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Chroniques visuelles
17 novembre 2014

Le passeur / The giver

 

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Couverture du livre de Lois Lowry.

the giver2

Affiche du film de Phillip Noyce.

 

 

Synopsis 4ème de couverture du roman - Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas. La désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveaux-nés inaptes sont "élargis", personne ne sait exactement ce que cela veut dire.

Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir : c'est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait comment était le monde, des générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux, quand l'oeil humain pouvait encore voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux.

Dans quelques jours, Jonas aura 12 ans. Au cours d'une grande cérémonie, il se verra attribuer, comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté. Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordinaire l'attend. Un destin qui peut le détruire.

Ce livre a obtenu la Newberry Medal 1994.

 

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Synopsis du filmDans un futur lointain, les émotions ont été éradiquées, les couleurs bannies et les souvenirs supprimés pour créer un monde idéal. Seule une personne, "The Giver", a la lourde tâche de conserver les émotions du passé. Jonas, un jeune homme comme les autres voit son destin bouleversé lorsqu'on lui demande de devenir le nouveau « Giver ». Il découvre le potentiel infini du monde qui l'entoure, mais il va très vite apprendre que repousser les limites a un prix.

 

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Tout comme j'avais déjà relu La stratégie Ender en vue de sa chronique puis du futur visionnage du film, je me suis donc relu --avec grand plaisir-- Le passeur de Lois Lowry. Mais cette fois pour mettre les petits plats avec les grands, je place ici à la fois la chronique du roman et celle du film. Autant le dire tout de suite, si relire ce livre qui n'a pas pris une ride et s'avère terriblement d'actualité à notre époque de zombification massive fut un enchantement de tous les instants, le visionnage du film ne fut pas une partie de plaisir. C'est même au final le film qui m'a le plus énervé cette année. Je ne demande pas forcément une adaptation fidèle qu'on me comprenne bien (et j'adore tout autant le Shining de King que sa version filmée par Kubrick pour donner l'un des meilleurs exemples d'adaptation à la fois fidèle mais personnel et qui garde pourtant toute l'essence et la saveur de l'oeuvre de King selon moi) mais quelque chose qui puisse respecter l'essence du travail de base et ce, même si l'on a quelque chose de totalement différent de par sa mise en scène, ses acteurs, ses modifications et ajouts... Vous me suivez ? On peut même avoir quelque chose de radicalement différent qui peut marcher si l'essence, l'esprit du matériau de base a survécu dans sa retranscription (j'avoue n'avoir aucun exemple en tête là par contre). The giver sera une adaptation encore plus tronquée et embarassante que pouvait l'être La Stratégie Ender l'an dernier (ce dernier étant en comparaison finalement assez dans l'esprit de l'oeuvre marquante d'Orson Scott Card) mais reprenons directement au commencement.

 

brenton_smiles

Hé salut, je suis Brenton Thwaites ! Je suis bâti comme un surfeur, je suis beau, je souris tout le temps, j'ai 25 ans et des muscles et on me donne le rôle d'un gamin de 12 ans. Je pense pas que les gens verront la différence, hihi.gneee

 

 

 

J'ai lu Le passeur une première fois pendant mes années collège, peu de temps donc après sa sortie officielle chez nous en 1994 (1992 pour l'édition originale). Mettant en scène une dystopie promettant le bonheur au gens sous couvert d'avoir perdu tout ce qui fait au fond d'eux leur propre humanité, ce livre récompensé (a juste titre) a le mérite de marquer l'esprit par sa noire violence psychologique posant des questions essentielles (et somme toutes assez métaphysiques) via son personnage principal. On suit donc l'initiation de Jonas au sein de "la communauté" avant la fameuse cérémonie qui scellera son destin, pendant, et bien sûr après, au cours de son apprentissage avec Le Passeur. Le livre regorge de détails fascinants pour faire tenir très basiquement mais solidement ce monde. Cette communauté qui n'est d'ailleurs pas unique --on apprendra dans le roman que plusieurs autres existent, c'est donc un monde refermé sur lui-même qui nous est donné à "voir" mais qui peut aussi échanger avec d'autres places-- a ses propres règles qui régissent chaque parcelle de son fonctionnement.

