Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chroniques visuelles
3 juin 2012

Ici-Bas

 

3D_IciBas

 

 

Fin 1943 sous l'occupation, Soeur Luce, une religieuse à la dévotion et au dévouement exemplaires, est infirmière à l'hôpital de Périgueux.

La rencontre d'un aumônier, Martial, passé dans les rangs du maquis et à la foi profondément ébranlée, bouleverse son existence. De l'amour du Christ à celui d'un homme, Soeur Luce vit une passion pour laquelle elle finit par quitter le couvent et ses soeurs.
Mais elle se heurte vite au mur de la réalité et des passions. Trahie, Soeur Luce se sent abandonnée des hommes et de Dieu.…
Un matin, à la Poste centrale, des employés membres d'un réseau de la Résistance interceptent un courrier anonyme à l'adresse de la Kommandantur…...



ici1

ici2

 

 

Je me souviens avoir bien apprécié Les blessures assassines (2000), du même réalisateur. J'étais donc curieux de pouvoir à nouveau voir un de ses films avec notamment Céline Sallette, cette troublante jeune actrice déjà auparavant vue dans L'Apollonide de Bertrand Bonnelo. Ces deux choix se révèlent payants en somme puisque Sallette incarne merveilleusement bien cette soeur Luce dont l'histoire s'inspire en fait de celle de soeur Philomène et que la mise en scène sobre de Jean-Pierre Denis se dote par moments d'assez beaux plans.

Soeur Philomène a réellement existé et comme dans le film, tombera amoureuse d'un jeune aumônier, en réalité un résistant. Si la nature de cet amour et les formes qu'il prend nous sont inconnues (le réalisateur part du fait que ni elle, ni son amant ne sont préparés à ça, tant physiquement (pour elle), qu'émotionnellement (pour lui)), il est vrai qu'elle envoya des lettres aux allemands par pure vengeance, ne se rendant nullement compte de ses actes. Dans le film (et cela doit aussi l'être dans la réalité), l'une de ses lettres est réceptionnée par un agent de la résistance qui va tout de suite en informer celle-ci. En remontant la source, Soeur Philomène est repérée et kidnappée. Refusant la proposition d'être envoyée finir sa vie dans un couvent hors du Pays, elle choisit la mort et est exécutée le 8 février 1944. Quelques jours plus tard, le 16 février, les allemands mèneront ce qui peut s'apparenter à une expédition punitive, abattant sur place 34 résistants...

 

ici3

ici4

 

Si le film est des plus soignés (une austérité bienvenue avec une musique toute aussi sobre que fascinante de Michel Portal) et que l'interprétation du personnage principal soit plus que convaincante, il n'empêche qu'il manque un peu de passion dans tout ça. Sans doute que le réalisateur a voulu mettre sur un pied d'égalité la relation spirituelle que Soeur Luce nourrit envers Dieu, tout comme l'amour platonique mais intense qu'elle entend délivrer à Martial. Celà n'empêche pas qu'il y a quelque chose qui ne prend pas ou pas assez et quand la fin arrive, on aurait alors aimé être un peu plus touché par la tragique destinée de cette femme, d'autant plus que l'histoire originelle s'avèrerait bien plus charnelle et apporterait alors des réponses en plus. Par exemple (spoiler donc surlignez ou pas), dans la réalité, Soeur Philomène aurait échangé des confidences plus que personnelles sur les membres de résistance du Périgord avec son amant. Informations qu'elle put reporter par la suite dans ses lettres de délation. Ici, pas de scène d'amour, un acte vite fait qui s'apparente à un viol et une relation dans un seul sens qui ne permet pas de comprendre d'où Soeur Luce tire ses renseignements vu que Martial et elle se parlent peu ou abordent des questionnements purement liés à la Foi. En somme un beau film, recommandé mais qui ne plaira pas autant qu'espéré. A voir quand même pour les curieux en tous genres, les mordus d'Histoire et ceux qui aiment le cinéma français, d'autant plus que Pyramide Vidéo qui distribue le film en DVD dès le 6 juin livre un travail assez fourni : en plus du film, nous avons un intéressant Making-of (25 mn), des sous-titres français pour sourds et malentendants (très bonne nouvelle) ainsi qu'un mode audio-description du film. Et bien sûr quelques bande annonces présentées.

 

* Retrouvez cette chronique sur la fiche Ici-bas de Cinetrafic.

Découvrez aussi plein d’autres films sur Cinetrafic dans la catégorie Film français ainsi que la catégorie Film d’amour.

Publicité
Commentaires
Chroniques visuelles
Publicité
Chroniques visuelles
Archives
Visiteurs
Depuis la création 543 865
Publicité