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Chroniques visuelles
5 octobre 2018

Climax

(en sous-titre "Puisqu'on vous dit que la drogue c'est mal !")

 

climax

 

 

Avant-première de ce vendredi 14 septembre à L'Etrange festival 2018 en présence de Gaspar Noé et son équipe (d'ailleurs je parlerais de L'étrange festival prochainement sous peu ici, oui, oui).

 

Qu'on aime ou pas son cinéma, un nouveau film de Gaspar Noé c'est toujours un évènement en soi. Avec le temps et fidèle à sa fonction de diviser cinéphiles, public, critiques, le cinéaste continue de creuser son petit sillon en faisant un 5è film (6ème si on compte le moyen-métrage "CARNE" comme un film à part entière) qui ne sera en fait que le prolongement de son style. Noé faisant un peu chaque fois la même chose d'une certaine manière. Donc les cinéphiles ne seront pas trop décontenancés même si le film peut radoter pour les anciens et hisser les cheveux sur la tête des nouveaux.

 

Moi-même et au contraire d'un ex-collègue de travail, je ne suis pas spécialement fana de l'ami Gaspar même si je reconnais son travail. Tiens, allez, là pour la déconne je me risquerais même à dire qu'on a tous notre petit Gaspar Noé préféré à nous (1). Pour ma part il s'agit de Enter The Void (Soudain le vide) que j'avais beaucoup apprécié (à la différence de ce qui a précédé) et tenais comme un certain aboutissement du cinéaste.

 

Je devais avoir quelque part raison à l'époque puisque Love s'enlisait dans la redite, le cinéaste multipliant les allusions égocentriques à sa personne (Gaspar, c'était ptêt un film personnel m'okey, mais à ce stade, non là c'est pas possible) au sein d'un film que n'importe quel cinéaste bobo/parisien (coche la case, ami cinéphile nihiliste, pas taper, pas taper, AAAAAARG) aurait pu tourner, la patte crûe (Glauque ? Outrancièrement provoc ?) de Noé sa technique cinématographique habilement stylisée en moins.

 

 

Bref dans la grande salle 500 lors de cette avant-première et alors que le jingle du festival et la présentation du film n'ont pas encore commencé, je m'interroge.

 

climaxvisuel

 

A quoi ressemble un public fan de Noé dans une salle quasi complète ? Je me tourne à droite, à gauche, devant, derrière pour remarquer très peu voire aucune personne de plus de 40 ans. Tiens. Tiens. Sinon les gens ont l'air un peu tous normaux. Je suis presque déçu. A ma gauche deux spectatrice chinoises venues pour la hype. A ma droite, un couple de métalleux basiques.

Autre question cruciale :

 

COMBIEN D'EJACULATIONS FACIALES FACE CAMERA ALLONS NOUS AVOIR ICI ?

Pardon. :D

 

Ah oui parce que bon, il y en avais une dans Enter the void, dans le final du film, filmée into vagina (le truc que même François Ozon il a peur. Mais ça le fascine un peu hein. Il tente bien de nous montrer un truc qui pourrait s'en rapprocher dans une tentative Cronenbergienogénitale (2) toute riquiquie dans son Amant double dès l'ouverture mais bon, ça bande mou François, ça bande mou...) et on en comptait 2,3 dans LOVE, à tel point que ça tournait à la caricature.

Faisons taire les clichés, il n'y en aura pas dans Climax. Noé a donc su se ressaisir d'une certaine manière. Un point positif.

En fait Noé rebondit très bien après Love.

 

Déjà cette ouverture fascinante sur fond de Erik Satie revisité par Gary Numan, dans la neige en un long travelling (3). Puis le générique à l'envers, façon IRREVERSIBLE. Il y aura en fait deux génériques dans le film, celui là qui termine ou commence le film et un autre en plein milieu avec les noms des acteurs et la sélection musicale qui scinde logiquement le film en deux parties, le tout coloré parce que la drogue c'est mal, M'OKEY ? Sélection musicale irréprochable pour qui aime la musique électronique qui bouge, mais pas que. On croisera donc aussi bien Cerrone (il était là aussi à l'avant première avec ses petites lunettes noires) qu'Aphex Twin (Windowlicker, ouaaaaais ♥ ♥ ♥ (4)), M/A/R/R/S (ce classique des 90's, ♥ ♥ ♥ (5)), Daft Punk ou les Rolling Stones (Angie, imparable. Oui j'adore cette ballade en slow et je vous emmerde ♥ ♥ ♥ <-- mais avec plein de petits coeurs pour dire qu'aussi malgré mon syndrome de Gilles de la Tourette, je vous aime tout plein aussi)

Et donc deux parties de film.

 

Un début basique avec des chorégraphies fabuleuses de danse. Et une seconde partie façon descente aux enfers qui vire en rouge-SUSPIRIA (celui d'Argento) parce que LA DROGUE C'EST MAL OKEY ?

 

Nan mais sérieusement, combien de fois faudra t-il vous le répéter ? NO DRUGS, HEIN !
On laisse ça aux Stones, champions du monde de ski en terrain poudreux, voilà.

Donc seconde partie limite assommante dans le travail de sa mise en scène à la caméra comme la musique aux basses (ce qui compense pas mal d'acteurs limités tant dans leur jeu que par le scénario minimaliste -- un huis clos avec de la neige autour quasiment. Non ce n'est pas du Tarantino, non).

Sinon le film était bien de mon point de vue. J'ai pas mal apprécié, oui, j'avoue.
Evidemment comme c'est un Noé, ça va méchamment cliver à sa sortie, normal je dirais. J'ai pour ma part choisi mon camp : celui de ceux qui l'ont apprécié, une expérience à nouveau sensitive à fond, presque radicale dans sa démarche, qui laisse complètement secoué au final, comme si c'était nous qui avions dansé sous bad trip.

Et c'est justement un bad trip.

Bref, pour ma part, je recommande.

 

======

 

(1) Même que y'en a qui ont quelque chose de Tennessee, hein.
(2) Il faut le dire très vite, ça passe mieux.
(3) Cadow : A écouter ici
(4) En version intégrale ici dans ce qui est l'un des meilleurs clips des années 90-2000. Mais si, mais si
(5) Allez ! Faites tourner les bières ! Dansez sur les tables ! Pump up the volume ! Pump up the volume ! DANCE ! DANCE !

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