 

 

L'écriture de Lowry est simple mais l'écrivain a le mérite de se concentrer sur une science-fiction intimiste pouvant être donc transposée à n'importe quelle époque récente ou à venir, et pour cause : pas de description trop poussée des objets technologiques de ce monde, voire pas du tout, tout au plus sait-on qu'il y a parfois des avions qui passent dans le ciel, que les enfants quand ils ont 9 ans gagnent leur vélo (et l'auteur de nous décrire presque avec une affection palpables les petites manies qui se rattachent à l'objet, l'inscrivant comme le véhicule phare de la famille, doté de sa plaque à code barre d'identification à l'arrière, une seule place pour les enfants, modèle à deux places pour l'un des parents), qu'il y a des gens qui ramassent les ordures avec un camion mais c'est tout. Ce qui donne d'emblée une sensation presque intemporelle et je suis sûr que c'est la le but du roman, de nous faire entrer dans ce monde hermétique en se donnant les moyens de nous le faire ressentir dès le début.

D'où l'importance des sentiments et couleurs que Jonas va acquérir dans sa formation avec Le Passeur et que Lowry va mettre en avant dans le second tiers du roman.

 

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Voilà La communauté telle qu'elle transparaît dans le film. Il n'y a donc plus mention d'autres communautés, celle-ci devient unique. Paradoxalement l'idée de l'isoler comme ça est excellente, cernée par les nuages, cela renforce son inaccessibilité et accentuera par la suite l'idée de "prison dorée".

 

Avant cela donc, le premier tiers du roman se concentre sur Jonas, ses appréhensions avant la grande cérémonie des 12 ans, ses amis la douce Fiona et le maladroit Asher. Il y est fait état de "sa capacité à voir au delà" à travers certaines anecdotes. On se familiarise également avec Lily sa soeur, son père, travaillant comme "nourrissier" (et donc logiquement s'occupant des nouveaux-nés), sa mère qui travaille dans le cadre juridique. On comprend que nos jeunes amis font aussi, en plus de l'école, un travail d'ordre civique en allant régulièrement s'occuper des personnes âgées. C'est une société matriarcale où tous les sages, hommes et femmes donnent leur avis avec sagesse. A chaque âge, et ce jusqu'à 12 ans, les enfants se voient accéder à d'autres responsabilités, d'autres pouvoirs et ce, afin de les préparer lentement à l'âge adulte. A 12 ans, ils ont une fonction (correspondant à la fois à une formation qui s'étend sur quelques années puis un métier) définie en fonction des observations des sages durant les années précédentes. Peu de vocabulaire spécial si ce n'est "l'élargissement" qui récompense les vies bien remplies après un certain âge, élargissement qui emmène vers un "ailleurs" que personne ne connaît et ne cherche trop à savoir. Les gens vont et viennent, vivent leurs vies et vont vers l'ailleurs à un moment, tout comme les bébés inadaptés, c'est comme ça.

 

" _ Je n'aime pas les rubans. Je suis bien contente de n'avoir plus qu'un an à les porter, ronchonna Lily. Et l'année prochaine, j'aurais mon vélo aussi, ajouta-t-elle sur un ton plus joyeux.

_ Il y a des bonnes choses chaque année, lui rappela Jonas. Cette année tu vas commencer tes heures de bénévolat. Et tu te souviens l'an dernier, quand tu es devenue une sept-ans, comme tu étais contente de recevoir la veste qui se ferme par devant ?

La petite fille hocha la tête et regarda sa veste, avec ses rangées de gros boutons, qui faisait d'elle une sept-ans. Les quatre, cinq et six-ans portaient tous des vestes fermant dans le dos de façon à devoir s'entraîder pour s'habiller et à apprendre aussi l'interdépendance.

La veste boutonnée par-devant était le premier signe d'indépendance, le premier symbole bien visible du fait de devenir un grand. a neuf ans, la bicyclette serait un autre emblème important signifiant qu'on devenait partie intégrante de la communauté et qu'on s'éloignait progressivement du cocon et de la cellule familiale."

