement, quand je regarde une émission de cirque à la télé, je suis toujours halluciné par le "rire jaune" des très jeunes enfants lorsqu'ils sont apostrophés par le clown: certes ils rient, mais comme ils fonctionnent à l'affectif comme tous les gosses, on se rend bien compte par ce qui passe dans leurs yeux qu'ils ont bien conscience de quelque chose de pas net chez le personnage... Et comme nous avons tous été des enfants, et qu'on a tous été au cirque, je pense que ce traumatisme du clown fait partie de l'inconscient collectif et reste profondément enfoui en nous, prêt à ressurgir à la moindre sollicitation pour le plus grand plaisir des gens dont le métier est de nous terrifier!<br /> <br /> Un mot pour finir: dans un autre registre, est-ce que tu as vu ce splendide mélo qu'est "Larmes de Clown" ("He who gets slapped") de Victor Sjöström?
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N
Dans "Les clowns tueurs venus de l'espace", ils sont quand même nettement plus rigolo, mignons que celui de "ça" avec ses crocs acérés... Mais bon, ça reste de belles saletés quand même.<br /> Un conseil : Vise le nez rouge, Little Wing !
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