(chapitre six)

 

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Dans le roman, la cérémonie dure deux jours et concerne essentiellement les enfants sur trois courts chapitres mais néanmoins importants. Dans le film, ça dure d'un coup et on amalgame aussi en même temps la cérémonie de départ vers l'élargissement des personnes trop âgées. Mouais.

 

Par la suite, Jonas va faire sa formation en tant que dépositaire de la mémoire. Une tâche énorme qui en fait presque un martyr à lui tout seul (même si le personnage du passeur, son mentor, à un certain rôle à jouer) car elle consiste à prendre sur soi tout le passé de ce monde, ses souvenirs, ses émotions, ses souffrances aussi afin d'acquérir une certaine sagesse, ce qui fait de Jonas et son maître les personnes les plus importantes de la communauté. Du fait d'avoir accès au passé pour mieux résoudre le présent, le passeur peut aider le conseil des sages quand des situations imprévues ou des changements à venir se produisent. Ce sont aussi eux qui deviennent les plus humains dans ce monde où tout a été programmé et confectionné selon un idéal de l'Identique.

 

Et qui dit identique dit des gens tous pareils ou presque, donc plus de couleurs pour commencer. Grâce au passeur, c'est ce que Jonas qui arrivait parfois à de rares occasions à percevoir la couleur rouge va ressentir en même temps que des émotions inédites de joie, de bonheur mais aussi de douleur. Il y a bien sûr des moments de douleur dans ce monde aseptisé, comme le fait de se claquer les doigts dans une porte par exemple, mais hop, un cachet et la douleur disparaissait tout de suite. Il y a d'ailleurs quelques scènes incroyables dans l'enseignement qu'obtient Jonas où Lowry bascule génialement dans le lyrique, choisissant merveilleusement bien ses mots pour décrire un souvenir de descente en luge plein de bonheur et plus tard, son exact contraire, une autre descente en luge mais qui vire très mal, laissant la sensation à Jonas d'avoir son os brisé et le sang qui gicle sur la glace. Puis plus tard, Jonas apprendra ce qu'est la solitude, la perte, la guerre et enfin, la mort. C'est mine de rien avec subtilité, un passage à l'âge adulte que décrit en fait le roman. La SF est à la fois accessoire mais comme toutes les bonnes toiles de fond, à évidemment son rôle à jouer dans cette dystopie qui, au fur et à mesure que Jonas est avec le passeur, se révèle des plus monstrueuses.

 

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Du noir et blanc vers l'idée de coloration progressive suivant l'évolution des perceptions et sentiments de Jonas. Une des meilleures idées du roman qui trouve heureusement ici son équivalent cinématographique.

 

Bon, et donc le film alors ? Eh bien venons-y car je me vois mal continuer à parler plus de l'excellent livre de Lowry sans le spoiler plus, ce qui n'est pas mon but de toutes manières. Vu que j'ai expliqué d'une certaine manière l'histoire contenue dans le livre, je peux donc aller directement vers les points positifs et négatifs du film vu qu'il reprend avec plus ou moins de fidélité le livre. Oui, plus ou moins de fidélité, le terme peut gêner si on en revient à ce que j'avais expliqué plus tôt sur le fait qu'une adaptation peut très bien ne pas être fidèle mais respecter l'état d'esprit de l'auteur. Très bien, alors là pour être plus clair, oui ça reprend bien les grandes lignes du livre.... jusqu'à un certain point qui finit par s'embrouiller d'un coup méchamment passé la seconde partie quand Jonas est avec le passeur.

 

Dans les bonnes idées, l'aspect visuel du film tant dans la mise en scène de Noyce (noir et blanc de l'Identique se colorant progressivement à mesure que l'on "voit" avec Jonas les vraies couleurs du monde) que les décors à la fois rétro et vintage. Une bonne option pour faire passer le budget du film malgré l'aspect intemporel contenu dans le livre. La communauté elle-même, vue d'en haut récèle une très bonne idée d'isolement. Les souvenirs sont plus colorés même que la réalité si on remarque bien, la photographie et le grain en changent même suivant le souvenir (scène de guerre dont on pense qu'il s'agit du viet-nam, revue à travers un filtre façon grain du 16mm). Après la mise en scène est un peu plate sur l'ensemble mais soit.

Et tout le reste ? Eh bien ça coince un peu.

Pourtant sorti dans les années 90 en roman, le film ne sort que maintenant dans le flot de nombreuses autres dystopies proposant des sociétés où l'inégalité règne en maître et qu'un ou plusieurs jeunes héros, tous frais donc, peuvent sauver en portant l'étendard de la rebellion. Coucou Hunger games, divergente, les âmes vagabondes... L'affiche française de The giver au passage lorgne vers un type bien défini d'affiches qui sembleraient toutes venir du même stagiaire en graphisme, vous savez, le même qui a fait l'affiche des âmes vagabondes tiens. Typo avec un réhaut de couleur en bas de l'affiche, personnage principaux juste devant... Bizarre.

 

 

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Un petit air de ressemblance non, quand même ?

 

Une dystopie pourtant très lissée et malheureusement des plus consensuelles où le personnage de Meryl Streep, la grande sage, agit pour le bien de tous, bien évidemment. Donc déjà exit les fameux sages qu'on voyait au début, en gros ils servent à rien puisque tout passe par elle. La suite nous démontre qu'elle est la grande méchante du film. Ok. Il faut rappeler que le roman, plus pernicieux montrait bien que cette société choisie et voulue au final avait d'elle-même mis en place ce manque d'empathie et ce système qui fait qu'il y a l'élargissement mais surtout que tout est comme une mécanique extrêmement huilée : pas de méchant, pas de personne qui dépasse car ça contreviendrait justement à l'Identique prôné par cette société même. Donc pourquoi la grande sage outrepasse ses fonctions et se défini clairement et directement comme un individu qui se détache du groupe-même ? Ensuite, Asher personnage maladroit et rêveur aussi bien dans le roman que le film. Sauf que, du fait de sa maladresse et de son état d'esprit, Asher est nommé directeur des loisirs chez Lowry lors de la cérémonie. On reste dans la structure intimiste du roman. Ici, faut quand même faire un peu péter le budget que diable, mettre un peu d'action sinon le djeunz, ben y s'endort ! Donc Asher, tu sais quoi ? Ben tu piloteras les drônes volants mec. Okaaaay. C'est un peu comme confier les clés du programme nucléaire à un gamin de 10 ans, un inconscient, un Bush Jr avec un Bretzel encore dans la gorge... OH WAIT.gneee

 

Le même Asher qui veut jouer avec Jonas et Fiona mais n'a pas le cran de glisser avec eux, qui a du mal avec les mots et les métiers mais qui, quand il s'agit de respecter la loi se dresse devant son meilleur ami parce que la loi, c'est la loi mec, même si je la connais pas en fait. Seriously. Quand à Fiona, il suffit que Jonas lui transmette un souvenir de couleur et l'embrasse sur la bouche pour qu'elle se sente touuuuute chose. La pauvrette. C'est dur ces sociétés sans amour. C'est l'amour qui va tous nous sauver, avec un grand A, wouhou. Bon, je veux pas être cynique mais les choses ne sont jamais aussi simples. Là, Fiona est limite prête à fomenter une révolution et aide même Jonas à s'enfuir avec un bébé. Alors je veux pas faire mon rabat-joie mais dans le roman, elle est déjà initiée dans sa formation à élargir les personnes âgées et les nouveaux-nés malformés (inutile que je vous explique à ce stade ce qu'est l'élargissement, vous devez avoir pris conscience de l'horreur de la chose qui tait son nom par une bonne dose d'euphémisme). Elle ne s'en rend pas compte vu que cette société a banni toute émotion et toute humanité par conséquent et que surtout, ces gens ne savent pas, ne comprennent pas ce qu'est la souffrance ou la mort.

Dans le livre de Lowry, Jonas a beau essayer d'expliquer sa formation à ses amis, il échoue avant même d'avoir commencé, son comportement inquiétant tout de suite ses amis et c'est ça le plus beau, montrer l'expérience de la solitude dès lors que l'on est différent. Dans le film, hop hop hop y'a des caméras alors bon même si Jonas tente quelque chose, pas grave on le choppera bien plus tard dans le film lui ou ses complices. Facilité scénaristique là où le film se base sur le fait que cette société ne comprend pas le dépositaire de la mémoire, qu'il est un rebut d'office dès lors qu'il est devenu "important". D'où l'idée de martyr : il n'y a plus rien à tenter dès lors dans un monde où il n'y a plus de compréhension possible. Cette simple idée est écartée du film comme si les scénaristes avaient peur que le spectateur ne comprenne pas. Bordel, une bonne part des gens qui vont voir le film ont aussi lu le livre quand même, quoi.

 

 

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Le summum est sans doute atteint quand la grande sage demande à Asher un acte de destruction, en cachette, ça reste-entre-nous-hein-mon-petit-guili-guili. Pauvre gamin, c'est une société censée être pacifique, les avions ou drônes servent juste pour des missions de reconnaissances (expliqué dans le livre) et vu que les émotions profondes sont annihilées (dans le roman, une pilule prise chaque matin, dans le film une injection avant de partir de la maison) et qu'il ne connaît pas la colère, comment peut-on lui demander de se livrer à cet acte ? Non mais sérieusement quoi... Chers scénaristes, faut dormir parfois, c'est mieux pour les idées je sais pas. Bon, on notera aussi l'écart d'âge entre les protagonistes du roman (qui découvrent justement l'âge adulte) et ceux du film (Brenton pour info a 25 ans, il est né en 1989. Pas mal pour quelqu'un qui interprête un jeune ado) pour mieux coller à une tranche d'âge visée (et placer une romance), le fait que le Thwaites avec ses gros yeux et ses mimiques est à se taper dessus de rire (et donc difficile de croire dans le jeune acteur) surtout quand avec le bébé, Gabriel, il en fait des tonnes. Jeff Bridges, fan du bouquin et producteur du film est impeccable, c'est bien le seul. Streep cabotine, Katie Holmes sert autant que Freida Pinto dans le premier volet de la nouvelle saga de la planète des singes (elle est donc aussi utile qu'une paire de louboutins rangés parmi 1456 autres paires équivalentes), Alexander Skarsgard est transparent.

 

Sinon je ne veux pas spoiler trop mais bon, la course-poursuite finale en fait des tonnes là où celle du roman s'étend sur plusieurs chapitres, renoue avec la solitude du personnage principal et surtout apporte une bonne dose d'incertitude qui cloue le lecteur à la gorge dans les dernières pages (abruptes). Ici, la voix-off reprend les dernières lignes du roman mais ce qu'on voit à l'écran sonne comme un happy-end bien visible.

 

Voir que le texte même du roman repris dans son final contredit le dernier plan c'est quand même vachement fort, je veux pas dire. Cela dénote surtout pour moi l'échec flagrant de l'entreprise. Oui on pourra trouver le film intéressant dans sa patine. Mais on pourra aussi comme moi le trouver aberrant au regard de sa propre logique et de celle du projet qu'il est censé porter. Dommage... Les Weinstein (en plus !) ont voulu en faire un produit somme toute opportuniste qui surfe sur la vague des adaptations en vogue alors qu'il aurait ici fallu privilégier quelque chose de plus intimiste et plus solidement construit.

 

 

 

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Dans la même thématique, Nio vous propose...

 

La stratégie Ender, chronique du roman...

► ...de ses suites...

► ...et finalement de son adaptation ciné.

 

 

 

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Commentaires
J
Hey! J'ai adoré comment tu critique. Au début, j'ai cru que ça allait être quelque chose de boring, mais c'était le fun à lire. C'est totallement vrai, le film est de la grosse merde comparé au livre qui est in-croa-ya-ble!
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